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01/01/2015

Oh Toulouse

La réhabilitation progressive des grands peintres officiels de la fin du XIX° qu'on qualifie fort heureusement de moins en moins de Pompiers continue : après Cabanel, Gérome, Gervex, Laurens, Rochegrosse... c'est au tour de Benjamin-Constant d'avoir le droit à une grande rétrospective au musée des Augustins à Toulouse.

 

Affiche_Benjamin_Constant.jpg

 

Depuis ses débuts à l'école des BA de Toulouse jusqu'au sublime Flamand Rose qui conclut l'exposition, on suit son évolution chronologique et par thèmes. Surtout connu comme orientaliste, où il fait preuve d'un coloris flamboyant hérité de Delacroix, on le découvre aussi décorateur (excellente occasion de passer au Capitole voir (entre autres) son Entrée d'Urbain II à Toulouse, malheureusement partiellement caché par des plantes et une tribune) et portraitiste (un peu trop classique et sage dans le portrait mondain, beaucoup plus intéressant dans les portraits plus intimes).

 

Mais évidemment, ses toiles orientalistes sont les plus nombreuses, depuis des grands formats comme l'Entrée de Mehmet II à Constantinople laissée logiquement dans la salle des grands formats du musée jusqu'à des études sur le motif comme l'Etal du Boucher. Excellant dans l'art de représenter les matières (ses tissus et ses métaux en particulier) et les chairs, il ne se montre pas trop putassier contrairement à certains de ses contemporains dans la représentation des scènes e(x/r)otiques de Harem et est à son meilleur dans des scènes entre genre et histoire (Jour des funérailles, Les prisonniers marocains, Le roi du Maroc allant recevoir un ambassadeur européen...). Bref une expo à ne pas manquer, même s'il ne reste que quelques jours.

 

Benjamin-Constant, merveilles et mirages de l'orientalisme, Toulouse, musée des Augustins jusqu'au 4 janvier puis Montréal du 31 janvier au 31 mai 2015.