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12/08/2024

Un été 2024 en Val d'Oise

Toujours très actifs, les musées du Val d'Oise nous présentent plusieurs expositions intéressantes cet été...

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Comme toujours, le musée Daubigny nous présente une exposition sur le paysage, et, comme la plupart du temps, le propos en est bien mince. Si dans chaque salle un grand panneau nous explique sommairement la naissance de l'impressionnisme, il faut bien reconnaitre que les œuvres en elles-mêmes  sont parfois loin d'avoir un rapport avec ce mouvement, mais l'intérêt est avant tout de découvrir des toiles peu ou pas vues, essentiellement de "petits maîtres", venant de collections privées (on pourra s'étonner du très grand nombre venant de la galerie Fonseca Fine Art mais au moins est-ce signalé), de musées de province et des réserves du musée. Parmi la soixante de peintures, coup de cœur pour Élégante dans un champ fleuri de Hippolyte Camille Delpy, le Paysage au champ de blé de Giran-Max, les Prairies à Mortefontaine de Pierre Emmanuel Damoye, le Travail champêtre d’Émile Alexandre Boulard, le Jardin de Camille Pissarro de Léo Gausson, ainsi que pour le très bel ensemble d’œuvres de Victor Vignon (qui mériterait une rétrospective), de Louis Hayet et de Samuel Cordey, mais la sélection est vraiment de belle qualité et mérite qu'on se déplace.

 

Le musée Louis Senlecq consacre lui son exposition à l'italien Leonetto Cappiello, mais pas pour les affiches qui l'ont rendu célèbre mais pour ses caricatures qu'il a fait en grand nombre au début de sa carrière. On découvre ainsi le who's who des acteurs de théâtre de la fin du XIX° brossés dans un style épuré qui fait ressortir le caractère avec à la fois beaucoup d'humour et de respect. On rit devant les quelques scènes de genre (La comédie française : encore un déménagement, Départ en tournée ou A l'Athénée : les demi-vierges, Marcel Prévost et ses interprètes...) et on s'interroge devant ces auteurs, certains toujours célèbres, d'autres désormais oubliés. Une exposition très réussie !

 

Comme d'autres avant lui, le musée Jean Jacques Rousseau consacre son exposition à la formation et à la gestion du musée (création, acquisitions, conservation, recollement...). S'il est toujours intéressant de voir comment s'est créer et développer une petite institution comme celle-ci, il y a très peu d’œuvres qui concerne ce blog : deux charmants petits paysages de Lahens et Morion ainsi qu'une scène de genre de Leleux-Giraud (malheureusement tous dans une vitrine) et un bon portrait de Joseph Ducreux. Enfin si le musée Pissarro de Pontoise ne présente pas d'exposition temporaire en ce moment (l'excellente rétrospective Eugeen Van Mieghem a fermé le 7 juillet), il profite du ré-accrochage des collections pour présenter dans une salle ses cinq toiles d'Emilio Boggio dont les très beaux Arbres en fleurs et La grande rue, l'aurore, Vaux-sur-Seine.

 

De l’Atelier au paysage, fabrique de l’Impressionnisme, Auvers-sur-Oise, musée Daubigny, jusqu'au 25 février 2025.

Cappiello caricaturiste (1898-1905), L'Isle-Adam, musée Senlecq, jusqu'au 22 septembre 2024.

Le fonds patrimonial du Musée Jean-Jacques Rousseau, Montmorency, musée J.J. Rousseau, jusqu'au 27 octobre 2024.

01/08/2024

Un été 2024 à Paris

S'il n'y a pas de méga-exposition cet été à Paris (comme chaque année en fait), cela n'a pas empêché certaines institutions de proposer de quoi s'occuper studieusement pendant ces vacances...

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Pour fêter la restauration des la fontaine des Innocents, le musée  Carnavalet lui consacre une très intéressante exposition, qui après des salles consacrées à Jean Goujon et à son œuvre, nous montre l'évolution de la fontaine (site rapidement devenu un des monuments iconiques de Paris) et de son quartier à travers les siècles à travers de nombreux dessins (Maréchal, Sobre, Swebach, Amelin...), gravures ou peintures (le superbe Marché et fontaine des Innocents de John James Chalon) ainsi que l'influence plastique que les célèbres nymphes ont pu avoir (sur Ingres ou Carpeaux entre autres) et la postérité de Jean Goujon. L'exposition vaut vraiment le coup mais ne semble pas attirer le public malheureusement.

 

Si l'exposition du musée Cognacq-Jay nous montre d'abord l'infinie variété et l'incroyable raffinement dans les formes comme les matériaux de ces petits objets de luxe (tabatières, flacons, étuis...), elle montre aussi comment ils apparaissent dans de nombreuses œuvres d'art aussi bien dans des portraits comme ornement (Raoux, Belle, Deshays, Nonnotte...) que dans des scènes de genre où elles jouent parfois un vrai rôle (Marguerite Gerard, Baudouin, Caresme, Lavreince...) ce dont on ne se rend pas forcément compte au premier abord mais aussi l'influence qu'ont pu avoir les plus grands artistes du XVIII° comme Fragonard sur les motifs représentés sur ces objets. Sans aucun doute l'exposition à ne pas rater cet été à Paris.

 

Comme trop souvent le propos de la nouvelle exposition-dossier au musée Delacroix n'est pas très claire et on n'apprendra pas grand chose dans les quatre sections consacrées au costume contemporain, au nu, au costume d'époque et enfin au costume oriental. Si on se demande parfois ce que fait une œuvre dans une section donnée, l'intérêt est ailleurs : découvrir au milieu des habituelles toiles du maître, des œuvres beaucoup moins montrées. On admire ainsi un superbe pastel de Mme Bornot et son fils Camille de Léon Riesener, le Portrait du comte Charles de Mornay par Dedreux-Dorcy, une esquisse pour la Dispute de Trissotin et de Vadius de Poterlet, la copie des Femmes d'Alger par Bouguereau acquise récemment ou une belle série d'études de nus ainsi que le superbe pastel Modèle noir en buste du maître.

 

Parmi les expositions consacrées au sport, on conseillera nettement plus l'exposition du musée des Invalides dont le propos est parfaitement structuré et où l'on apprendra plein de choses à travers divers documents, armes et œuvres d'art (le truculent Match entre le chevalier de Saint-George et le Chevalier d’Éon de Robineau, le Curé conciliateur de Pingret, plusieurs portraits à la pierre noire de Dumonstier et Quesnel...) sur l'histoire, les méthodes et les raisons du duel, à celle du musée Marmottan, beaucoup plus riches en peintures (normal vu son thème) souvent de grande qualité et parfois peu vues (Degas, Eakins, Renoir, Gueldry, Caillebotte, Friant, Thaulow, Daumier, Abbéma...) mais totalement creuse. Les deux sont à voir néanmoins... Il n'y a en revanche rien à se mettre sous la dent à l'exposition sur l'Olympisme au Louvre à part le très beau Soldat de Marathon de Luc Olivier Merson déjà vu à la précédente expo des Invalides.

 

Enfin le musée de Montmartre présente une rétrospective Auguste Herbin qui, si elle n'est pour une bonne partie pas ma tasse de thé, montre toute la cohérence dans son œuvre alors qu'il navigue dans les avant-gardes (post-impressionnisme, fauvisme, cubisme, abstraction...) ; le musée Victor Hugo présente au premier étage un nouvel accrochage thématique occasion de voir un très bel ensemble d’œuvres préparatoires pour des illustrations de ses ouvrages tandis que le musée des arts décoratifs présente une fascinante exposition sur l'histoire des grands magasins qui ne correspond guère au thème de ce blog si ce n'est une petite salle à l'entrée avec une belle galerie de portraits de propriétaires ou fondateurs de ces grands magasins par Bouguereau, Cabanel, Benjamin-Constant, Carolus-Duran, Bonnat et Massé.

 

La fontaine des innocents, histoires d'un chef-d’œuvre parisien, Paris, musée Carnavalet, jusqu'au 25 août 2024.

Luxe de poche, petits objets précieux au siècle des lumières, Paris, musée Cognacq-Jay, jusqu'au 29 septembre 2024.

Nu comme habillé. Delacroix et le vêtement, Paris, musée Delacroix, jusqu'au 3 février 2025.

Duels. L’art du combat, Paris, musée des Invalides, jusqu'au 18 août 2024.

En jeu! les artistes et le sport (1870 - 1930), musée Marmottan-Monet, jusqu'au 1er septembre 2024

Auguste Herbin, le maître révélé, Paris, musée de Montmartre, jusqu'au 15 septembre 2024

Victor Hugo s’escrime, Paris, musée de Montmartre, jusqu'au 15 septembre 2024

La naissance des grands magasins. Mode, design, jouets, publicité, 1852 - 1925, Paris, musée des arts décoratifs, jusqu'au 13 octobre 2024.