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16/10/2016

En balade à Marseille...

... je ne me suis pas contenté de rendre visite au Vieux-Port et à la Canebière mais je me suis goinfré de musées, d'expos et d'églises !

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Au musée des BA, Marseille au XVIIIe siècle Les années de l'Académie 1753 – 1793 permet de découvrir la vie artistique dans la ville dans la deuxième moitié du XVIII°. Après une salle consacré à Michel Serre peintre baroque mort en 1733 qui sert à évoquer la grande peste de 1720 responsable du ralentissement de la vie culturelle locale pendant des années, on découvre une somptueuse série de marines de Joseph Vernet, dont le tableau sur le port de Marseille a influencé toute une génération d'artistes, et ses épigones. Excellente occasion de confirmer que Lacroix de Marseille, Henry d'Arles et le chevalier Volaire valent bien mieux que les petits tableautins médiocres que l'on trouve souvent sous leur nom.

 

On enchaîne avec des salles consacrées à l'académie de peinture et de sculpture de Marseille, avec des portraits de ses mécènes, des œuvres de son fondateur et directeur, Dandré-Bardon, qui mériterait bien une grande rétrospective, de certains de ses professeurs, de ses élèves ainsi que d'artistes qui y passait avant de se rendre en Italie (Vincent, Nattier fils, David...). Excellente occasion de découvrir ou d'en savoir plus sur des artistes moins connus (Forty, Bounieu, Fenouil, Julien de Toulon, Beaufort, Duparc...) grâce à un excellent choix d'œuvres. On aura aussi pu découvrir l'admirable série de Pierre Parrocel sur l'histoire de Tobie.

 

Le musée Regards de Provence présentait lui deux expositions temporaires. Merveilles de l'orientalisme présente 80 œuvres issues en grande majorité des collections de la Fondation et montre comment des artistes se sont confrontés pendant un siècle à ces territoires et à ces cultures. Les techniques utilisées sont très variés et tous les thèmes sont présents : portraits, paysages, scènes de genre, nus et même natures mortes ou scènes animalières. Si la plupart des très grands noms sont absents, on admire des artistes connus (Ziem, Loubon, Courdouan, Rochegrosse...) et d'autres un peu moins (très bel ensemble du marseillais Georges Washington, Crapelet, Chataud, Corrodi, Tetar van Elven...). Un seul regret : qu'aucun catalogue n'ait été édité.

 

Mais la révélation de ce court séjour à Marseille aura été pour moi la grande rétrospective consacrée à David Dellepiane. Arrivé jeune à Marseille avec ses parents italiens, il s'y formera à l'école des Beaux-Arts et naviguera, comme beaucoup d'artistes entre le XIX et le XX°, entre tradition et modernité. Si ses premières œuvres sont encore très marquées par l'académisme, on le verra par la suite touché par tous les nouveaux courants artistiques. Quelques paysages du sud-ouest et de l'Orient font penser aux Macchiaioli alors que ses superbes panneaux décoratifs, entre néo-impressionnisme et symbolisme, évoque autant Puvis de Chavannes qu'Henri Martin et ses magnifiques affiches l'Art Nouveau. On va avec ravissement de découvertes en découvertes, un peu surpris qu'il soit resté à la postérité pour ses représentations de santons, tardives dans sa carrière et pas forcément très intéressantes. Une rétrospective qui remet en tout cas en lumière, sans doute pas un artiste majeur, mais un très bon représentant de l'art entre ces deux siècles.

 

Enfin, la maison Culture & Dialogue propose dans le chœur de la cathédrale de La Major une exposition sur Saint François d'Assise. Si elle est plutôt intéressante de vue historique et iconographique, les œuvres présentées, pour une grande partie provenant de la collection Joseph Arakel, tiennent en grande majorité des arts et traditions populaires. On notera quand même quelques beaux tableaux dont une Vanités de Saint François d'Assise, attribuée à Peter Snyers et une Conversation sacrée de Lazzaro Baldi.

 

Marseille au XVIIIe siècle Les années de l'Académie 1753 – 1793, du 17 juin au 16 octobre 2016, musée des BA.

Merveilles de l'orientalisme, du 18 mai au 31 décembre 2016, musée Regards de Provence.

David Dellepiane, arts & modernité, du 7 octobre 2016 au 19 mars 2017, musée Regards de Provence.

Saint François d'Assise, l'homme intemporel, du 1er avril au 31 décembre, cathédrale de La Major.