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13/11/2021

Tous à Orléans !

Si les somptueuses collections du musée des BA d’Orléans n’étaient pas une raison suffisante pour avoir envie de s’y rendre (en plus le nouveau parcours du XIX° siècle est désormais présenté – et il est magnifique-), ce n’est pas une mais trois expositions qui vous y attendent pour quelques jours encore.

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Première à avoir ouverte, l’exposition consacrée au Saint Thomas de Velázquez, une des pièces majeures du musée, est bien plus qu’une simple exposition dossier. Entre la redécouverte de la peinture espagnole à la fin du XIX°, les radiographies de différentes œuvres de Velázquez pour comprendre sa technique, des peintures de son maître Pacheco, des gravures d’Apostolado (ensemble de douze à quatorze tableaux de figures isolées représentant le collège apostolique ) complets (en particulier de Callot) et une bonne dizaine d’apôtres représentés à mi-corps d’artistes comme Luis Tristan, Daniel Seghers, Ribera, Pacheco et bien sûr Velázquez, on comprend toutes les difficultés qu’il y a à attribuer des œuvres quand les nouvelles influences naturalistes et les nouveaux modèles passent d’un atelier à un autre, et d’essayer de réunir les œuvres de l’éventuel Apostalado de Velázquez dont proviendrait le Saint Thomas. L’ajout d’un dernier tableau à la dernière minute d’une qualité trop faible pour être entièrement autographe mais avec suffisamment de points de rapprochement pour penser qu’il pourrait sortir de l’atelier et appartenir à la série rajoute encore de l’intérêt à cette passionnante enquête loin d’avoir révélée tous ses secrets.

 

Tout aussi passionnante, l’exposition Ingres avant Ingres s’intéresse à la jeunesse du maître montalbanais depuis sa première formation chez son père jusqu’au prix de Rome en 1801 (Achille recevant les envoyés d'Agamemnon présent dans l’exposition) en passant par l’académie des BA de Toulouse et l’atelier de David, et cela à travers ses dessins quasi exclusivement. On y découvre comment il va progressivement créer son style de portraits dessinés d’abord à la manière de son père puis influencé par la manière de Jean Baptiste Isabey alors très à la mode avant de mettre en place son propre style. Comment il copie la sculpture antique ou les peintres anciens. Comment il croque rapidement des gens en pleine activité superbe et étonnante série). Comment à partir des leçons de David il met en place ses propres compositions de scènes historiques. Une plongée fascinante dans la formation d'un des plus grands peintres de l'histoire.

 

Enfin les trois cabinets d'arts graphiques présentent des dessins, gravures, pastels... consacrés à la nature : aux deuxième étage, fleurs et fruits ; au premier les animaux sauvages ou de la ferme et enfin au RdC les animaux domestiques. Dans la première section on admirera entre autres des études de fleurs de Jean Pillement (qu'on connait plus pour ses paysages) et Gérard van Spaendonck, une gouache avec un bouquet champêtre du lorrain Nicolas Pérignon et un très beau pastel de fleurs de bois de Rosalie Thévenin ; dans la deuxième, surtout riche en gravures, une superbe Scène pastorale de Jean Jacques Le Barbier, des Chèvres attribués à Jan II Kobell ou Quatre lionnes de Luis Félix Delarue ; enfin dans la dernière, outre de très belles œuvres de Géricault, Fromentin, Gérard ou Cogniet, un curieux Jeux d'enfants de Norblin de la Gourdaine avec son traineau tiré par des chiens et un amusant Chienne allongée sur un divan par le magistrat et poète Paul Besnard qui détourne les codes du nu féminin. C'est toujours un immense plaisir de découvrir les riches fonds d'arts graphiques des musées !

 

Dans la poussière de Séville... sur les traces du Saint Thomas de Velázquez, jusqu’au 14 novembre 2021

Ingres avant Ingres - dessiner pour peindre, jusqu’au 8 janvier 2022

La Nature imagée par les arts graphiques, jusqu’au 13 novembre 2021