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15/09/2019

Un été parisien 2019 IV - Petit Palais

Si vous avez raté (quelle erreur !) au Petit Palais la sublime exposition sur les dessins allemands du musée de Weimar, occasion unique de découvrir un ensemble exceptionnel d'œuvres de Füssli, Friedrich, des Nazaréens..., il est encore temps de courir aujourd'hui y voir Paris romantique.

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Et si vous n'aimez pas le romantisme (quelle erreur !), sachez que ce n'est pas tant le sujet de cette exposition (même si bien évidemment tous les grands artistes, peintres, sculpteurs, écrivains, musiciens... du mouvement sont évoqués) que la vie à Paris à l'époque romantique sous tous ses aspects. On découvre donc à travers les salles les goûts des souverains comme des élégants de cette période 1815-1848 à travers une foultitude d'objets divers (costumes, accessoires de mode, vaisselle, mobilier, dessins, peintures, sculptures ...) et il est difficile de ne pas se perdre tellement cela foisonne de partout.

 

Au milieu de tout ça, la salle consacrée au Salon avec son accrochage dense et serré est un ravissement. Entre les œuvres pas forcément très connues d'artistes majeurs (Géricault, Delacroix, Gérard, Girodet) et des œuvres majeures d'artistes aujourd'hui moins célèbres (gros coup de cœur pour 'Un rayon de soleil' de Célestin Nanteuil, 'Un gypaète dévorant sa proie de Jules Coignet et le 'Réveil du juste, réveil du méchant' d'Emile Signol). On notera aussi un grand nombre de portraits de qualité dont on ressortira deux superbes portraits de femme par Joseph Désiré Court.

 

Ca ferme, il faut y courir, ainsi qu'au musée de la Vie Romantique qui abrite la partie de l'exposition consacrée au salons littéraires.

 

Paris romantique, 1815-1848, Paris, Petit Palais, jusqu'au 15 septembre 2019.

12/08/2019

Un été parisien 2019 II - Fondation Custodia

L'exposition Frans Hals a la fondation Custodia n'est certes pas une rétrospective mais elle est néanmoins indispensable. En effet cinq de ses portraits de famille ont été rassemblés (dont les trois fragments de La famille van Campen dont une vidéo explique comment on a reconstitué le "puzzle") et c'est un immense plaisir de pouvoir naviguer de l'un à l'autre (et facilement, il n'y a pas grand monde), comparer les compositions, les interactions, la manière. Si Hals est un immense portraitiste brossant brillamment les visages comme les costumes, on découvre sa façon de mettre en scène les rapports familiaux. Si on ne peut comparer les toiles du maîtres avec celles de ces contemporains, on peut en revanche voir sur des dessins d'Abraham van Diepenbeeck et Adriaen van Ostade de la fondation Custodia d'autres façons d'envisager ce genre de représentation.

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L'autre partie de l'exposition présente en effet les peintures et œuvres sur papier du siècle d'or appartenant à la Fondation et représentant des enfants, du bébé à l'adolescent. Du portrait officiel (Portrait de Cornelis van Groenendyck par Abraham van den Tempel) au plus intime (Willem Paets dans son berceau par Frans van Mieris l’Ancien) en passant par l'enfant qui joue (Un enfant jouant du tambour à friction par Adriaen van der Werff), les représentations sont très variées. Coups de cœur pour ma part pour des dessins : le superbe Femme portant un enfant sur ses genoux de Rembrandt, l'Étude de tête de fillette de Cornelis de Vos ou l'Enfant endormi de Govert Flinck ainsi que pour l'étonnant tableau Trois jeunes gens, l’un dessinant attribué avec réserves à Jacob van Oost l’Ancien, mais il y a vraiment énormément de belles choses dans la quarantaine d’œuvres présentées. Et pour ceux qui ne pourraient pas s'y rendre, le catalogue est consultable en ligne.

 

Frans Hals, portrait de famille & Enfants du siècle d'or, Paris, Fondation Custodia, jusqu'au 25 août.

11/08/2019

Un été parisien 2019 I - quai Branly

Cette exposition ne correspond pas vraiment au propos habituel de cet humble blog et je ne parlerai pas du très beau rassemblement d'œuvres d'art africaines et océaniennes provenant de l'ancienne collection Fénéon extrêmement réputée à l'époque.

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Mais outre le fait qu'elle permet de bien comprendre qui était Félix Fénéon, anarchiste, écrivain et critique d'art (et d'avoir hâte de découvrir la suite de l'expo a l'orangerie) elle était l'occasion de voir ou revoir des œuvres de Lucie Cousturier artiste néo-impressionniste découverte l'an dernier à Vernon.

 

Représentée par une seule (très belle) peinture sans rapport avec le thème (Femme à la langouste), on admire en revanche une dizaine de dessins et d'aquarelles d'Afrique ou d'africains (dont certains n'étaient d'ailleurs pas à Vernon) ou l'on retrouve ces couleurs et cette sensibilité particulières.

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Parmi les rares autres peintures, on notera le Portrait de Fénéon par Maximilien Luce et trois études de nu de Georges Seurat du musée d'Orsay et un très beau Nu debout de Théo van Rysselberghe. Une exposition passionnante pour en savoir plus sur ce singulier personnage.

 

Félix Fénéon (1861-1944), Paris, musée du Quai Branly, jusqu'au 29 septembre 2019.

29/07/2018

Un printemps parisien 2018 V - des baltes à Paris !

On peut reprocher beaucoup de choses à l'exposition Âmes sauvages du musée d'Orsay : d'utiliser le mot symbolisme de façon parfois excessive (mais de toute façon on met tellement de choses différentes sous ce nom en ce moment...) ; de regrouper sous le nom de « balte » trois écoles nationales différentes rendant ainsi difficile d'y trouver d'éventuelles spécificités ; de disséminer à différents endroits les œuvres d'un même artiste forçant à faire des allers-retours (ça va, il y avait malheureusement peu de monde) pour mieux comprendre son art... Mais rien de cela n'empêchait Âmes sauvages d'être une des grandes expos du printemps 2018, peut-être même la plus indispensable tant elle faisait découvrir des artistes majeurs dont on ignorait tout, émerveillait les yeux et l'esprit, donnait envie d'aller découvrir cette culture, ces paysages et ces artistes.

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Le premier des trois thèmes de l'exposition, Mythes et Légendes, était sans doute le moins clair au niveau du propos (beaucoup de choses sont mélangées) et le plus inégal au niveau des œuvres présentées mais aussi le moment où le mot de symbolisme semblait le plus adapté alors que le deuxième, l'Âme, constitué pour une bonne partie de figures et de portraits, semblait souvent empreint d'une grande mélancolie voire de tristesse. Le dernier thème, la Nature, était donc constitué de paysages n'étant pas entrés dans les deux thèmes précédents (ce qui n'avait rien de toujours évident) et était un ravissement. Si l'on commence par l'incroyable et fantastique cycle de la création du monde de Čiurlionis (peut-on même parler de paysage devant cette nature réinventée ?), les autres artistes présents naviguaient entre naturalisme, impressionnisme, fauvisme et symbolisme en créant des toiles extrêmement différentes de ce que l'on peut voir d'habitude. C'était vraiment un grand voyage !

 

Âmes sauvages. Le symbolisme dans les pays baltes, musée d'Orsay, jusqu'au 15 juillet 2018

25/07/2018

Un printemps parisien 2018 IV - Corot / Cassatt

Quelques petits mots sur deux expositions parisiennes qui ont eu pour moi trois points en commun :

1. elles sont désormais finies,

2. je n'ai pas réussi à en parler plus tôt,

3. elles m'ont frustré, même si pour des raisons bien différentes.

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Si l'exposition Corot, le peintre et ses modèles n'était pas la révélation annoncée par le service de presse, quiconque étant déjà ne serait-ce qu'aller au Louvre (qui était d'ailleurs loin d'avoir prêté toutes ses toiles sur le thème) ayant déjà connaissance de la représentation des figures par le grand paysagiste, elle avait en revanche le mérite de réunir un grand nombre d'œuvres (voire de chefs d'œuvre) de toute provenance qu'on n'aura sans doute jamais la possibilité de revoir ensemble. Cependant l'absence d'informations vraiment utiles sur les panneaux et cartels ainsi que le choix de ne pas présenter de tableaux comparables d'artistes contemporains (les petits portraits sur fond noir, comme les représentations d'italiennes, de moines... sont loin d'être l'apanage de Corot à cette époque !) ne permet pas de comprendre où se situe le génie du maître et donc de comprendre réellement le propos. Bref, l'exposition est un régal pour les yeux mais laisse un sentiment de frustration que seule la lecture du catalogue permettra peut-être d'atténuer.

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Le problème était complètement différent pour l'exposition consacrée à Mary Cassatt au musée Jacquemart-André. En effet si l'artiste américaine est en général citée juste après les "grands noms" quand on parle des impressionnistes, ses œuvres sont quasi-invisibles dans les collections françaises (seules deux peintures et onze dessins sont référencés sur la base Joconde, le Petit Palais à Paris possédant en plus au moins deux toiles et plusieurs pastels). L'occasion était belle de découvrir pourquoi elle était citée parmi les plus grands. Occasion complétement manquée... Si comme toujours, faute de place sans doute, le nombre d'œuvres présentées est faible à Jacquemart-André, la qualité est loin d'être au rendez-vous (ce n'est -hélas- pas la première fois), certaines toiles semblant franchement médiocres. Les œuvres de jeunesse semblent ainsi assez maladroites, les estampes "japonisantes" peu passionnantes et les représentations de l'enfance un peu mièvres et répétitives. Alors certes il y avait aussi quelques très belles choses, mais une simple recherche sur un moteur de recherche prouve qu'il y avait tellement mieux à présenter... Une exposition qu'on pouvait donc éviter (surtout vue la politique de prix du musée...) et qui laisse l'immense frustration de ne toujours pas savoir en quoi Mary Cassatt serait une artiste majeure.

 

Corot, le peintre et ses modèles, musée Marmottan-Monet, jusqu'au 22 juillet 2018.

Mary Cassatt, une impressionniste américaine à Paris, musée Jacquemart-André, jusqu'au 23 juillet 2018.

06/07/2018

Un printemps parisien 2018 III - Tintoret

L'exposition étant désormais terminée, je n'en dirai que quelques mots. Je souhaitais lire le catalogue avant d'en parler ce qui n'a finalement pas été possible faute de temps...

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Il y avait donc au Luxembourg des chefs d'oeuvres de jeunesse du Tintoret mais aussi d'autres tableaux nettement plus secondaires mais surtout un certain nombre provenait de l'atelier du maître qui eut très jeune des collaborateurs dont ce Giovanni Galizzi dont on sait encore peu de chose. Et le cartels se révélaient bien insuffisants pour qui voulait en savoir davantage. A la fois partiellement chronologique et thématique, l'exposition (qui présentait également quelques oeuvres, sans doute trop peu, de ses contemporains) permettait finalement assez mal de se faire une idée de l'évolution du jeune génie. Elle était néanmoins fort intéressante, et sans doute passionnante après un peu de lecture.

 

Tintoret, naissance d'un génie, Palais du Luxembourg, jusqu'au 1er juillet 2018

 

 

24/06/2018

Un printemps parisien 2018 II - au Louvre !

Y avait-il besoin de faire une exposition Delacroix au Louvre ? Les publications et manifestations sur le grand peintre romantique ne sont pas rare et le Louvre présente déjà un tel ensemble d'œuvres du maître qu'on pourrait préférer que le grand musée parisien s'intéresse à d'autres artistes moins connus et moins présents sur ses cimaises.

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On apprendra donc rien ici à moins de ne s'être jamais intéressé à Delacroix : après une première salle consacrée aux grands formats (et grands succès du début de carrière) essentiellement au Louvre sauf la bataille de Nancy et la Grèce sur les ruines de Missolonghi de Bordeaux, les sections s'enchaînent sans réellement de surprise : les gravures de Faust, Delacroix et l'art anglais, Delacroix et l'orient, les grands décors, la peinture religieuse...

 

Impossible pour autant de ne pas être sous le charme : il y a là une telle réunion de chefs d'œuvres venus du monde entier que les yeux ne savent où se poser même après deux visites. C'est un plaisir immense de pouvoir voir différents bouquets côte à côte, de pouvoir comparer différentes versions du Christ en croix, du Christ à la colonne, du Christ sur le lac de Génésareth (trois compositions extrêmement différentes), d'Hamlet et Horatio, de la fiancée d'Abydos... On s'étonnera juste que le Louvre n'ait pas placé sa réplique de Médée furieuse à côté de la grande version de Lille.

 

Bref on ne peut que s'émerveiller devant l'un des grands génies de l'art français. Y-avait-il besoin d'une exposition au Louvre pour le savoir, sans doute pas, mais on ne peut que s'incliner devant un tel rassemblement...

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Beaucoup plus confidentielle mais pas moins intéressante, l'exposition consacré aux dessins du lorrain Israël Silvestre ferme ce lundi et mérite qu'on s'y précipite. L'élève de Jacques Callot fut un des plus brillants graveurs de paysage du XVIIème et le Louvre propose un exceptionnel ensemble de ses dessins, préparatoires ou non, venus de ses collections et d'autres institutions parisiennes.

 

Après ses années de formation, occasion de revoir quelques figures de fantaisie et paysages gravés par Callot, on s'émerveille devant les dessins de Rome, puis de Vaux--le-Vicomte, des villes de l'est de la France, de Meudon, du château de Charles Le Brun qui fut son ami, de Versailles...

 

On y découvre un artiste qui apporte une touche de fantaisie et de poésie bienvenue à des paysages architecturaux et topographiques à la richesse de détail incroyable. On peut comparer ses dessins avec quelques gravures qu'il en tira ainsi que des œuvres de ses contemporains Van der Meulen ou Perelle. Pas forcément une exposition grand public, mais une grande exposition.

 

Delacroix (1798 - 1863 ), jusqu'au 23 juillet 2018.

La France vue du Grand Siècle. Dessins d’Israël Silvestre (1621-1691), jusqu'au 25 juin 2008.