09/04/2011
Notre-Dame de la Croix de Ménilmontant
Bien que n'apparaissant presque jamais dans les guides, les églises néo-romanes et néo-gothiques conservent souvent des œuvres d'art de qualité. Surtout connue pour ses orgues classés, l'église Notre-Dame de La Croix à Paris abrite un ainsi une intéressante série de peintures.
Commençons par les œuvres contemporaines à la construction de l'édifice avec une série de quatre grands tableaux dans la chapelle axiale consacrée à Notre-Dame peints par Jules Louis Machard (1839-1900) et Xavier-Alphonse Monchablon (1835-1907), Visitation, Crucifixion, Annonciation et Assomption. Si l'ouvrage de Bruno Foucart sur Le renouveau de la peinture religieuse en France et l'exposition Les années romantiques ont remis en lumière les grands formats religieux de la période 1820-1860, ceux des peintres pompiers des générations postérieures restent souvent méconnus (et pas toujours dans un excellent état de conservation). Si le coloris est un peu froid et la composition convenue, reconnaissons à ces peintures un métier et un caractère décoratif des plus honorables, en particulier l'Annonciation qui semble porter le souvenir des peintres italiens du XVI°.
Dans le transept, trois grands formats plus anciens, La descente du Christ aux limbes de Pierre Claude François Delorme (1783-1859) et Jésus guérissant les malades de Jean-Pierre Granger (1779-1840), tous deux peints pour N-D de Paris ainsi que La mort de saint Joseph de Jean-Jacques Lagrenée (1739-1821) peint pour Saint-Joseph des Carmes. Si les deux premiers sont fort bien représentés dans les églises parisiennes (à N-D de Lorette par exemple), on les a rarement vu aussi inspirés, Delorme étant ici flamboyant et très proche de son maître Girodet alors que Granger abandonne son néo-classicisme assez stricte et un peu guindé pour une scène vivante et colorée. On a par contre connu Lagrenée plus inspiré (la moitié supérieure est quasi vide) et moins sec même s'il y a de beaux morceaux de peinture dans le groupe de St Joseph.
Enfin des toiles plus modestes d'artistes anonymes ou peu connus ornent les bas-côtés, parmi lesquels Le Martyre d'un pape, seule œuvre connue d'Alexandre Durant et un Le Christ et Marie-Madeleine anonyme.
On pourra en savoir plus et voir des illustrations de meilleure qualité par ici.
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