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19/02/2022

Oscar Rex et Napoléon

Trois heures de transport en commun pour aller voir 6 tableaux, cela peut paraître beaucoup... Mais d'une part il n'y aura peut-être pas d'occasion de les revoir avant longtemps, d'autre part le château de Malmaison est un plaisir à revoir, d'autant qu'il y a toujours des petits changements dans l'accrochage permettant de découvrir des œuvres jamais vues, comme La Belle Poule en rade de Jamestown de Duran-Brager ou une nouvelle acquisition comme Le siège de Toulon de François Grenier. Au demeurant l'exposition Malmaison, escale aux terres australes relatant le voyage du capitaine Nicolas Baudin est intéressante historiquement à défaut de l'être pour les pièces présentées.

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Mais je suis là pour découvrir l'autrichien Oscar Rex (1857 - 1929 ) dont sont présentées six des œuvres (quatre proviennent des collections du château et mériteraient sans doute d'y être toujours présentées, et deux de collections privées) d'une grand série qu'il a consacrée à Napoléon et montrée à travers l'Europe. Les différents reproductions de tableaux qu'on peut trouver de lui sur le net montre un de ces artistes nombreux à cette période dont la peinture d'histoire tend vers l'anecdote voire la scène de genre et qui accorde une grande importance aux matières, tissues, orfèvrerie...

 

Et effectivement de Dans le parc de Malmaison à C'est fini, en passant par Napoléon et son fils, inutile de chercher la "grande histoire" ni sans doute même des évènements réels. Mais une tentative de montrer un empereur humain, jouant avec son fils, pestant contre les anglais (Et vous là-bas !), pleurant ses soldats morts abandonnés en terre russe (Le dernier adieu)... Une peinture plus sentimentale qu'historique et peinte avec un pinceau brillant et des couleurs chatoyantes. Au final une jolie découverte et un artiste dont on aimerait voir beaucoup plus...

 

Oscar Rex, peintre de la légende Napoléonienne, château de Malmaison, jusqu'au 7 mars 2022.

13/02/2022

Ca ferme !

Pour un fan des petits maîtres de la peinture du XIX° siècle comme moi, l'exposition au musée du Havre était à voir absolument. Et je n'ai vraiment pas été déçu.

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Si Charles Lhullier (1824 - 1898 ) a laissé une petite trace dans l'histoire de l'art, ce n'est pas pour son œuvre mais par les élèves qu'il a eu à l'école des BA du Havre qu'il a réorganisée et dynamisée. La vingtaine de toiles réunies par le musée André Malraux venant essentiellement de ses réserves mais aussi d'autres musées normands et de collections privées montre un artiste avec une solide formation classique. Si les quelques grands formats présentés (Le café des Turcos, Un ordre) souffrent d'un manque total d'audace que ce soit dans la composition comme dans le style, Lhullier se montre bien plus personnel et touchant dans des portraits familiaux ou dans des petits formats de paysages habités de rares silhouettes humaines (A Bléville, Paysage des environs d'Honfleur ou Silhouette de femme cueillant des fleurs dans un champ). Un artiste dont il y a sans doute encore beaucoup à découvrir.

 

Comme enseignant, Lhullier dut savoir se montrer assez libre et pédagogue car on trouve parmi ses élèves aussi bien un peintre animalier au style très classique comme Georges Frédéric Rötig (représenté par le superbe Lion et lionne à l'affut et des Études de chiens) que des chantres de l'art moderne comme Raoul Dufy et Othon Friesz ; des artistes célébrés en leur temps comme d'autres restés simple amateurs (même doués). On admire ainsi autant un charmant et bucolique Tombeau fleuri au prieuré de Granville de Georges Binet que les scènes de vie modernes La carrière ou La manifestation de Maurice Émile Vieillard ; les lumineuses Barques de pêches de René de Saint-Delis comme le Bassin du commerce au Havre enneigé de Albert Roussat ; l'attelage de chevaux ployant sous L'effort de Raymond Lecourt comme les gens profitant dans un parc de la Détente Hebdomadaire (Vaugirard) de Gaston Prunier... Plein de belles découvertes !

 

A l'école de Charles Lhullier, musée d'art moderne André Malraux, Le Havre, jusqu'au 13 février.