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31/10/2022

Que d'eau...

Si on ne peut que féliciter le musée de Villeneuve-sur-Lot de son active programmation en matière d'exposition, on peut néanmoins immédiatement signaler que sa petite dernière souffre de deux défauts majeurs : 1. la majorité des œuvres provient des musées de Villeneuve, Agen et Chatou ce qui est un peu frustrant quand on connaît bien ces musées et 2. sans aucun cartel ni d’œuvre ni général, on ne comprend pas bien le propos. Alors certes on semble bien comprendre comment ont été réunis les groupes de tableaux (la rivière motif central, la rivière en ville, la rivière à Villeneuve-sur-Lot, la rivière et les occupations humaines) mais sans réel propos, il manque un petit quelque chose à une exposition devenue un simple rassemblement d’œuvres...

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Soyons clair, il y a de très belles choses dont de beaux ensembles d'Albert Lebourg et André Crochepierre. Mentions spéciales à la Vue de Moret-sur-Loing d'Antoine Guillemet, peintre qui mériterait vraiment d'être remis en valeur; au très touchant Les souvenirs d'Emile Friant loin d'être tout le temps accroché au Petit Palais ; au Dol-de-Bretagne de Louis Cabié ou à La Petite Anse de André Dauchez, venus de collections privées, au Pont du carrousel d'Edmond Yarz avec son étonnante vue quasi panoramique ou encore à La vallée du Lot, le matin de William Didier-Pouget que je n'avais jamais vu lors de mes nombreux passages au musée de Gajac.

 

Bref, il y a de belles choses pour les yeux, dommage qu'on n'apprenne pour ainsi dire rien...

 

La rivière au fil de l'art, musée de Gajac, Villeneuve-sur-Lot, jusqu'au 27 novembre.

28/10/2022

Meudon a de la réserve

Les expositions consacrées aux réserves des musées sont toujours intéressantes et celle que propose le musée de Meudon sur le thème du paysage ne déroge pas à la règle même si son titre peut paraître un peu trompeur.

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Ainsi parmi les peintures présentées, une partie est exposée dans le musée, peut-être pas tout le temps, mais au moins régulièrement. Ainsi ai-je déjà vu dans mes nombreuses visites de ce musée très actif (bravo à lui) par ses expositions, La Seine au Bas-Meudon d'Albert Lebourg, Le bateau-lavoir au Bas-Meudon de Claude Émile Shuffenecker ainsi que le Eugène Bataille ou le Edmond Poteau.

 

De plus on peut espérer que les trois très judicieuses acquisitions récentes que sont le Bas-Meudon de Léon Germain Pelouse, le Paysage de Paul Désiré Trouillebert, assez éloigné de ses fréquemment exposés pastiches de Corot, et l’Église Saint Pardoux de Mareuil-sur-Belle d'Antoine Guillemet, trouveront leur place dans les collections permanentes, elles le méritent amplement (mais risquent d'envoyer d'autres œuvres en réserve...) et montrent toute la variété de l'art du paysage dans la deuxième moitié du XIX°.

 

Parmi les œuvres jamais vues, on notera un charmant Bateau-lavoir au Bas-Meudon du méconnu Louis Tauzin (dont le musée présente en général dans les salles d'autres toiles) et dix petites œuvres de Constant Pape qui s'ajoutent aux neuf petites pochades déjà exposées de façon permanente.

 

Autres œuvres vraiment sorties des réserves, et pour cause, les œuvres sur papier, et on a là une sélection brillante où l'on retrouve des noms comme Luce, Guillaumin, Huet, Daubigny, Maufra...dans des dessins et aquarelles variés et de grande qualité. Petit coup de cœur pour le Champ dans le midi d'Henri Lebasque, le Paysage de Provence d'Henri Manguin et le brillant Paysage de Charles François Daubigny avec sa clôture et son escalier au milieu d'un talus boisé.

 

On notera aussi au milieu des peintures deux belles gouaches aux tonalités très automnales de Jean Jacques Champin pour une exposition qui, si elle reste petite, n'en est pas moins un plaisir pour les yeux.

 

Évasion, la peinture de paysage sort des réserves, musée d'art et d'histoire de Meudon, jusqu'au 8 janvier 2023.

23/10/2022

Ma première à Osny...

J'avais découvert l'existence du musée Thornley à Osny il y a quelques années déjà mais entre ses horaires d'ouverture assez limités et les circonstances (bonjour le Covid...) j'ai seulement eu enfin l'occasion de m'y rendre pour découvrir les œuvres de William Thornley ( 1857 - 1935 ) ...

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La première des deux salles du château de Grouchy qui abrite la mairie et le musée d'Osny est consacrée aux collections permanentes. Outre les œuvres de la "gloire" locale, on peut y admirer un bel ensemble de toiles d'Alexandre René Véron ( 1826 - 1897 représentant un Osny très champêtre ainsi qu'un très beau Retour des champs de Jules Jacques Veyrassat (1829 - 1893) proche d'artistes de l'école de Barbizon comme Charles Jacque ou Constant Troyon. Les toiles de William Thornley né 30 ans plus tard font preuve d'une touche beaucoup plus libre et colorée, nourrie aux influences impressionnistes et post-impressionnistes, mais restent dans le même esprit dans leur représentation d'une campagne restée encore loin de la modernité.

 

L'exposition temporaire dans la deuxième salle baptisée "Maître(s) et élève(s)" montre avec assez peu de moyens les rapports artistiques qui peuvent se créer entre un artiste et son disciple. On voit ainsi les liens entre William et son premier maître, son père Julien, aquarelliste anglais dont on sait peu de choses, en comparant des œuvres similaires. Les gravures du début de sa carrière montre ainsi l'influence de son deuxième maître le graveur Achille Sirouy mais aussi la double influence des maîtres anciens et modernes (Thornley gravera Monet et Pissaro). Enfin la comparaison avec les œuvres de Eugène Cicéri et Edmond Charles Yon dont il fut aussi l'élève montre ses liens avec l'école de Barbizon.

 

La deuxième partie de la salle montre la transmission, en montrant des œuvres du maître et de deux de ses élèves, petits maîtres totalement oubliés, Félix Robin ( 1888 - 1969 ) et René Giroust ( 1863 - ap1933 ), sur des thèmes similaires  (vue de Venise, paysage de montagne). On peut ainsi voir comment sur plus de 50 ans se transmet une culture et une technique artistique en laissant la place à la capacité créatrice de chacun. Une jolie petite exposition qui si elle n'est pas indispensable, intéressera les fans de peintures du paysage entre XIX et XX° siècle...

 

Maître(s) et élève(s), musée d'Osny, jusqu'au 15 décembre 2022.