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05/12/2021

A l'ENSBA...

Les expositions du cabinet Jean Bonna à l'ENSBA de Paris bien que petites (une trentaine d’œuvres) sont toujours l'occasion de découvrir des feuilles exceptionnelles. Si Dessiner la lettre, écrire le dessin ne déroge pas à cette règle, il faut bien reconnaître que son propos (les écritures sur le dessin) n'est pas forcément très clair, le rapport entre un simple monogramme et une description complète n'apparaissant pas forcément évident (mais le catalogue m'éclairera peut-être)...

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Dans tous les cas il faut venir pour admirer quelques rares dessins anciens : une Tête d'homme barbu et un Couple de paysans dansant d'Urs Graf, un Hercule et Omphale de Baldung-Green, une étude pour le triptyque de Notre-Dame des sept douleurs de Pieter Pourbus ou deux Jan Verbeeck. Mais aussi des curiosités comme un écorché du sculpteur Triqueti, des études de costume de Véronèse, un projet de plafond de Charles de la Fosse ou les scènes ne sont que mentionnées à l'écrit ou la figure de Minos d'après Michel-Ange par Carpeaux.

 

Et parmi les feuilles plus classiques, difficiles de ne pas s'arrêter longuement devant la superbe Cascade des jardins de la villa Aldobrandini à Frascati de Natoire, la Vue du Tempietto de San Pietro in Montorio d'Hubert Robert, les deux études pour l'église Sainte Sabine à Rome de Federico Zucarri, le Portrait de femme de Puvis de Chavanne ou la Muse Terpsichore d'Eustache Le Sueur. Comme d'habitude, un régal à l'ENSBA...

 

Dessiner la lettre, écrire le dessin, Paris, ENSBA, jusqu'au 16 janvier 2022.

26/09/2021

L'heure bleue

Il y a des expositions qu'il faut voir plusieurs fois pour bien en profiter. La première fois que j'étais allé au musée Marmottan juste après la réouverture, la jauge permettait de voir la rétrospective Peder Severin Krøyer dans d'excellentes conditions et j'avais été subjugué. Juste avant la fermeture, il y a un peu plus de monde (mais ça reste très raisonnable), je suis toujours subjugué mais presque un peu déçu.

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Il n'y a aucun doute, le danois Peder Severin Krøyer est un grand artiste qu'il était important de découvrir en France (ce n'est pas le seul Bateaux de pêche pas toujours accroché à Orsay qui permettait de le connaitre) et l'exposition est superbe, exposant aussi bien esquisses, tableaux de petits et de grands formats ; paysages que portraits et scènes de genre (on est parfois un peu entre les deux d'ailleurs).

 

Sa vision de la mer du nord du Danemark est somptueuse, en particulier cette heure bleue du soir, où sable, mer et ciel se fondent en bleu. Et il est passionnant de découvrir à la fois le grand format Hip Hip Hip Hourrah, une esquisse de composition globale et des études de détails. Mais voilà, à deuxième vision, si on découvre plein de nouvelles choses, on se rend aussi compte qu'une soixantaine d’œuvres, c'est très peu et qu'on en aurait bien vu le double (heureusement il y a le catalogue).

 

Bref, ce fut sans doute mon exposition préférée du printemps / été 2021 à Paris.

 

L'heure bleue, Peder Severin Krøyer, musée Marmottan-Monet, jusqu'au 26 septembre 2021.

26/07/2021

Ca ferme...

Deux expositions très agréables à parcourir avec de très belles œuvres présentées mais qui laissent un fort sentiment d'inabouti des jours après les avoir vues, au point que je n'ai pas réussir à en parler avant qu'elles ne ferment...

Screenshot 2021-07-26 at 13-17-16 Peintres femmes, 1780 - 1830.png

A trop vouloir éviter toute polémique, l'exposition du Luxembourg ne nous apprend finalement pas grand chose (le catalogue non plus) de ces peintres femmes ni de leurs combats dans une époque où les pratiques artistiques ont été bouleversées au rythme des changements politiques... Alors certes, c'est une très belle galerie d'images (même si une bonne moitié des œuvres ont déjà été vues) d'artistes des plus célèbres (Vigée-Lebrun) au plus méconnues (pas souvenir d'avoir vu d'œuvre de Marie-Adélaïde Duvieux) qui mériteraient sans aucun doute d'être remises en valeur (comme nombre d'artistes hommes de la même époque) mais on pouvait en attendre tellement plus.

 

Le problème de l'exposition Signac est tout autre : en ne présentant que les œuvres venues d'une collection particulière, elle ne peut soutenir ses ambitions monographiques. Il y a presque autant de peintures de ses amis (excellente occasion néanmoins de montrer à ceux qui ne le connaissait pas à quel point Luce est un grand artiste) que de lui et malgré la présence de quelques œuvres du début encore impressionnistes et d'études préparatoires (petits huiles très colorées prise sur le motif et grand lavis d'encre pour mettre en place la composition), il est très difficile de se rendre compte de son évolution comme de sa façon de travailler. Reste que l'exposition est un plaisir pour les yeux, en particulier la série d'aquarelles des ports de France.

 

Peintres femmes, 1780 - 1830, naissance d'un combat, Paris, musée du Luxembourg jusqu'au 25 juillet 2021.

Signac, les harmonies colorées, Paris, musée Jacquemart-André, jusqu'au 26 juillet 2021.

17/07/2021

L'empire des sens

Les expositions thématiques comme monographiques que présente le musée Cognac-Jay sur le XVIII° sont toujours de grande qualité (et quel cadre !).  L'empire des sens qui ferme demain et est consacré à la représentation des passions amoureuses et du désir charnel n'échappe pas à cette règle, bien au contraire.

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Nues mythologiques (et il ne manquer pas de thèmes différents...) ou simple modèle, scènes de séduction comme de passage à l'acte ou de ses conséquences, l'exposition émerveille par la diversité et la qualité des œuvres présentées (dessins comme peintures, souvent peu vus) autant qu'elle interroge sur les motivations des artistes comme de leur commanditaires et sur l'état d'esprit d'une époque.

 

Si François Boucher se taille la part du lion ( une bonne dizaine de chefs-d’œuvre et de nombreux dessins sublimes...), Watteau, Fragonard et Greuze (magnifique Volupté présentée avec une sanguine préparatoire) sont aussi bien représentés et on peut aussi admirer quelques œuvres de Deshays (étonnante étude pour une femme endormie), Baudouin (et ses gouaches licencieuses), Pater ou Gabriel de Saint-Aubin (étonnant Cas de conscience où une jeune femme tient le rôle de voyeuse). Une exposition qu'il ne fallait absolument pas manquer.

 

L'Empire des sens, de Boucher à Greuze, Paris, musée Cognac-Jay, jusqu'au 18 juillet 2021.

10/07/2021

Dessins romantiques à l'ENSBA

L'exposition sur le dessin romantique à l'ENSBA ferme bientôt et si, comme toujours au cabinet des dessins Jean Bonna, le nombre de pièces présentées est limité, elles sont toutes absolument superbes.

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Et comme toutes les expositions sur le romantisme, elle pose la question de ce qu'est réellement ce courant, vu qu'y sont présentés à la fois des artistes "phares" du mouvement (Géricault, Delacroix, Chassériau, Huet) et d'autres généralement rattachés à d'autres (Cornu est élève d'Ingres et néo-classique). Est-ce une question de thèmes, de représentation des émotions, de style...

 

Parmi les chefs-d’œuvre présentés, on pourra noter en particulier les Six chevaux en liberté dans un paysage d'Horace Vernet, la Scène d'inquisition de Granet, La traite des noirs de Géricault, l'Orage en mer d'Isabey, Le bourreau de Léon Cogniet ou Eberhard le larmoyeur de Ary Scheffer mais c'est un plaisir de pouvoir admirer tranquillement tous ces dessins magnifiques.  Et comme toujours avec les carnets d'études, le catalogue est excellent, avec de courts essais très réussis et de longues notices passionnantes.

 

Le dessin romantique, de Géricault à Victor Hugo, Paris, ENSBA jusqu'au dimanche 18 juillet 2021.

04/07/2021

Un naufrage ?

Quand on a été déçu (et c'est un euphémisme) par un catalogue lu car on n'était pas sûr que l'exposition ouvrirait un jour, on se demande vraiment si cela vaut le coup d'aller à l'exposition. Entre essais succincts ou sans intérêt (quelques divagations sur la tempête...), absence de notices d’œuvres, de biographies des artistes, d'index et grandes photos coupées par la reliure... rien ne va dans Tempêtes et naufrages. Heureusement le choix des œuvres semblait être bon et le thème est particulièrement attirant.

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Et effectivement l'exposition du musée de la vie romantique est un plaisir pour les yeux (on sera en revanche bien moins convaincu par l'ambiance sonore, y avait-t-il vraiment besoin d'un "parcours immersif"...). Organisée en trois grandes parties (aux origines de la représentation, le spectacle de la tempête, après la tempête), elle n'apprendra en revanche pas grand chose à ceux qui ont l'habitude de voir des tableaux sur ce thème présent dans la plupart des musées.

 

Si à part le Jonas levé à l'eau de Rubens, elle commence bien par Vernet et les autres marinistes du XVIII° (Manglard, Hue, Pillement, Loutherbourg), elle se termine en revanche sur la génération d'après Courbet (et c'est une bonne chose) avec des peintres comme Luminais, Berthélémy, Garnier, Feyen-Perrin ou même Boudin et le romantisme se taille bien entendu la part du lion. Parmi les œuvres (quasiment toutes très bien choisies et souvent pas trop vues) venant de musées parisiens, étrangers,de province comme de collections privées, on notera en particulier un bel ensemble de Théodore Gudin et d'Eugène Isabey.

 

Au final une très belle exposition mais où on ne découvrira pas grand chose...

 

Tempêtes et naufrages. De Vernet à Courbet. Paris, musée de la vie romantique, jusqu'au 12 septembre 2021.

13/06/2021

A Orsay

Les expositions sur des thèmes généraux du musée d’Orsay sont en général très copieuses, mais inégales et pas toujours très claires dans leur propos. Les origines du monde ne déroge pas à cette règle. Après une petite introduction sur la version religieuse de la création du monde, on enchaîne les sections sur la découverte des espèces, de l’évolution, de la préhistoire… tout ça au travers d’objets d’arts. Les œuvres choisies sont extrêmement variées et parfois inhabituelles. On aura particulièrement apprécié Après le déluge de Filippo Palizzi, les deux groupes d'oiseaux par Leroy de Barde, Une famille de renards de Bruno Andreas Liljefors, La fuite devant le mammouth de Paul Jamin, Le glacier de Rosenlaui de John Brett, plusieurs tableaux de singes de Gabriel van Max…. Si la thématique est claire (même si on n’apprend au final pas grand-chose) pendant la majeure partie de l’exposition, la dernière partie consacrée à l’art moderne devient beaucoup plus absconse (mais on finit sur le superbe Nature ou Abondance de Léon Frédéric).

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A la suite de Segantini et Hodler, une nouvelle génération de peintres suisses va, influencée par le post-impressionisme, les nabis, le symbolisme… inventer une nouvelle peinture à la fois moderne et profondément suisse. Si Valloton est bien connu (et bien représenté par La chambre rouge, Derniers rayons, La mare...), les autres peintres présentés sont moins célèbres en France et présentés de façon mi-biographique, mi-thématique. Si on n’appréciera sans doute pas tout, c’est un plaisir de mieux découvrir cette « école » et d’admirer des toiles comme Autoportrait devant un paysage hivernal et Floraison de Giovanni Giacometti, Tâches de soleil de Cuno Amiet, La famille de Sigmund Righini, L'auteur de Ernest Biéler, Château-rocher d'Hans Emmenegger… Un exposition qui mérite le détour !

 

Pas forcément la mieux annoncée ni la plus attirante a priori, l’exposition consacrée à Girault de Prangey ne doit pas être résumé à une exposition de photographe. Aristocrate fortuné, il put se consacrer à ses passions : la peinture et la photographie. Si il abandonna vite la première faute de succès (une peinture du Salon de 1836 est présentée), il continua à dessiner au fur et à mesure de ses voyages en même temps qu'il prenait des daguerréotypes puis des photographies. Passionné d'archéologie, il nous laisse ainsi des images impressionnantes de nombreux grands sites du bassin méditerranéen vers 1840 mais aussi de sa ville natale de Langres et de sa propriété qu'il adorait. Une très belle découverte. Et quelle plaisir de revoir la Pluie d'automne de Jules Ziegler qui fut son grand ami.

 

Les origines du monde, l’invention de la nature au XIX° jusqu’au 18 juillet 2021.

Modernités suisses (1890 – 1914 ) jusqu’au 25 juillet 2021.

Girault de Prangey, photographe (1804 – 1892 ) jusqu’au 11 juillet 2021.