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07/05/2011

St Denis du Saint Sacrement

Bien que situé pas loin de la place des Vosges, l'église St-Denis-du-Saint-Sacrement ne fait pas vraiment partie des grandes curiosités touristiques de la capitale. Pourtant sa facade néoclassique et son intérieur un peu froid cachent une des plus belles peintures des églises parisiennes. Moins connue que les oeuvres de St-Sulpice ou que le Christ au jardin des Oliviers de l'église Saint-Paul-Saint-Louis, la Déposition de croix (1844) montre tout le genie d'Eugène Delacroix pour sublimer une composition classique.

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Mais l'église nous permet aussi d'apprécier des oeuvres de certains de ses contemporrains très renommés à l'époque mais aujourd'hui moins appréciés pour être restés dans un juste milieu un peu neutre entre classicisme et romantisme. Ainsi Notre-Dame du Bon Secours de Joseph-Désiré Court (1797-1865) souffre d'un sujet pas franchement folichon et d'un mauvais état de conversation mais présente quelques très beaux détails (oui, pas évident sur cette photo...). Reste qu'on préfèrera de lui des tableaux de format plus modestes bien plus charmants tels qu'on peut en voir au musée de Rouen.

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Peintre d'histoire par excellence avec des hautes ambitions (décorations au Louvre, à Versailles et dans de nombreuses églises parisiennes), Francois-Edouard Picot (1786-1868) fait preuve trop souvent d'un côté un peu sec et d'une trop grande révérence aux anciens, comme dans ces Disciples d'Emmaüs évoquant beaucoup la renaissance italienne.

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Auteur de très nombreux tableaux et décors religieux répartis à travers les églises de France, Alexandre Abel de Pujol (1787-1861) mériterait d'être sérieusement remis en valeur. Il sait utiliser sa sûreté dans le dessin (il était élève de David) pour s'adapter au sujet et au lieu. Le Père éternel fait donc preuve de tout le hiératisme nécessaire tandis que la superbe grisaille Saint Denis prêchant dans les Gaules fait preuve d'une remarquable lisibilité.

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Enfin un Baptême du Christ peint une vingtaine d'année plus tôt et provenant semble-t-il de l'église Saint-Francois-d'Assise a eu plus de mal à trouver son auteur, a priori Gabriel-Christophe Guerin (1790-1846) dont le père et le grand-père étaient graveurs. Elève de Regnault à Paris sur lequel on trouve peu de renseignements, il fut actif à Strasbourg comme le prouvent les oeuvres présentes au musée de B-A et les peintres signalés dans son atelier (Henner, Brion, Pradelles). Ce très bon tableau aux figures imposantes comme l'Autoportait en captif présenté à la Galerie Mendes donnent en tout cas envie d'en (sa)voir plus.

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04/05/2011

Pinacothèque de Paris : 2ème partie - les Romanov

L'exemple même de l'exposition un peu (beaucoup) frustrante : d'un côté il est bien évident que l'Ermitage ne peut se départir de trop d'oeuvres majeures (même moyennant finances...), d'un autre côté les différences de qualité entre les peintures présentées ne rendent pas forcément justice aux "Tsars collectionneurs", d'autant que les rares panneaux aideront au final assez peu les visiteurs à se faire une idée réelle de comment la collection va se développer.

 

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Prenons en exemple la première salle, consacrée à Pierre le Grand. A côté d'un immense chef d'oeuvre de Rembrandt  (sublime David et Jonathan), on trouve un médiocre Garofalo autrefois attribué à Raphaël, un très banal Joos de Momper et quelques peintures hollandaises dont un Jan Steen peu inspiré et deux Jacob de Heusch assez décoratifs. Difficile alors de se faire une réelle idée des talents de collectionneur de notre tsar...

 

Fort heureusement, si l'exposition ne nous permettra guère de nous faire une réelle idée des goûts et manies des différents protagonistes (il faudra investir sur le catalogue pour cela...), elle offre parmi la grosse centaine d'oeuvres présentées, son lot de merveilles, même si certains grands noms sont présents avec des choses bien décevantes comme Rubens. On garde ainsi un souvenir ému d'un Portrait d'acteur de Feti, d'un Paysage d'Italie de Berchem, de deux superbes Metsu ou d'un Christ Tout-Puissant du Titien. Et puis la salle des gouaches de Clérisseau et celle des peintures espagnoles réunies par Alexandre Ier méritent à elles-seules le déplacement. Bref, pour le plaisir des yeux plus que celui du cerveau...

 

L'Ermitage, la naissance du musée impérial. Les Romanov, tsars collectionneurs, à la Pinacothèque de Paris, jusqu'au 29 mai 2011.