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28/05/2011

Les visites, ça vous fait réfléchir...

Découvrir des œuvres d'art dans les églises est un vrai plaisir (après tout, elles ont été créees pour être là ou du moins dans un lieu semblable) mais il ne faut pas négliger deux grands problèmes, l'un pour le visiteur, l'autre pour la conservation.

 

De nombreux tableaux ou décors peints se trouvent dans des endroits où il est très difficile de les voir dans de bonnes conditions, par exemple dans de petites chapelles latérales par forcément prévues à cet effet (surtout pour les grands formats du XIX°), pas toujours éclairées ou alors par un éclairage naturel pas forcément adapté (de grandes verrières par exemple). Il est très frustrant pour le visiteur de ne faire qu'entrapercevoir dans la pénombre une peinture de grande qualité, ou de ne la voir qu'à 45° et partiellement à cause des reflets brillants.

 

Les municipalités n'ayant pas les moyens d'entretenir et les lieux de culte (combien de nos églises sont dans de drôles d'état) et leurs œuvres d'art, il faut bien faire des choix. De nombreux tableaux et décorations murales du XIX° (mais pas seulement, on le verra dans de prochains billets) jugés mineurs (la peinture religieuse des années 1830-1870 a été tellement décriée...) se trouvent dans des états déplorables (sans doute n'ont-ils jamais été prioritaires mais certains semblent maintenant difficilement sauvegardables) et même des tableaux récemment restaurés souffrent de conditions de conservation indignes du fait de l'état de l'édifice qui les abrite. Par exemple, le 'St Germain et St Vincent' de Joseph-Marie Vien à l'église St Germain-l'Auxerrois, en parfait état sur la photo publiée dans le dossier de l'art sur les Peintures françaises du XVIII° des églises de Paris, subit visiblement les conséquences d'un problème d'infiltration.

 

Alors si la place des œuvres d'art est bel et bien dans les églises, peut-être serait-il souhaitable que les plus précieuses soient dans des lieux plus adaptés à assurer leur conservation et à leur permettre d'être admiré par les visiteurs, dans des musées d'art religieux régionaux par exemple (on pourrait très bien les remplacer par d'excellentes reproductions photographiques imprimées sur toile) et que l'on s'intéresse davantage aux œuvres considérées comme secondaires (en particulier certains grands décors) avant qu'elles ne soient définitivement détruites.

21:13 Publié dans edito | Lien permanent | Commentaires (0)

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