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21/10/2025

Madame de Caen

Si on connait très bien certains généreux donateurs de l'Institut de France / Académie des Beaux Arts (Marmottan, Jacquemart-André), on a totalement oublié Anne-Sophie Marchoux, comtesse de Caen ( 1809 - 1870 )(dont on peut admirer le somptueux portrait commandé à Adolphe Yvon) et sa fondation crée par testament dont le but était d'aider les jeunes artistes venant d'avoir le prix de Rome. Si les œuvres acquises par la fondation furent exposées au musée de la comtesse, installé dans le pavillon qui porte aujourd’hui son nom au Palais de l’Institut de France, cela fait maintenant plus de 50 ans que la plupart n'ont pas été montrées.

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On ne peut donc que remercier l'Institut, même si c'est pour un temps assez court, de présenter une partie des œuvres de cette collection dans le pavillon qui les a autrefois accueillies. Et il est étonnant de voir à quel point la plupart des lauréats du prix de Rome à partir de 1872 ont été oublié (ou ont totalement changé de style). Parmi ceux ayant laissé un trace, on notera la surprenante et brillante Salomé d'Aimé Morot (ce chef-d’œuvre est LA redécouverte de l'exposition), La Pensée et Le Travail d'Albert Besnard conçus en décor pour le musée de Caen et encore loin des chefs-d’œuvre de l'artiste remis brillamment en valeur il y a quelques années par le Petit Palais ou la Danaé d'André Devambez très très loin de ce que fut par la suite l’œuvre future de l'artiste (lui aussi remis brillamment en valeur par le Petit Palais et le musée de Rennes).

 

Mais qui connait encore Joseph Wencker, dont la Baigneuse doit tout à la Naissance de Vénus de Cabanel, Alfred Bramtot dont la Léda aurait sans doute fait fureur 20 ans plus tôt, Lucien Doucet mort trop tôt dont la Jeune fille à sa toilette montre un talent pour le pastel incroyable, Victor Guétin dont le En Famille peint en 1908 parait si loin des avant-gardes triomphant à l'époque. Le Prix de Rome était devenu alors si loin des préoccupations artistiques "modernes"... Si l'on ajoute à cela un très bel ensemble de sculptures (somptueuse Cigale de Marqueste) et de dessins d'architectes (Acropole de Marcel LambertRestauration de la Villa Médicis de Gaston RedonArc de Constantin de Maurice Boutterin), on tient là une exposition à voir à tout prix, d'autant qu'elle est gratuite...

 

Le musée secret de la comtesse de Caen, Paris, Institut de France, jusqu'au 30 novembre 2025.

 

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