24/06/2018
Un printemps parisien 2018 II - au Louvre !
Y avait-il besoin de faire une exposition Delacroix au Louvre ? Les publications et manifestations sur le grand peintre romantique ne sont pas rare et le Louvre présente déjà un tel ensemble d'œuvres du maître qu'on pourrait préférer que le grand musée parisien s'intéresse à d'autres artistes moins connus et moins présents sur ses cimaises.
On apprendra donc rien ici à moins de ne s'être jamais intéressé à Delacroix : après une première salle consacrée aux grands formats (et grands succès du début de carrière) essentiellement au Louvre sauf la bataille de Nancy et la Grèce sur les ruines de Missolonghi de Bordeaux, les sections s'enchaînent sans réellement de surprise : les gravures de Faust, Delacroix et l'art anglais, Delacroix et l'orient, les grands décors, la peinture religieuse...
Impossible pour autant de ne pas être sous le charme : il y a là une telle réunion de chefs d'œuvres venus du monde entier que les yeux ne savent où se poser même après deux visites. C'est un plaisir immense de pouvoir voir différents bouquets côte à côte, de pouvoir comparer différentes versions du Christ en croix, du Christ à la colonne, du Christ sur le lac de Génésareth (trois compositions extrêmement différentes), d'Hamlet et Horatio, de la fiancée d'Abydos... On s'étonnera juste que le Louvre n'ait pas placé sa réplique de Médée furieuse à côté de la grande version de Lille.
Bref on ne peut que s'émerveiller devant l'un des grands génies de l'art français. Y-avait-il besoin d'une exposition au Louvre pour le savoir, sans doute pas, mais on ne peut que s'incliner devant un tel rassemblement...
Beaucoup plus confidentielle mais pas moins intéressante, l'exposition consacré aux dessins du lorrain Israël Silvestre ferme ce lundi et mérite qu'on s'y précipite. L'élève de Jacques Callot fut un des plus brillants graveurs de paysage du XVIIème et le Louvre propose un exceptionnel ensemble de ses dessins, préparatoires ou non, venus de ses collections et d'autres institutions parisiennes.
Après ses années de formation, occasion de revoir quelques figures de fantaisie et paysages gravés par Callot, on s'émerveille devant les dessins de Rome, puis de Vaux--le-Vicomte, des villes de l'est de la France, de Meudon, du château de Charles Le Brun qui fut son ami, de Versailles...
On y découvre un artiste qui apporte une touche de fantaisie et de poésie bienvenue à des paysages architecturaux et topographiques à la richesse de détail incroyable. On peut comparer ses dessins avec quelques gravures qu'il en tira ainsi que des œuvres de ses contemporains Van der Meulen ou Perelle. Pas forcément une exposition grand public, mais une grande exposition.
Delacroix (1798 - 1863 ), jusqu'au 23 juillet 2018.
La France vue du Grand Siècle. Dessins d’Israël Silvestre (1621-1691), jusqu'au 25 juin 2008.
17:49 Publié dans exposition à Paris | Lien permanent | Commentaires (0)
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