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30/10/2013

Faut-il croire les marchands de sommeil ?

Le titre sentait bon l'expo fumeuse : La Renaissance et le rêve. Histoire d'attirer un peu le grand public, on avait cru bon de rajouter "Bosch, Veronese, Greco...". Et ce n'est même pas mensonger, chacun de ces grands artistes étant représenté par... une œuvre (plus un "école de" et un "ou imitateur de" dans le cas du premier) devant laquelle se pressent les visiteurs (pas trop nombreux d'ailleurs ce jour-là), ou plutôt se compressent, tant la configuration des "salles" d'exposition semble destinée à créer des bouchons...

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 Bon, soyons franc, on a pas franchement trouvé d'intérêt thématique à l'exposition. Les panneaux introduisant chaque section (la nuit, la vacance de l'âme, visions de l'au-delà, rêves énigmatiques et visions cauchemardesques...) sont verbeux et souvent abscons, en tout cas incapables de vraiment poser la problématique de l'exposition  et de nous expliquer en quoi la perception du rêve à la Renaissance est différente. Par ailleurs la présence d'œuvres soit... précoces  (Michele di Mateo Lambertini, Sano di Pietro, Francesco d'Antonio... l'une d'entre elles est d'ailleurs qualifiée de gothique sur le cartel) soit un peu tardives (Ligozzi, Cigoli, Elsheimer, Ludovico Carracci, Jan I Brueghel) n'aide pas réellement à définir quelle période artistique ou historique est considérée ici comme la Renaissance. Quand au rêve, entre personnification de la Nuit et de ses acolytes, simples personnages endormis, fables mythologiques ou représentations de visions religieuses, pas toujours endormies d'ailleurs, on s'y perd un peu.

 

Heureusement, le choix des œuvres présentées est lui pertinent. Venues souvent de collections prestigieuses, elles ne présentent pas que la renaissance italienne (quand même en large majorité) mais proviennent aussi des Flandres, d'Allemagne ou de France. Les supports sont variés (dessin, gravure, peinture, émail, terre cuite...) même si l'abondance de petits formats à tendance à provoquer des attroupements susceptibles de gêner un peu la visite. Et les grands noms (quel plaisir de voir La Sainte Famille de Bronzino, l'Apollon endormi de Lotto ou la Vénus endormie avec Cupidon de Bordone)(en plus de stars cités plus haut) alternent avec les artistes moins célèbres. Bref, l'expo présente un bel ensemble (mais peu de chefs-d'œuvre) mais peine à intéresser sur le thème proposé. A voir, mais sans doute pas en priorité parmi les nombreuses expositions parisiennes de cet automne...

 

La Renaissance et le rêve, Palais du Luxembourg, jusqu'au 26 janvier 2014.

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