07/11/2023
Gravures du Petit Palais
Le Petit Palais réussit l'exploit de présenter une exposition à la fois indispensable (que de chefs-d'œuvre même si certains sont ultra connus) et frustrante (n'aurait-il pas été plus judicieux d'organiser 4 ou 5 expos indépendantes sur les immenses collections du musée ?) qui est organisée en deux parties :
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25/10/2023
Petites expos en proche banlieue...
Les musées de la proche banlieue de Paris organisent souvent des expos de grande qualité qui mériteraient de toucher un public bien plus large (souvenirs émus des Dubufe ou La Touche à Saint Cloud, des tarots enluminés à Issy, de Juana Romani à Courbevoie, de Laronze ou Chintreuil à Meudon... entre autres...). Et parfois ce sont des expositions plus locales, sans doute moins spectaculaires mais qui mettent en valeur les collections du musée et des problématiques moins globales.
Ainsi l'habitué des expositions sur la Seine en banlieue (et il y en a eu quelques unes ces dernières années) n'apprendra pas forcément grand chose en allant voir Courbevoie et la Seine au musée Roybet-Fould (à part sur les origines de la ville et sur le pont). Et il souffrira de voir pas mal de reproductions et de photos à la place d’œuvres originales. Mais il découvrira quand même quelques vues de la ville sorties des réserves (Quicray, Préveraud de Sonneveville, Billon...). Et les deux crues de la Seine du méconnu Auguste Durst même si souvent montrées dans les collections permanentes méritent d'être vues et revues. A noter qu'à l'étage les "collections permanentes" présentent des œuvres que je n'avais jamais vues lots de mes précédentes visites comme un étonnant 'Christ aux outrages' de Roybet, 'L'oeuf du jour' de Consuelo Fould ou la 'Jeune femme aux moineaux' de Georges Achille Fould. Un petit musée qui mérite qu'on s'y rende...
Le musée d'art et d'histoire de Meudon présente lui une exposition qui souffre d'être un peu trop locale. Si la première partie permet d'en savoir un peu plus sur le système éducatif de l'ancien régime et du XIX° siècle (en particulier sur l'éducation du Dauphin, l'"école des rois de Napoléon" et le système d'école mutuelle), toute la deuxième partie constituée de photos et d'objets récents sur les écoles de Meudon aura du mal à intéresser les non-locaux. On notera quand même la belle série de portraits de la famille Casadavant par Henri Lehmann (on en retrouvera d'autres dans les collections permanentes) et le toujours touchant 'Écolier embarrassé' de Jean Geoffroy. Et c'est toujours un plaisir de parcourir les salles du musée consacrées aux paysages.
Le musée de Saint-Denis présente avec l'aide des élèves de l'école du Louvre une exposition consacrée à Auguste et Eugène Delâtre et à leur atelier d'estampes à partir des dons faits la fille et l’arrière-petit-fils d’Eugène Delâtre. Si je ne suis généralement pas un grand fan d'expos de gravures (en tout cas celles de "chefs-d’œuvres" comme au Petit Palais actuellement), les expositions monographiques permettent souvent de découvrir une sensibilité artistique particulière. En deux salles on découvre ainsi pas mal de choses sur l'atelier des Delâtre père et fils ainsi que les artistes qui y sont passés (Daubigny, Pissaro, entre autres) et on se dit qu'il y a sans doute matière à une vraie grande rétrospective. Et puis on découvre en Eugène Delâtre avec ses paysages et ses scènes de genre paysanne un graveur extrêmement doué (son utilisation de l'aquatinte est absolument bluffante). Bref une très jolie exposition (en plus le musée Paul Eluard mérite de détour) qu'on pourra compléter au musée de Montmartre (on en reparle bientôt) où le rez-de-chaussée du bâtiment des expos temporaires présentent dessins, aquarelles et gravures de l'atelier Delâtre...
Courbevoie et la Seine, musée Roybet-Fould, Courbevoie, jusqu'au 21 avril 2024.
Être élève, l'école à Meudon du XVII° siècle à nos jours, musée d'art et d'histoire, Meudon, jusqu'au 28 janvier 2024.
Un siècle d'impression(s). Dans l'atelier des Delâtre à Montmartre, musée d'art et d'histoire Paul Eluard, Saint-Denis, jusqu'au 11 décembre 2023.
17:08 Publié dans exposition en région parisienne | Lien permanent | Commentaires (0)
28/09/2023
Vite à Chantilly !
Il reste encore quelques jours pour voir les deux expositions du château de Chantilly. Et si le château est étonnamment blindé de visiteurs pour un jeudi de fin septembre, le cabinet des dessins et le jeu de paume (où l'on peut prendre son billet tranquille) sont bien moins fréquentés...
Si Ingres, l'artiste et ses princes n'est pas la première exposition consacrée au maître que je vois (portraits à Londres, "jeunesse" à Orléans...), l'approche de celle-ci est particulièrement intéressante puisqu'elle s'intéresse aux œuvres réalisées pour la famille d'Orléans et présente les œuvres du duc d'Aumale à côté de répliques, de dessins, de photographies... On notera en particulier :
- l'Autoportrait à l'âge de 24 ans de Chantilly à côté de sa copie par Julie Forestier datant d'avant que Ingres ne fasse d'importantes modifications des années plus tard et de différents dessins préparatoires,
- le Portrait de Mme Duvaucey entouré de différentes études et du portrait de son amant Charles Jean Marie Alquier par Wicar,
- trois versions de Paolo et Francesca avec des dessins préparatoires mais aussi la gravure d'après Flaxman et la toile de Coupin de la Couperie sur le même sujet dont Ingres a pu s'inspirer pour sa composition,
- deux versions d'Antiochus et Stratonice avec de nombreuses études mais aussi le prix de Rome de David sur le même thème,
- le Portrait de Ferdinand Philippe d'Orléans du Louvre à côté de deux répliques peintes avec l'atelier,
- des études pour les vitraux de la chapelle expiatoire accompagnées de dessin de Duban pour le Château de Chantilly,
- et dans la dernière salle le splendide portrait de Louise, princesse de Broglie venu de New York.
Une magnifique exposition. Si le Louvre ou le Grand Palais pouvait désormais se lancer dans une grande rétrospective consacrée à un de mes peintres préférés...
Beaucoup moins copieuse, l'exposition du cabinet des dessins présentent des œuvres sur papier mais aussi sur toile, venus du château mais aussi de collections publiques et privées, sur le thème de la découverte de l'Italie par les artistes du XIX°. On y trouve aussi bien des scènes folkloriques que des paysages ou des vues topographiques de monuments. Gros coup de cœur pour les quatre dessins sur le siège de Rome par Raffet, le Marchand de reliques de Hortense Haudebourt-Lescot et deux aquarelles de la villa Borghese et du Tibre d'Anastasi, mais toutes les œuvres présentées méritent qu'on s'y attarder.
Bref, il faut foncer à Chantilly dans les trois jours si on n'a pas encore vu ces deux expositions.
Ingres, l'artiste et ses princes et Regarder l'histoire en face, l'Italie du XIX° siècle au musée Condé, château de Chantilly, jusqu'au 1er octobre 2023.
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27/08/2023
A éviter...
Il arrive d'être déçu par une exposition (j'évoquerai peut-être bientôt l'expo actuelle au musée de la Monnaie), et puis il y a se rendre à Poissy pour voir Ernest Meissonier, dans l'intimité de ses ateliers à la Maison de Fer...
Le musée d'art et d'histoire de la ville de Poissy étant fermé depuis des années (on peut parfois voir des œuvres de ses collections dans des expositions temporaires...), c'est avec une certaine excitation que j'appris que la ville organisait une exposition temporaire autour d'Ernest Meissonier dont il détient un certain nombre d’œuvres.
Hélas, c'est une catastrophe. S'il n'est pas trop grave que les quelques panneaux explicatifs n'apprennent pas grand chose à part aux personnes ignorant totalement l'art officiel du 19ème, le fait que les œuvres soient présentées dans des coins fermés par de grandes glaces qui nous empêchent de les approcher, éclairées par des faisceaux très agressifs, parfois cachées par différents objets (armes, costumes...) implique qu'on ne peut quasiment pas les voir.
Et si le but était de recréer l'atelier du maître, comment expliquer qu'il faille se mettre à quatre pâtes pour admirer, de loin, le tableau anonyme qui le représente. Bref, cette exposition est pour moi tout ce qu'il ne faut pas faire, incapable à la fois de montrer les œuvres, et d'apprendre quoi que ce soit. L'immense artiste qu'est Meissonier mérite bien mieux que ça (ce qu'on peut entrapercevoir sur les dessins / esquisses très difficilement visibles dans ces immenses "vitrines").
Ernest Meissonier, dans l'intimité de ses ateliers, la Maison de Fer, Poissy, jusqu'au 5 novembre 2023.
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26/08/2023
Fin de Salon à Fécamp
Toujours très actif le musée de Fécamp propose une exposition autour de ses collections sur le Salon où se faisait au XIX° la carrière des artistes. Quelques gravures et photos nous montrent à quoi ressemblait le Salon. Gravures, photos et caricatures évoquent la façon dont se transmettait le souvenir de certaines œuvres présentées. Mais je suis surtout là pour les peintures qui furent accrochées au Salon (deux ne sont "que" des répliques autographes) et qui, pour la plupart, restent en général dans les réserves et ont souvent été restaurées pour l'occasion.
Parmi la quinzaine de peintures présentées, quelques belles surprises comme le Bois-Rosé et ses soldats escaladant la falaise pour surprendre le château de Fécamp du méconnu Louis Joseph François Tronville, ami de Le Poittevin, qui transforme un paysage nocturne de falaise en scène historique, L'impératrice Ariane de Henri-George Charrier (dont il faut voir les fresques dans l'église St Étienne), sujet assez étrange (et tenant apparemment du mythe) puisque Ariane écoute les gémissement de son mari qu'elle a fait enfermée dans son tombeau ou l'Étang; fin de novembre 1879 du suisse Édouard de Traz qui évoque l'école de Barbizon.
Parmi les artistes plus connus, on note un grand portrait d'enfant d’Édouard Toudouze, une très belle Vue de la rade de Toulon de Vincent Courdouan et le très académique Serment de Brutus sur le corps de Lucrèce d'un Léon Olivié plus connu pour ses portraits et ses scènes de genre. Le musée a fait un bel effort sur les cartels pour présenter à chaque fois l'artiste et le thème du tableau ainsi que, quand il y en a, un commentaire d'époque. Une belle exposition (surtout quand on aime comme moi les petits maîtres de cette époque) pour mettre en valeur les collections du musée dont on regrettera seulement qu'elle n'ait pas donné lieu à un catalogue...
Bienvenue au Salon – Les œuvres sortent de leur réserve, Fécamp, musée des Pêcheries, jusqu'au 27 août 2023
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30/07/2023
La haine des clans
Dernier jour pour aller voir La Haine des clans aux Invalides. Les expositions historiques au musée de l'Armée sont la plupart du temps à la fois très complète mais très accessible sur le sujet qu'elle traite et pleine d'objets d'art qu'on ne voit pas souvent (en particulier des œuvres sur papier). C'est encore le cas pour la petite dernière consacrée aux guerres de religion.
Au milieu de nombreuses armes, armures, gravures... on en découvre beaucoup sur les événements et les personnages qui ont marqué ce demi-siècle complexe de l'histoire de France mais aussi sur les évolutions politiques et administratives en France ou les relations diplomatiques en Europe.
Pour ce qui intéresse ce blog, les peintures sont évidemment assez rares. On y voit bien entendu essentiellement des portraits, souvent anonymes dont on ressortira le Cardinal Charles de Lorraine attribué au Greco, quatre portraits en sanguine (d'une série de 26 qu'on aimerait voir en entier...) par Henri Bellange ou le Pape Sixte Quint par Filippo Bellini.
Pour les scène historiques ou allégoriques, on notera deux somptueux dessins d'Antoine Caron complétant parfaitement l'exposition d'Ecouen qui a fermé il y a quelques semaines, le magnifique Massacre du Triumvirat de Vredeman de Vries et Mostaert, l'amusant Pavane à la cour d'Henri III attribué à l'anonyme Maître des bals à la cour des Valois ou le curieux Comte Montgomery blessant Henri II lors du tournoi du 29 juin 1559 par un Édouard Detaille plus habitué aux guerres contemporaines ou napoléoniennes.
En tous cas encore une très belle exposition pour le musée de l'Armée, alors si vous ne savez pas quoi faire aujourd'hui...
La Haine des clans. Guerres de Religion, 1559-1610, Paris, musée des Invalides, jusqu'au 30 juillet 2023
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17/07/2023
Delacroix et les arts
Difficile pour une fois de conseiller la visite du nouvel accrochage / exposition thématique du musée Delacroix aux habitués du lieu. Il n'y a en effet quasiment aucune œuvre qui n'ait pas été présentée récemment (on a d'habitude droit à plus d’œuvres sur papier par nature moins souvent montrées) et la thématique de rattacher Delacroix à un art différent par salle (musique, théâtre, littérature...) reste franchement floue, la présence de certains tableaux dans une section plutôt qu'une autre étant parfois étrange.
En revanche les touristes et les visiteurs occasionnels qui ne peuvent pas venir tous les six mois auront la chance de découvrir en une seule fois à peu près toutes les peintures du maître que possède le musée (et quelques copies dont le 'Femmes d'Alger' dans leur appartement revu par Bouguereau acquis récemment) et passeront donc un très bon moment dans ce charmant endroit qu'est l'atelier de la rue de Furstemberg qu'il est toujours bon de revoir. En attendant la prochaine vraie exposition...
Delacroix et les arts. "Un pont mystérieux", Paris, musée Delacroix, jusqu'au 17 septembre 2023
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