Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

22/03/2011

Normandie impressionniste : suite et fin ?

Belle initiative que celle de l'atelier Grognard à Rueil-Malmaison que de proposer une exposition sur l'école de Rouen, intéressant prolongement de la grande exposition de Rouen l'été dernier où certains de ces artistes étaient représentées mais à petite dose. Présentés par thèmes (la Seine, le port, la ville aux cents clochers, la campagne...), les œuvres proviennent en partie de collections privées, couvrent une large période (de 1880 à 1950) et sont donc de styles très variés.

 

rouen.jpg

 

Les deux peintres les plus connus de cette "école de Rouen" ne sont pas placés à la même enseigne : là où Albert Lebourg (1849-1928) est représenté par une grosse dizaine de toiles de qualité assez inégale dont on ressortira en particulier Le petit bras de la Seine au Bas-Meudon ou Le pont de Suresnes, Charles Angrand (1854-1926) est réduit à la portion congrue : deux peintures dont le très beau Pont de pierre déjà présent à l'expo de Rouen et quelques pastels. Dommage !

 

Mais ceux qu'on était venu voir, ce sont d'abord ces artistes qu'Une ville pour l'impressionnisme nous avait donné envie de découvrir davantage. Léon Jules Lemaître (1850-1905), Joseph Delattre (1858-1912), Charles Fréchon (1859-1929) ou Robert Antoine Pinchon (1886-1943) sont ainsi à l'honneur avec de nombreuses toiles même si c'est malheureusement parfois par des œuvres vues quelques mois plus tôt. Si les deux premiers séduisent par leurs ambiances brumeuses voire humide dans de charmantes scènes ou paysages du quotidien, certes un peu anecdotique, et le dernier par la vivacité de son coloris, c'est Fréchon et sa version originale du divisionnisme qui va nous marquer tout particulièrement  sur des œuvres comme L'automne en forêt de Quévreville, Rouen le Pré aux loups ou Neige. Et on regrette vraiment d'avoir raté sa rétrospective d'il y a quelques années...

 

Mais la bonne surprise, ce sont ces peintres qu'on connaissait peu ou pas : Narcisse Hénocque (1879-1952) dont la Brume du matin sur la Seine est pleine de fraîcheur, Georges Bradberry (1879-1959) et ses pastels de femmes au travail, Pierre Hodé (1889-1942) qui semble vivre le port sur Voiliers, pont transbordeur et surtout Narcisse Guilbert (1878-1942) remarquable dans son effet d'hiver sur Rouen, le Pré aux loups, neige ou dans l'agitation du Marché, place de la Haute-Vieille-Tour.

 

Voilà une belle exposition dans un lieu qui permet de bien mettre en valeur les œuvres et dont le propos (qu'on aurait aimé être plus développé en panneau comme dans le catalogue, vendu à un prix très raisonnable mais dont certaines illustrations sont malheureusement de très piètre qualité) n'est pas de nous faire prendre ces différents artistes pour des grands maîtres mais bien de nous montrer comment ils se sont appropriés chacun à leur manière et ce jusqu'assez tard au XXème siècle les apports de l'impressionnisme, pour produire des toiles, peut-être secondaires, mais souvent charmantes.

 

École de Rouen. Les peintres impressionnistes et postimpressionnistes

L'atelier Grognard, Rueil Malmaison du 21 janvier au 18 avril 2011.

Les commentaires sont fermés.