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25/07/2020

musée des arts décoratifs-les dessins

Quand le musée des arts décoratifs se décide à sortir ses œuvres sur papier des réserves pour en exposer une sélection, le moins que l'on puisse dire c'est qu'il y a de quoi faire : dessins d'architecture, préparatoires à des meubles, des bijoux, des pièces d'orfèvrerie, des plafonds, des peintures, des vitraux, des monuments mais aussi des œuvres indépendantes (portraits, paysages...), toutes les utilisations du médium sont mises en avant avec des pièces souvent remarquables. Le seul regret sera sans doute la présentation en abécédaire par forcément toujours très convaincante.

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Difficile de faire un recensement d'une exposition aussi dense, donc on se contentera d'évoquer les pièces qui m'ont le plus marqué : un bel ensemble de portraits au pastel de Charles Genty plus connu comme illustrateur et caricaturiste ; La céramique de Luc Olivier Merson ; des projets de plafonds de Alberti, La Fosse et Le Brun ; un bel ensemble de dessins XVIII° (Boucher, Fragonard, Watteau, Carle Van Loo) ; une superbe Circoncision de Martin de Vos ; des projets du sculpteur Henry de Triqueti ; une superbe série de paysages à l'aquarelle de Henri Rivière et à la sortie de l'exposition une incroyable étude de cheval, grandeur nature d'Albert Besnard.

 

Et en sortant, il ne faut pas oublier de faire le tour des collections permanentes, non seulement car elles sont d'une immense richesse, mais surtout parce qu'elles accueillent d'autres planches de l'exposition, souvent en rapport avec les œuvres présentées (dessins de meubles par exemple). On pourra y admirer entre autres neuf portraits attribués à Nicolas Lagneau, deux œuvres de Cornelis Troost, des modèles de JB Huet pour la manufacture de Jouy (occasion de se rappeler la très belle exposition que le musée Cognacq-Jay avait consacrée à l'artiste), deux magnifiques représentations d'intérieur de Luigi Bisi ou des aquarelles d'architecture d'Hector Guimard. Tout fan de dessins doit absolument s'y rendre !

 

Le dessin sans réserve. Collection du musée des arts décoratifs. Paris, MAD, jusqu'au 31/01/21.

17/12/2019

Automne-Hiver 2019 II - Orangerie

Seul plaisir de la grève, la possibilité de faire les expositions sans faire la queue et sans bousculade dans les salles... Et je ne suis pas sûr que je n'aurais pas un peu regretté d'avoir fait l'exposition Félix Fénéon à l'orangerie dans d'autres conditions...

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D'ailleurs il faudrait dire la deuxième moitié de l'exposition consacrée à Fénéon après la première partie que lui consacra ce printemps le musée du Quai Branly. Il y a du coup une redondance certaine entre les deux expositions vu qu'il était bien entendu impossible de séparer sa vie (il faudrait d'ailleurs dire ses vies), son amour des artistes contemporains et celui pour "les arts lointains". On n'en apprendra ainsi pas forcément beaucoup plus sur lui (à part l'épisode de son procès pour l'attentat du restaurant Foyot) et il y a finalement trop peu d’œuvres présentées dans la section consacrée aux artistes défendus quand il a travaillé pour la galerie Bernheim-Jeune.

 

Il y a heureusement un pur moment de bonheur dans l'exposition avec la grande "salle" consacrée au néo-impressionnisme. Si Cross, Luce ou Dubois-Pillet ne sont présents que par une ou deux œuvres, Signac et Seurat bénéficient tous les deux d'un bel ensemble. Du premier on notera bien évidemment l'incroyable portrait de Fénéon venu de New York et accompagné de travaux préparatoires ; la petite réplique de Au temps d'harmonie ; le très beau paysage maritime de Concarneau ou l'étonnant Un dimanche. Du second on se régalera d'un très bel ensemble de dessins et esquisses, mais aussi de cinq grands paysages de bord de mer venus de Londres et des États-Unis, tous absolument superbes.

 

Si au final il me semble qu'il aurait mieux fallu faire une seule grande exposition, aller à l'Orangerie reste indispensable pour découvrir ou en savoir un peu plus sur ce singulier personnage que fut Félix Fénéon.

 

Félix Fénéon. Les temps nouveaux, de Seurat à Matisse, Paris, l'Orangerie, du 16 octobre 2019 au 27 janvier 2020

29/09/2019

Un été parisien 2019 VIII-louvre

Impossible de ne pas finir cette petite recension des expositions ayant lieu cet été sur Paris et la région parisienne avec les expositions de dessins du musée du Louvre qui se terminent demain. Je n'ai pu les voir que tardivement, les problèmes nés du déplacement de la Joconde m'ayant empêché de m'y rendre avant, mon Pass ne me donnant plus droit aux accès prioritaires et le musée n'ayant été accessible de nombreux jours que sur réservation. Il est d'ailleurs ridicule de voir la queue immense sous la pyramide pour accéder à la Joconde alors que la plupart des salles sont vides...

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Ainsi y-a-t-il très peu de monde pour voir les dessins d'Antoine Jean Gros et c'est bien dommage ! Car on découvre un dessinateur d'une grande inventivité et d'une belle virtuosité, beaucoup plus libre pas ce médium que par la peinture, annonçant vraiment le Romantisme. Reste qu'en voulant élargir le propos en montrant des dessins (très beaux au demeurant) de son maître David et de ses condisciples dans l'atelier (Girodet, Gérard, Fabre) et quelques toiles déjà bien connues, l'exposition, qui partage une des deux anciennes galeries consacrées à l'histoire du Louvre avec une présentation didactique des différentes types d’œuvres sur papier, ne présente qu'une toute partie des dessins qu'elle possède alors qu'on aurait aimé en voir davantage...

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L'exposition consacrée aux dessins italiens de la collection Mariette bénéficie, elle, de l'intégralité de l'autre moitié des anciennes salles sur l'histoire du Louvre, et il fallait bien cela. Après nous avoir présenter le collectionneur et sa façon de collectionner, les dessins sont présentés par école et on finit sur une salle consacrée à sa façon de monter les dessins. Les pièces sublimes se succèdent, tous les grands maîtres sont présents (Michel-Ange, Raphael, Corrège, Parmesan, Véronèse, Carrache, Tiepolo... Coups de cœur (entre autres) pour ma part pour un Buste de jeune homme de Michelangelo Anselmi, un Vieillard barbu enturbanné de Pittoni, Six études pour St François recevant les stigmates de Palma le jeune, Dieu le père apparaissant à Adam et Eve du Baciccio ou le Paysage rocheux à l'orée d'un bois de Campagnola. Un exposition que les amoureux du dessin ne devaient pas rater....

 

Antoine-Jean Gros, 1771-1835 Dessins du Louvre et Dessins italiens de la collection Mariette, Paris, Louvre, jusqu'au 30 septembre

22/09/2019

Un été parisien 2019 VI-orsay

Si vous avez envie d'une sortie bien copieuse et bondée pour les journées du patrimoine et que vous n'avez pas encore fait l'exposition Morisot... bein bon courage !

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En effet, les salles du premier étage qui abrite l'exposition (et seront semble-t-il désormais consacrées à ça) sont assez petites et peu adaptées à une foule nombreuse. En août ça restait supportable même si le confort de visite était moyen, mais en début de semaine c'était l'enfer alors je n'imagine même pas le dernier jour... Bousculades et engueulades seront sans doute au rendez-vous ! S'il est logique d'avoir mis Sérusier, Gauguin et Van Gogh au 5ème étage à la suite des Impressionnistes, ces salles étaient, me semble-t-il, bien plus adaptées aux expositions temporaires qu'elles ont abritées pendant des années.

 

La rétrospective Berthe Morisot est en revanche une grande réussite. Bien construite, plus riche en œuvres majeures que celle du musée Marmottan il y a quelques années (même s'il y a pas mal de peintures en commun), elle donne une vision très complète d'une artiste que j'avais du mal (à tord donc) à mettre aux premiers rangs de l'impressionnisme. Et pour compléter la visite, il faut absolument aller voir les pastels de Mary Cassatt exposés au 5ème étage ainsi que les dessins de Morisot, Cassatt, Bracquemond... exposées au rez-de-chaussé...

 

Berthe Morisot (1841 - 1895 ), Paris, musée d'Orsay, jusqu'au 22 septembre 2019.

15/09/2019

Un été parisien 2019 IV - Petit Palais

Si vous avez raté (quelle erreur !) au Petit Palais la sublime exposition sur les dessins allemands du musée de Weimar, occasion unique de découvrir un ensemble exceptionnel d'œuvres de Füssli, Friedrich, des Nazaréens..., il est encore temps de courir aujourd'hui y voir Paris romantique.

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Et si vous n'aimez pas le romantisme (quelle erreur !), sachez que ce n'est pas tant le sujet de cette exposition (même si bien évidemment tous les grands artistes, peintres, sculpteurs, écrivains, musiciens... du mouvement sont évoqués) que la vie à Paris à l'époque romantique sous tous ses aspects. On découvre donc à travers les salles les goûts des souverains comme des élégants de cette période 1815-1848 à travers une foultitude d'objets divers (costumes, accessoires de mode, vaisselle, mobilier, dessins, peintures, sculptures ...) et il est difficile de ne pas se perdre tellement cela foisonne de partout.

 

Au milieu de tout ça, la salle consacrée au Salon avec son accrochage dense et serré est un ravissement. Entre les œuvres pas forcément très connues d'artistes majeurs (Géricault, Delacroix, Gérard, Girodet) et des œuvres majeures d'artistes aujourd'hui moins célèbres (gros coup de cœur pour 'Un rayon de soleil' de Célestin Nanteuil, 'Un gypaète dévorant sa proie de Jules Coignet et le 'Réveil du juste, réveil du méchant' d'Emile Signol). On notera aussi un grand nombre de portraits de qualité dont on ressortira deux superbes portraits de femme par Joseph Désiré Court.

 

Ca ferme, il faut y courir, ainsi qu'au musée de la Vie Romantique qui abrite la partie de l'exposition consacrée au salons littéraires.

 

Paris romantique, 1815-1848, Paris, Petit Palais, jusqu'au 15 septembre 2019.

12/08/2019

Un été parisien 2019 II - Fondation Custodia

L'exposition Frans Hals a la fondation Custodia n'est certes pas une rétrospective mais elle est néanmoins indispensable. En effet cinq de ses portraits de famille ont été rassemblés (dont les trois fragments de La famille van Campen dont une vidéo explique comment on a reconstitué le "puzzle") et c'est un immense plaisir de pouvoir naviguer de l'un à l'autre (et facilement, il n'y a pas grand monde), comparer les compositions, les interactions, la manière. Si Hals est un immense portraitiste brossant brillamment les visages comme les costumes, on découvre sa façon de mettre en scène les rapports familiaux. Si on ne peut comparer les toiles du maîtres avec celles de ces contemporains, on peut en revanche voir sur des dessins d'Abraham van Diepenbeeck et Adriaen van Ostade de la fondation Custodia d'autres façons d'envisager ce genre de représentation.

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L'autre partie de l'exposition présente en effet les peintures et œuvres sur papier du siècle d'or appartenant à la Fondation et représentant des enfants, du bébé à l'adolescent. Du portrait officiel (Portrait de Cornelis van Groenendyck par Abraham van den Tempel) au plus intime (Willem Paets dans son berceau par Frans van Mieris l’Ancien) en passant par l'enfant qui joue (Un enfant jouant du tambour à friction par Adriaen van der Werff), les représentations sont très variées. Coups de cœur pour ma part pour des dessins : le superbe Femme portant un enfant sur ses genoux de Rembrandt, l'Étude de tête de fillette de Cornelis de Vos ou l'Enfant endormi de Govert Flinck ainsi que pour l'étonnant tableau Trois jeunes gens, l’un dessinant attribué avec réserves à Jacob van Oost l’Ancien, mais il y a vraiment énormément de belles choses dans la quarantaine d’œuvres présentées. Et pour ceux qui ne pourraient pas s'y rendre, le catalogue est consultable en ligne.

 

Frans Hals, portrait de famille & Enfants du siècle d'or, Paris, Fondation Custodia, jusqu'au 25 août.

11/08/2019

Un été parisien 2019 I - quai Branly

Cette exposition ne correspond pas vraiment au propos habituel de cet humble blog et je ne parlerai pas du très beau rassemblement d'œuvres d'art africaines et océaniennes provenant de l'ancienne collection Fénéon extrêmement réputée à l'époque.

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Mais outre le fait qu'elle permet de bien comprendre qui était Félix Fénéon, anarchiste, écrivain et critique d'art (et d'avoir hâte de découvrir la suite de l'expo a l'orangerie) elle était l'occasion de voir ou revoir des œuvres de Lucie Cousturier artiste néo-impressionniste découverte l'an dernier à Vernon.

 

Représentée par une seule (très belle) peinture sans rapport avec le thème (Femme à la langouste), on admire en revanche une dizaine de dessins et d'aquarelles d'Afrique ou d'africains (dont certains n'étaient d'ailleurs pas à Vernon) ou l'on retrouve ces couleurs et cette sensibilité particulières.

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Parmi les rares autres peintures, on notera le Portrait de Fénéon par Maximilien Luce et trois études de nu de Georges Seurat du musée d'Orsay et un très beau Nu debout de Théo van Rysselberghe. Une exposition passionnante pour en savoir plus sur ce singulier personnage.

 

Félix Fénéon (1861-1944), Paris, musée du Quai Branly, jusqu'au 29 septembre 2019.