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16/11/2013

Paris Tableau : troisième édition

Pendant cinq jours (oui, enfin bon, il reste demain dimanche, quoi...), les amateurs de beaux tableaux doivent se rendre au palais Brongniart pour admirer plusieurs centaines d'œuvres proposées par une vingtaine de galeries. Même si la place consacrée aux petits maîtres flamands, aux natures-mortes et aux vedute est sans doute un peu grande, il y en a pour tous les goûts et toutes les époques. Si les stands des galeries Sarti, Canesso, Michel Descours et Jacques Leegenhoek ont eu ma préférence, il a été bien difficile de ne retenir que 20 œuvres de ce Paris-Tableau, alors voici mon Best-Of perso, dans l'ordre alphabétique, avec un lien vers le site de la galerie quand il y a une photo)...

 

Raymond Balze - l'éducation de Bacchus (Talabardon & Gautier)

Léon-Adolphe Belly - Femmes fellahs au bord du Nil (galerie Jean-François Heim)

Nicolas Bertin - Moïse défendant les filles de Jethro (Derek Johns)

Giacomo Cavedone - Le Christ aux outrages (Galerie Canesso)

Jeanne-Elisabeth Chaudet - Portrait d'une dame en novice (galerie Michel Descours)

Francisco Collantes - Les larmes de St Pierre (Coll & Cortés)

Nicolas Colombel - Mars et Vénus (galerie Jacques Leegenhoek)

Laurens Craen - Nature morte de fruits, noix, insectes et escargot (David Koetser Gallery)

Paul Delaroche - Portrait d'Horace Delaroche (Galerie Terrades)

Luca Giordano - Caïn maudit après le meurtre d'Abel (galerie Michel Descours)

Louis-Adolphe Hervier - Une ferme en lisère de forêt (Talabardon & Gautier)

Jan van Kessel - Paysage de rivière avec un pont (David Koetser Gallery)

Antoni de Lust - Nature morte de fruit (Galerie Sanct Lucas)

Jacobus Sibrandi Mancadan - Paysage avec scène pastorale (Galerie Claude Vittet)

Agostino Melissi - Piéta (galerie G. Sarti)

Charles-Joseph Natoire - La charité (Didier Aaron & Cie)

Cornelis-Ary Renan - Le plongeur (Talabardon & Gautier)

Orazio Riminaldi - Le Roi Clovis (galerie G. Sarti)

Massimo Stanzione - La Madeleine pénitente (Coll & Cortés)

Pieter Cornelis Verbeeck - Cavalier en costume oriental (Rafael Valls)

 

Paris Tableau, Palais de la Bourse, du 13 au 17 novembre 2013.

06/11/2013

Bonjour, Monsieur Vincent...

Amusez-vous à dire à vos collègues / amis, même ceux qui visitent plus ou moins régulièrement musées et expositions, que vous êtes allé à Tours voir la rétrospective consacrée à François-André Vincent, et il y a de fortes chances que l'on vous réponde "Qui ?". Mais il faut bien reconnaître que comme nombre d'artistes nés dans les années 1740 et 1750, et même jusque au début des 60's (Berthelemy, Lemonnier, Menageot, Peyron, Taillasson, Suvée, Trinquesse, Danloux, Garnier, Monsiau, Gauffier...), sa postérité à beaucoup souffert d'être située entre les "stars" du XVIII° (Boucher, Fragonard, Chardin...) et le néo-classicisme de David, son condisciple chez Vien, et de son école.

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L'exposition est une révélation. Elle montre un artiste capable sur une œuvre, d'égaler les meilleurs paysagistes inspirés de Vernet ou les meilleurs peintres animaliers. De faire, suivant le modèle, un portrait intimiste, psychologique, ou somptueux. De proposer, pour ses scènes d'histoire, aussi bien des solutions colorées et agitées que des représentations beaucoup plus froides et guindées. De dessiner aussi bien des esquisses virtuoses que des caricatures très enlevées. Et c'est peut-être bien là le tort de Vincent, artiste ultra-doué, mais trop protéiforme, ne choisissant jamais réellement entre ses influences italiennes, baroques et néo-classiques, allant même jusqu'à annoncer parfois le romantisme.

 

Parmi les œuvres présentées, j'ai été particulièrement touché par L'enlèvement d'Orythie, son flamboyant morceau de réception à l'Académie, qui cherche à créer un mouvement vers le ciel, et dont l'exposition présente aussi des dessins et esquisses préparatoires montrant bien les étapes de réflexion de l'artiste. La leçon d'agriculture présente un saisissant contraste entre le groupe de figures inspiré de l'antiquité et les animaux très naturalistes. La Mélancolie (malheureusement peu visible en raison de l'éclairage) est extrêmement touchante. Et entre le Portrait de la famille Boyer-Fonfrède, le Portrait de jeune femme assise, à mi-corps, un chien sur ses genoux et le Portrait du poète Antoine-Vincent Arnault, on est admiratif de la diversité des représentations.

 

Bref, une très belle exposition, pour laquelle on aura que deux petits reproches : certaines des œuvres ne sont visibles qu'à Tours ou qu'à Montpellier où elle se rend après ; il n'y a pas de catalogues alors la monographie Vincent, entre Fragonard et David de Jean-Pierre Cuzin publié chez Arthena est superbe mais quand même vraiment pas donné...

 

François-André VINCENT (1746-1816), musée des Beaux-Arts de Tours, du 19 octobre au 19 janvier 2014 ; musée Fabre, Montpellier, du 8 février au 11 mai 2014.