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07/01/2024

Plus que quelques heures...

...pour voir la superbe exposition consacrée à Louis Janmot au musée d'Orsay. Et pourtant impossible de vous conseiller d'y courir si vous ne l'avez pas encore vu. Le président du musée semble ravi d'une fréquentation record en 2023 mais pour les visiteurs, cela devient une horreur : immenses files d'attente, salles bondées et bruyantes avec des hordes de visiteurs passant à toute vitesse. Un enfer !

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Heureusement étant arrivé 40 mn avant l'ouverture, j'ai pu entrer dans les tous premiers et profiter de l'exposition dans le calme (enfin les 30 premières minutes, après ça c'est progressivement compliqué...). Et c'est une merveille ! Si ce n'est pas une rétrospective puisque consacrée à l’œuvre d'une vie, le Poème de l'âme, elle présente quand même quelques autres œuvres de l'artiste (quelques portraits, des études de paysage) et surtout dispose de sections remettant le cycle dans son contexte : l'épopée picturale (occasion de voir de superbes dessins d'Ingres et Chenavard, malheureusement rendus bien peu visibles en raison des vitres de protection, seul petit bémol à un accrochage sinon impeccable), l'ange gardien, l'idéal, le cauchemar.

 

Le Poème de l'âme racontant en deux cycles, un premier de 18 toiles qui s'arrête à la mort de l'âme sœur et un deuxième de 16 grands fusains, la vie d'une âme depuis sa création dans les cieux est un authentique chef-d’œuvre. Illustrant son propre poème, Janmot accorde une importance incroyable à chaque détail du paysage, de la végétation et de la composition. On peut se perdre des heures dans les œuvres à en découvrir toujours plus. Naviguant entre le classicisme de son maître Ingres et le romantisme de certaines thématiques, il annonce aussi par certains côtés le symbolisme. Et la possibilité de voir en même temps des dessins et cartons préparatoires est un vrai plus. Bref, une exposition qu'il fallait absolument faire... dans des conditions décentes (et encore était-elle nettement moins fréquentée que de nombreuses salles du musée quand je l'ai vu, je n'ose imaginer l'expo Van Gogh).

 

A noter que parmi les habituels changements d'accrochage du musée, une petite salle est en ce moment consacrée aux représentations d'enfants où l'on peut voir une nouvelle acquisition (Dans la nursery d'Oscar Björck), quelques peintures déjà accrochées auparavant mais aussi d'autres que je n'ai pas souvenir d'avoir jamais vues (Portrait de fillette d'Henry d'Estienne ou Profil d'enfant de Louis Anquetin) lors de mes innombrables visites. Il ne faut pas oublier d'y passer...

 

Louis Janmot, le Poème de l'âme, Paris, musée d'Orsay, jusqu'au 7 janvier 2024.

01/01/2024

Un bel anniversaire

En attendant de réussir enfin peut-être à rentrer au musée d'Orsay (pour Janmot bien plus que Van Gogh), mon exposition de fin d'année 2023 à Paris aura été la rétrospective Steinlen à Montmartre, alors qu'elle semble avoir beaucoup partagé les amateurs, par son parti pris de montrer essentiellement son activité de peintre alors que l'artiste suisse est bien plus réputé comme illustrateur et affichiste.

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Soyons clair, il y a suffisamment d’œuvres sur papier pour constater le génie de Steinlen à l'exposition, mais elles peuvent en effet apparaître comme sous-représentées (heureusement la galerie Mathieu Néouze en présentait au moment de l'ouverture de l'exposition un superbe ensemble que l'on peut encore découvrir sur le catalogue en ligne). Mais cet aspect de sa production a été tellement montré et re-montré (encore il y a peu au château d'Auvers-sur-Oise) que cela fait plaisir de découvrir ses œuvres peintes.

 

Alors certes, Steinlen le peintre n'est pas un génie comme Steinlen l’illustrateur, et l'on pourra argumenter qu'il y a à l'époque de meilleurs peintres de la vie ouvrière, de la vie de la rue, de nues... Mais il y a une puissance expressive dans ces toiles qu'on ne retrouve pour moi nulle part. Et de temps en temps, il produit des œuvres hors du commun, comme la fantastique Apothéose des chats, le virulent L'intrus ou l'étrange Cri des opprimés. Bref, l'exposition est une vraie découverte et mérite qu'on s'y rende !

 

Théophile-Alexandre Steinlen (1859-1923). L’exposition du centenaire, Paris, musée de Montmartre, jusqu'au 11 février 2024.

27/12/2023

Henner et Pasteur

Il y a les grandes expositions où l'on n'apprend rien et les petites expositions-dossiers passionnantes. C'est le cas de la nouvelle exposition au toujours actif musée Henner qui présente l'amitié du peintre avec Louis Pasteur.

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Le petit fascicule fournit dans l'exposition permet de bien appréhender les différentes lettres et textes d'agenda présentés etd e comprendre les liens entre les deux familles. Et puis il y a les trois portraits mis en dépôt par le musée Pasteur pendant ses travaux : le petit portrait de Louis de profil est d'une émouvante simplicité alors que les portraits de la fille Marie-Louise et de la belle-fille Jeanne du scientifique sont absolument somptueux.

 

Alors certes, l'exposition ne prend qu'une petite salle, mais elle est aussi l'occasion de voir et revoir les œuvres du musée et de se dire une fois encore qu'Henner est un artiste majeur de son siècle.

 

Une histoire d'amitié, Louis Pasteur et Jean Jacques Henner, Paris, musée Henner, jusqu'au 3 mars 2024

07/11/2023

Gravures du Petit Palais

Le Petit Palais réussit l'exploit de présenter une exposition à la fois indispensable (que de chefs-d'œuvre même si certains sont ultra connus) et frustrante (n'aurait-il pas été plus judicieux d'organiser 4 ou 5 expos indépendantes sur les immenses collections du musée ?) qui est organisée en deux parties :

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1. Le leg Dutuit et les quatre grands génies de la gravure : Dürer, Callot, Goya et Rembrandt avec des tas de pièces exceptionnelles. On garde un souvenir ému de l'exposition de la collection complète du musée du génie allemand il y a bien des années et si c'est un plaisir de revoir une vingtaine de planches, on regrettera le choix de présenter surtout les plus célèbres. Les Callot sont incroyables et font regretter la non-présentation des séries complètes. Enfin le choix des Goya et des Rembrandt laisse la part belle à des estampes souvent moins connues mais laissent là aussi penser qu'une présentation de l'intégrale de la collection du musée serait nécessaire.
 
2. La création par Henry Lapauze du musée de l'estampe moderne au sein du Petit Palais autour de trois axes essentiellement : les gravures de portraits d'artistes (pas la section la plus passionnante), les dons d'artistes "modernes" (Toulouse-Lautrec, Steinlen, Buhot, Chahine, Devambez...) avec beaucoup d’œuvres intéressantes et les estampes en couleur (paradoxal vu le titre de l'exposition) données par le marchand Georges Petit et d'une virtuosité incroyable (Chabanian, Thaulow, Grimelund...).
 
Enfin à la sortie de l'exposition sont présentées quelques acquisitions récentes dont on notera surtout La femme au vase de Besnard avec juste à côté Albert Besnard et son modèle ou Zorn représente son ami en train de travailler à cette gravure. Une exposition à voir !
 
Trésors en noir & blanc, Paris, musée du Petit Palais, jusqu'au 14 janvier 2014.

30/07/2023

La haine des clans

Dernier jour pour aller voir La Haine des clans aux Invalides. Les expositions historiques au musée de l'Armée sont la plupart du temps à la fois très complète mais très accessible sur le sujet qu'elle traite et pleine d'objets d'art qu'on ne voit pas souvent (en particulier des œuvres sur papier). C'est encore le cas pour la petite dernière consacrée aux guerres de religion.

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Au milieu de nombreuses armes, armures, gravures... on en découvre beaucoup sur les événements et les personnages qui ont marqué ce demi-siècle complexe de l'histoire de France mais aussi sur les évolutions politiques et administratives en France ou les relations diplomatiques en Europe.

 

Pour ce qui intéresse ce blog, les peintures sont évidemment assez rares. On y voit bien entendu essentiellement des portraits, souvent anonymes dont on ressortira le Cardinal Charles de Lorraine attribué au Greco, quatre portraits en sanguine (d'une série de 26 qu'on aimerait voir en entier...) par Henri Bellange ou le Pape Sixte Quint par Filippo Bellini.

 

Pour les scène historiques ou allégoriques, on notera deux somptueux dessins d'Antoine Caron complétant parfaitement l'exposition d'Ecouen qui a fermé il y a quelques semaines, le magnifique Massacre du Triumvirat de Vredeman de Vries et Mostaert, l'amusant Pavane à la cour d'Henri III attribué à l'anonyme Maître des bals à la cour des Valois ou le curieux Comte Montgomery blessant Henri II lors du tournoi du 29 juin 1559 par un Édouard Detaille plus habitué aux guerres contemporaines ou napoléoniennes.

 

En tous cas encore une très belle exposition pour le musée de l'Armée, alors si vous ne savez pas quoi faire aujourd'hui...

 

La Haine des clans. Guerres de Religion, 1559-1610, Paris, musée des Invalides, jusqu'au 30 juillet 2023

17/07/2023

Delacroix et les arts

Difficile pour une fois de conseiller la visite du nouvel accrochage / exposition thématique du musée Delacroix aux habitués du lieu. Il n'y a en effet quasiment aucune œuvre qui n'ait pas été présentée récemment (on a d'habitude droit à plus d’œuvres sur papier par nature moins souvent montrées) et la thématique de rattacher Delacroix à un art différent par salle (musique, théâtre, littérature...) reste franchement floue, la présence de certains tableaux dans une section plutôt qu'une autre étant parfois étrange.

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En revanche les touristes et les visiteurs occasionnels qui ne peuvent pas venir tous les six mois auront la chance de découvrir en une seule fois à peu près toutes les peintures du maître que possède le musée (et quelques copies dont le 'Femmes d'Alger' dans leur appartement revu par Bouguereau acquis récemment) et passeront donc un très bon moment dans ce charmant endroit qu'est l'atelier de la rue de Furstemberg qu'il est toujours bon de revoir. En attendant la prochaine vraie exposition...

 

Delacroix et les arts. "Un pont mystérieux", Paris, musée Delacroix, jusqu'au 17 septembre 2023

14/07/2023

Il s'appelait Léon,...

...était le frère aîné de Claude Monet, a fait des études de chimie, a dirigé une manufacture de produit de teinture et collectionna un peu les œuvres de son frère et de ses amis. L'exposition du musée du Luxembourg ne vous en apprendra pas beaucoup plus, ce qui ne veut pas dire qu'elle ne mérite pas d'être vus, essentiellement pour trois raisons :

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1°) Les portrait de la famille Monet : les parents par Adolf Rick, Léon (absolument magnifique) par son frère, Claude et sa femme par Renoir et les enfants par Claude.

 

2°) Des œuvres pas souvent vues de Claude : un cahier d'études et des caricatures de jeunesse, deux beaux paysages venus de musée japonais, le superbe 'Navires en réparation' d’Édimbourg...

 

3°) Des œuvres ayant appartenu à Léon ou d'artistes collectionnés par Léon, là aussi pas ou peu vues dans d'autres expositions (beaucoup viennent de collections privées) et dans l'ensemble très bien choisies : "gloires" de l'impressionnisme (Renoir, Sisley, Pissaro, Morisot), membre de l'école de Rouen (Delattre, Fréchon, Marcel Delaunay, Georges Bradberry) et Blanche Hoschédé-Monet.

 

Au final une exposition où l'on n'apprendra pas grand chose mais où il y a de très belles choses à voir (mais sans doute pas assez comme souvent au musée du Luxembourg)(surtout vu le tarif).

 

Léon Monet, frère de l'artiste et collectionneur, Paris, musée du Luxembourg, jusqu'au 16 juillet 2023.