30/10/2024
En ce moment en Lot-et-Garonne...
Le musée de Gajac à Villeneuve-sur-Lot a une politique d'expositions temporaires extrêmement dynamique et si elles ne sont pas toujours à mon goût (pas mal d'art moderne), une telle activité mérite d'être félicitée. Ainsi ne suis-je pas le bon client pour les tapisseries modernes et contemporaines présentées dans la nouvelle exposition mais comme elles sont mises en parallèles (parfois de façon évidente, d'autres fois... moins...) avec des peintures de la collection, j'y ai quand même trouvé mon compte. D'abord avec des œuvres loin d'être toujours exposées comme la sublime Fillette au kimono du local Gabriel Barlangue ou les deux scènes orientaliste de Georges Gasté (souvenirs émus de l'exposition du musée Lambinet à Versailles). Ensuite avec les habituelles peintures de Maurice Réalier-Dumas qu'il est toujours plaisant de revoir. Mais surtout pour quelques toiles jamais vues (et pourtant je ne dois pas être loin de 10 passages dans le musée...) dont trois très beaux nus de Henri Martin, Élisabeth Chaplin et Louis Süe, ainsi qu'une très réussie Noria de Paul Leroy. Nos musées de province ont définitivement de la réserve...
Les expositions sont beaucoup moins fréquentes au musée Marzelles à Marmande et ce fut dont un plaisir d'y retourner pour une nouvelle exposition (désormais fermée, ce billet arrive bien trop tard) sur la gloire locale Abel Boyé (dont les œuvres sont toujours présentées au musée par roulement) sur le thème de la création de son œuvre. Pour les 160 ans de sa naissance, un petit panorama de ses débuts (étonnante et maladroite copie de la Déploration du Christ de Rubens peinte à 16 ans, suprenante scène égyptienne durant ses années de formation) à la gloire (portraits de notables, études pour plafond ou grand tableau officiel) était ainsi présentée à partir des collections du musée et de prêts de collections privées. L'occasion surtout pour le musée de présenter ses très pertinentes acquisitions récentes, essentiellement des dessins. Si le musée Marzelles et la ville de Marmande n'ont évidemment pas les moyens d'organiser une vraie grande rétrospective (d'autant qu'il y a semble-t-il beaucoup d’œuvres à l'étranger), une telle exposition montre à quel point il serait souhaitable qu'une grande institution s'en occupe. Des tableaux comme La lyre immortelle ou Dimanche à Séville montrent à quel point Boyé le mériterait.
Beaucoup moins actif qu'il y a quelques années (mais peut-être est-ce dû à la future longue fermeture pour travaux), le musée d'Agen a choisi comme beaucoup d'autres de fêter les 150 ans de l’impressionnisme (mais contrairement a plein d'autres, n'a pas eu de prêts du musée d'Orsay) à travers sa collection. Dans une grande salle que je n'avais jamais vu utilisée sont donc présentées dans d'excellentes conditions d'éclairage (ce qui était un point noir des salles XIX° du dernier étage du musée fermées depuis plusieurs années) des œuvres habituellement accrochées et d'autres sorties des réserves (je n'avais pas vu le beau Paysage italien (qui reconnaissons-le n'est pas forcément à sa place ici) de Jean François Hue depuis fort longtemps). A côté de la Mâtinée de septembre de Sisley, le chef-d’œuvre impressionniste du musée et du grand Bords du Loing d'un Picabia encore jeune, on trouve les habituelles beaux ensembles de toiles de Grigorescu, Lebasque (pas souvenir d'avoir vu jusqu'ici le Petit chien au collier ou son Grand canal à Venise) et Lebourg (pas l'impression d'avoir jamais vu le Barrage) mais aussi un charmant pastel et une toile de la méconnue Marguerite Espenan-Cresson. A voir avant la fermeture du musée sans doute pour plusieurs années...
Collections et Tapisseries, regards complices, musée de Gajac, Villeneuve-sur-Lot, jusqu'au 17 novembre 2024.
Abel Boyé, la création d'une oeuvre, musée Marzelles, Marmande, jusqu'au 22 septembre 2024.
Les 150 ans de l'impressionnisme, musée des Beaux-Arts d'Agen, Agen, jusqu'au 5 janvier 2025.
18:14 Publié dans exposition en province | Lien permanent | Commentaires (0)
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