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12/03/2011

Conversation piece

Auparavant publié sur jécoutedelamusiquedemerde (le 3 janvier 2010)

 

Les enfants grandissant, je peux de nouveau me consacrer à un plaisir coupable, les expositions. Et autant profiter d'un petit séjour de trois jours à Londres pour profiter des merveilles artistiques de la capitale anglaise... La Queen's Gallery présente dans le cadre d'expositions thématiques quelques oeuvres de la collection royale et le sujet actuellement retenu est : 'The Conversation Piece: Scenes of Fashionable Life'.

 

Si l'exposition présente un choix d'oeuvre intéressant (nous y reviendrons), on sera beaucoup plus circonspect sur le parti pris thématique et le rapport de certaines oeuvres avec le sujet abordé. Le catalogue, vendu à un prix très modique et pourvu de fort belles photos est d'ailleurs d'un contenu critique pour le moins pauvre... Genre hybride entre la scène de genre et le portrait qui cherche à présenter les familles aisées dans un cadre naturel et vaquant à leurs occupations, la Conversation Piece est un genre typiquement anglais qui fleurit au XVIIIème et au XIXème siècles. Or non seulement certaines des oeuvres nordiques censées montrer comment on est arrivé à créer ce sous-genre n'entretiennent qu'un rapport lointain avec le sujet abordé (les trois très belles vues du château de Nijenrode de Melchior de Hondecoeter plus connu pour ses scènes de basse-cour et ses natures mortes, par exemple) mais encore y a-t-il des oeuvres plus récentes tenant indéniablement du portrait (Stubbs ou le portrait de la princesse Victoire par Landseer) ou de la scène de genre (les deux tableaux de Marcellus Laroon le jeune), tout cela laissant sérieusement penser que les oeuvres choisies ont été retenues de façon un peu légère...

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Heureusement, la qualité de la grosse trentaine de peinture est, elle, indéniable. Les quelques noms célèbres (Pieter de Hooch , William Hogarth, Thomas Gainsborough ou George Stubbs - photo ci-dessus) présents sont réprésentées par des oeuvres de qualité mais loin d'être exceptionelles, d'où se détachent un portrait de Charles Ier par Hendrick Pot et une scène de jeu de Godfried Schalken.

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On est heureux de découvrir des noms moins souvent vus, entre autres les deux scènes de genre de Marcellus Laroon le jeune, qui, bien qu'assez maladroites dans l'exécution, sont tout à fait truculentes, la vue de St James Park attribuée à Joseph Nickolls (photo ci-dessus) tout à fait pleine de vie et la scène de banquet royal de Bartholomeus van Bassen, sans doute la meilleurs oeuvre que j'aie pu voir de l'artiste.

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Et puis il y a le plaisir de voir des oeuvres majeures de deux peintres officiels souvent critiqués pour leur académisme excessif, Johann Zoffany (La Tribune aux Offices ci-dessus) et Sir Edwin Landseer (La reine Victoria et le prince Albert ci-dessous). Alors on pourra leur reprocher d'avoir gaspillé leur talent en flattant l'égo des puissants, mais ça reste fort agréable à l'oeil...

 

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Au final et s'il faut oublier le contenu critique de l'exposition, c'est un ravissement de découvrir ces tableaux qui ne sortiront sans doute plus des collections royales avant des années, d'autant que la Queen's Gallery offre en bonus deux grandes salles meublées et ornées de chefs d'oeuvre, parmi lesquelles des Rubens, Rembrandt, Canaletto...

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