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25/11/2016

Automne / Hiver à Orsay : doublement indispensable

Deux expositions superbes en même temps, ça ne se manque pas et comme en plus il y a dans les collections permanentes des tableaux prêtées pour les 30 ans d'Orsay par des musées de Province (Les énervés de Jumièges de Luminais par exemple) ou sortis des réserves pour remplacer ceux qui sont dans les expositions, il y a de quoi y passer des heures...

 

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Si l'exposition commence (Ruines du palais des Tuileries de Meissonier) et se termine (l'Impératrice Eugénie et le Prince Impérial en deuil de Tissot) sur la déchéance du Second Empire, tout le reste sera consacré à ses fastes : effigies et mise en scène de la grandeur impériale, palais, fêtes, théâtres, Salons, Expositions Universelles... Plusieurs centaines de pièces (peintures, dessins, meubles, céramiques...) nous montrent une société bourgeoise en plein développement où se côtoient, dans le luxe, académisme, modernité et revival (néo-grec, néo-gothique...). Les salles se succèdent, avec de véritables moments de bravoure (salle des portraits, Salon de 1863, immense salle finale consacrée aux Expositions Universelles), et on en prend plein les yeux, au point que deux visites ne sont pas loin d'être nécessaires pour profiter du très copieux menu proposé. Deux tout petits regrets : la grande proportion d'oeuvres connues provenant du musée (ou d'autres musées parisiens) et l'absence de salle consacrée au renouveau de la peinture religieuse avec les nombreuses commandes de l'état. Mais sans doute n'était-ce pas là le Spectaculaire Second Empire...

 

Après être passée à Montpellier, la rétrospective consacrée à Bazille est à Orsay et c'est un grand plaisir. Les oeuvres de l'artiste sont nombreuses compte tenu de leur rareté (il est mort très jeune), présentées essentiellement par thèmes (atelier, paysage, natures mortes...) où elles sont accompagnées d'oeuvres similaires de ses proches (Monet, Renoir, avec qui il partagea des ateliers) et de contemporains ou d'artistes qu'il admirait (Corot, Delacroix, Rousseau...). On découvre un artiste à la formation technique solide, très influencé par Manet à ses débuts et qui va progressivement se créer un style et des sujets propres. Les nombreux chef-d'oeuvres présents dans les dernières salles (Porte de la Reine à Aigues-Mortes, La Réunion de famille, Vue de village, Le Pêcheur à l'épervier, Scène d'été, La Toilette, les deux versions de la Négresse aux pivoines...) font regretter un peu plus sa disparition pendant la guerre de 1870 tant il montre un artiste différent de ses confrères impressionnistes alors que l'inachevé Ruth et Booz interroge sur le chemin que son art aurait pu prendre. En tout cas, après Caillebotte il y a 20 ans maintenant, les deux moins connus des "grands" impressionnistes ont désormais eu droit à leur rétrospective parisienne de référence.

 

 

Spectaculaire Second Empire, du 27 septembre 2016 au 15 janvier 2017.

Frédéric Bazille. La jeunesse de l'impressionnisme, du 15 novembre 2016 au 5 mars 2017