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04/01/2014

arras - saint jean baptiste

Passer à Douai pour l'expo Corot était l'occasion rêvée de faire aussi un tour à Arras,  revoir le très beau musée des BA (dommage qu'une partie des collections XIX° soit décrochée pour une expo de tapisseries contemporaines)(même problème d'ailleurs à Douai) et entre autres, d'aller admirer la Déposition de croix de Rubens (un des nombreux tableaux du maître anversois sur ce thème dans la région Nord) accroché dans l'église Saint Jean Baptiste.

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Accroché en hauteur, sans doute pour sa protection, il souffre malheureusement d'un éclairage naturel par les grandes baies vitrées de l'édifice qui le fait briller sous presque tous les angles. A noter que le seul autre tableau de l'église est encore plus mal loti puisqu'il est situé dans une tribune au dessus d'un bas-côté et donc quasi-impossible à voir. Et que malheureusement, St Jean Baptiste sera la seule église de la ville que je trouverais ouverte avec la cathédrale, un phénomène malheureusement de plus en plus fréquent.

01/02/2013

Saint Louis de Fontainebleau

L'église Saint Louis à Fontainebleau résume assez bien par quatre grands tableaux placés dans son transept ce que l'on peut trouver dans les églises françaises : des chefs d'oeuvres de l'art ancien, des grands formats de maîtres plus ou moins oubliés du XIX° comme des tableaux anonymes, dans un état souvent précaire.

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Offert par Louis XIII à la chapelle du château de Fontainebleau, la Guérison du paralytique est un très bel exemple de l'art de Quentin Varin (ca1575 - 1626) principal représentant avec Georges Lallemant de la génération précédant les maîtres du Grand Siècle (Vouet, Poussin...). Plus tout à fait maniériste mais pas encore classique, cette oeuvre comme celles des églises parisiennes (on parlera peut-être de l'expo du musée Carnavalet un de ces jours) ou de l'église des Andelys (un billet bientôt ?) montre la double influence nordique et italienne d'un artiste puissant, coloriste brillant, bien trop souvent cité juste comme le maître de Poussin.

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Elève de Couder puis de Picot, Pierre-Nicolas Brisset (1810-1890) gagne le premier prix de Rome en 1840 après plusieurs tentatives (second prix de Rome en 1837, plusieurs médailles aux concours d'esquisses peintes) avec Le départ de Caïus Gracchus. Sa carrière officielle ne semble par particulièrement brillante (décorations à Versailles ou au grand théâtre de Genève, dessus de portes à Matignon, quelques peintures pour les églises parisiennes quand même). La signature "Brisset Rome 1846" sur ce Saint Laurent montrant ses richesses aux consuls romains laisse à penser qu'il s'agit d'une oeuvre envoyée au Salon pendant son séjour à la Villa Médicis. Même si l'angle et le manque de lumière n'aident pas à rendre justice à ce grand tableau, il faut bien reconnaitre qu'il fait preuve d'un académisme un peu rigide en particulier dans la composition. Ses deux toiles beaucoup plus tardives dans l'église de la Trinité à Paris sont nettement plus intéressantes.

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Bien difficile de trouver quelque chose en revanche sur Eugène-Valentin de Tierceville (1816 - ?). Heureusement, le catalogue 'Les élèves d'Ingres' nous apprend qu'il entra très jeune dès 1832 dans l'atelier d'Ingres et qu'il exposa au salon de 1840 à 1846 des portraits et peintures d'histoire. C'est d'ailleurs au Salon de 1840 que fut exposée apparemment avec un certain succès cette Mort de Saint Louis (par ailleurs étrangement absente du Foucart sur le renouveau de la peinture religieuse) peinte pour l'église. La leçon du maître y est appliquée de façon un peu raide et scolaire, mais le tableau fait une belle impression. Que s'est-il passé pour qu'on sache si peu de choses sur sa carrière et qu'il n'y ait quasiment aucune oeuvre de lui passée en vente d'art ? Changement de profession ? Disparition précoce ?

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Beaucoup plus anecdotique, un St Sébastien transpercé de flèches anonyme date semble-t-il de la deuxième moitié du XIX°.

 

 

02/09/2012

ND de Mirande

Voilà un parfait exemple du peu d'intérêt (euphémisme) qui peut être porté aux différents tableaux ornant les églises de France. N'espérez ainsi trouver le moindre renseignement sur les œuvres de Notre-Dame de Mirande quand vous la visiterez. Et guère plus sur le net...

 

Pourtant cette grande Assomption placée dans un autel baroque a été reconnue par Jean-Claude Boyer comme le May de Notre-Dame de Paris commandé à Antoine Coypel (1661 - 1722) en 1679. Il n'en est fait aucune mention dans l'église (en tout cas c'était le cas quand j'y suis passé) et l'œuvre est encore considérée comme anonyme sur les bases patrimoniales (où ne sont pas les peintures suivantes qui ne sont donc pas classées)... On vous conseille la lecture de l'article de 2007 sur cette importante redécouverte.

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Affecté d'après la base Arcade au musée de Mirande, après avoir été exposé au Salon de 1875 (comme on peut le voir sur cette photo) et acheté par l'Etat (son premier), le Daniel dans la fosse aux lions de Edouard Debat-Ponsan (1847 - 1913) se trouve derrière la porte d'entrée (ce qui explique l'angle de la photo et l'ombre...). Elève de Cabanel aux Beaux-Arts où il restera longtemps sans réussir à décrocher le prix de Rome, il débute au Salon en 1870. Peintre de portraits, d'histoire, de la paysannerie et de l'Orient, sa carrière officielle a souffert de son engagement pro-Dreyfus au Salon de 1898 avec la Vérité sortant du puit. Il est bien représenté dans les musées de province (Toulouse, Carcassone, Nantes...).

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Aucun renseignement en revanche sur cette vierge entouré d'anges dans les cieux (une autre assomption ?) dont on ne peut s'approcher assez pour voir si elle est signée.

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Même chose pour cette pentecôte dont la composition rappelle vaguement quelque chose.

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28/08/2012

Pendant qu'on est à Bagnères de Luchon...

... l'église St Etienne de Barcugnas est actuellement ouverte pour accueillir l'exposition Vierges à l'enfant qui présente moins d'une dizaine de statues polychromes venant des églises de la région. Intéressante (si on lit les rapports de restauration laissés sur une table) bien qu'un peu maigre (les vierges à l'enfant anciennes se comptent a priori par dizaines dans les églises du coin), l'expo ne rentre pas vraiment dans les limites de ce blog.

 

Mais c'est l'occasion de voir (trop de petites églises sont fermées 99% du temps) deux tableaux sur lesquels je n'ai pu trouver aucun renseignement. Il y a donc un beau Christ en croix apparemment du XVIII° :

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et un tableau néo-classique dont le sujet est obscur :

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Si quelqu'un sait quelque chose...

25/08/2012

N-D à Bagnères de Luchon

Petit retour sur une église dont j'avais parlé il y a plus d'un an en omettant certaines de ses œuvres.

 

La chapelle de la vierge a été peinte elle-aussi par Romain Cazes ( 1808 - 1881 ) en 1867. Sur la coupole, la Vierge à l'enfant où la vierge tend le rosaire à St Dominique pendant que l'enfant bénit Ste Thérèse et des deux côtés, St Joseph et St Jean.

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Il est plus difficile de savoir si le St Aventin et le St Bertrand de Comminges peints au dessus des portes latérales du chœur sont du maître ou de Bertrand Bernard, son élève luchonais et fidèle collaborateur sur plusieurs grands décors (la question reste posée dans le catalogue de l'exposition des dessins du musée de Montauban, dans l'église ils sont attribués à l'élève).

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Le décor de la chapelle du sacré-cœur est lui bien l'œuvre de l'élève en 1893. Considéré comme peintre décorateur sur la signature des peintures du chœur, on trouve très peu de choses sur Bertrand Bernard. Il n'est pas dans le Bénézit, serait mort en 1902 et est l'auteur de différents décors dans la région (en particulier dans l'église voisine de Mautauban-de-Luchon, malheureusement toujours fermée quand j'ai essayé de m'y rendre). Il était également membre de la société archéologique et aurait redécouvert les fresques du XV° de Cazeaux-de-Larboust. Comme pour d'autres artistes vus dans les églises du sud-ouest et ayant conservé un art très classique jusqu'au milieu du XX°, il est dommage qu'on ne trouve presque rien sur lui.

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22/08/2012

N-D des Tables à Montpellier

Le visiteur de la partie montpelliéraine de l'exposition Corps et Ombres n'aura que quelques mètres à faire pour compléter sa visite en admirant le Christ en croix avec la Vierge, saint Ignace, saint Jean et saint François Xavier de Guy François ( vers 1578 - 1650 ) à l'église Notre-Dame-des-Tables (par contre, attention, toutes les églises de la ville sont longuement fermées le midi...).

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On ne sait rien sur la formation et quasiment rien sur le (ou les) passage à Rome (une seule mention) de Guy François (et pas plus sur son frère Jean, on pourra lire à leur sujet Le temps du caravagisme de Jean Penent) mais on retrouve par contre beaucoup d'oeuvres pour les églises de la région après son retour au Puy-en-Velay. D'abord très marqué par Carlo Saraceni, son art évoluera progressivement et ce christ en croix, peint vers la fin de sa vie, montre l'influence de Tournier, installé lui à Toulouse. Il est en tout cas considéré aujourd'hui comme un des principaux caravesques français.

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L'assomption (1804) accrochée en haut du choeur est une des rares oeuvres religieuses (avec la Nativité de Saint Louis en L'Île) de Jean Charles Nicaise Perrin ( 1754 – 1831 ). Elève de Doyen et de Durameau, il fit une belle carrière officielle (deuxième prix de Rome en 1775 avec Aman confondu par Esther devant Assuérus, reçu académicien en 1787 avec Venus faisant panser les blessures d'Enée, exposant au Salon de 1787 à 1822 avec médaille d'or en 1800) comme peintre d'histoire antique. Son néoclassicisme est ici encore très tempéré par l'art du milieu du XVIII°.

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Edouard Antoine Marsal (1845 - 1929 ) fut élève de Mallet et de Cabanel, professeur à l'école des B-A puis au Lycée de Montpellier et exposa au Salon de 1868 à 1888. Il semble être plus connu comme illustrateur et les reproductions d'oeuvres que l'on peut trouver sur le net (des peintures très finies et surchargées, voir ici ou ) sont assez éloignées de ce Saint Roch (1885) assez touchant.

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On sera en revanche moins convaincu par le Saint Francois Xavier de Jean Jacques Bestieu ( 1754 – 1842 ) avec son dessin un peu naïf et sa perspective un peu aléatoire. Il fut élève de Restout à l'académie et actif dans la région de sa ville natale Montpellier. De lui, on pourra voir sur le net Les adieux de calas à sa famille du musée des Augustins, St Goerges présentant le dragon à Dioclétien de l'église de Saint-Georges-d'Orques ou Les âmes du purgatoire de l'église de Gignac.

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Enfin, donné à Van Loo (oui mais lequel ?) dans l'église et à l'école de Van Loo sur la plaquette consacrée à l'église, une Adoration des bergers occupe une petite chapelle où elle est bien difficile à voir. Elle avait remplacé le christ de Guy François au maître autel avant d'être elle-même remplacée par l'assomption de Perrin.

18/08/2012

Notre-Dame de Valence d'Agen

Construite en 1902 dans un mélange de styles néo-quelque chose, l'église Notre-Dame contient très peu de mobilier ancien, en particulier un seul tableau, une très belle Apparition de la Vierge à Saint-Antoine de Padoue datée 1726 mais anonyme.

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Datant de la construction de l'église, une copie de La déposition du christ de Jusepe de Ribera (Louvre) est signalée comme de Domergue sur le cartel. Même s'il fut un participant actif aux différents courants de l'art moderne, c'est peut-être Edouard Domergue-Lagarde (1874 - 1952 ), né à Valence, élève du peintre religieux Cazottes, de Bonnat et de Carrière, qui fut peintre de portraits, de natures mortes et de paysages, sociétaire au salon d'Automne en 1918 et chevalier de la Légion d'Honneur en 1925.

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Dans le chœur a été ajoutée dans les années 30 une série de décorations par René Lala-Gaillard ( 1893 - 1974 ). Si on ne trouve rien sur lui dans le Bénézit, on peut apprendre sur le net (il a même une page Wiki) qu'il est connu pour ses nombreuses restaurations et décorations d'églises dans le Tarn-et-Garonne, comme à Faudoas ou à Belesta. S'il est très daté dans son style et pas exempt de maladresses dans le dessin, ce grand programme iconographique autour de la Résurrection, de l'Ascension et de Notre-Dame entourée de Saints colore agréablement une église pour le reste bien grise.

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