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10/06/2012

Fin de printemps à Paris (I)

Quelques mots (et un lien vers les excellents billets de la Tribune de l'Art) sur les expositions du moment à Paris.

 

debussy.jpgPas franchement convaincu par Debussy, la Musique et les Arts. Réunies par thèmes (son cercle, ses compositions, ses influences...), les oeuvres venant de tous les domaines de l'art semblent souvent coller au propos de façon bien artificielle et il est bien difficile de comprendre où l'expo veut en venir. Si il y a de l'excellent (mais aussi du moins bon) dans les peintures présentes, on observe qu'une bonne partie a juste traversé la Seine (et vient donc d'Orsay) et parmi celles qu'on a préféré, on notera celles de Cross, Thaulow, Rossetti et Degroux.

 

La Tribune de l'Art

 

 

Debussy. La Musique et les Arts Paris, musée de L’Orangerie, jusqu'au 11 juin 2012.

 

 

artemisia.jpgUne exposition sur un peintre caravagesque à Paris, c'est déjà un évènement, alors quand il s'agit d'Artemisia Gentileschi ! On laissera aux spécialistes les habituels problèmes d'attribution, fréquents pour cette période, pour se régaler des nombreuses oeuvres présentées, grands formats religieux comme scènes plus intimes, de l'artiste, de son père et des contemporains ou élèves. Deux remarques cependant : quelques tableaux semblent d'une qualité vraiment moindre et le fait de devoir commencer, à cause de la structure du musée Maillol, par la fin de sa carrière, est quand même assez dérangeant.

 

La Tribune de l'Art

 

Artemisia, pouvoir, gloire et passions d'une femme peintremusée Maillol, jusqu'au 15 juillet 2012

 

 

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Superbe initiative du musée du Luxembourg que de nous présenter une rétrospective consacrée à Cima da Conegliano. Peintre de la renaissance vénitienne, son art vient de la tradition locale héritée de Giovanni Bellini, tout en montrant des influences flamandes et en annonçant l'arrivée de la génération suivante (Giorgione). Corps sculpturaux, couleurs somptueuses, paysages délicats et une certaine théâtralité dans les interactions entre personnages peuplent les oeuvres, du grand tableau d'autel au cassone, peu nombreuses mais magnifiquement choisies. A ne pas manquer.

 

La Tribune de l'Art

 

Cima da Conegliano. Maître de la Renaissance vénitienne, Musée du Luxembourg, jusqu'au au 15 juillet 2012.

27/05/2012

Dernier jour...

Dernier jour pour aller à l'Institut Néerlandais voir l'exposition Un univers intime. Tableaux de la Collection Frits Lugt qui présente une centaine de tableaux flamands (XVI° et XVI°), hollandais (XVII° mais aussi quelques oeuvres du XVIII° et du XIX°), italiens, ainsi que des esquisses peintes de paysage françaises et danoises du XIX°.

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Si l'exposition est peu riche en peintures d'histoire et en "grands noms", elle présente en revanche un panorama très complet du paysage flamand et hollandais, des origines (Roelant Savery, Herri Met De Bles...) aux italianisants (Jan Both, Cornelis van Poelenburch...) ainsi que des natures mortes, des portraits et quelques scènes de genre. Parmi cet ensemble somptueux, mes tableaux préférés ont sans doute été la Femme âgée cousant d'Esaias Boursse (1631-1672), le Paysage avec une cascade et le temple de la Sibylle à Tivoli de Nicolaes Berchem (1620-1683), L’Abbaye d’Alpirsbach près de Freudenstadt (Forêt-Noire) de Frederik Sødring (1809-1862) et le superbe Paysage avec Mercure, Argus et Io de Moyses van Wtenbrouck (1595 - 1647).

 

Mais plutôt que des mots, aller voir les oeuvres, soit cet après midi sur place, soit sur le site de la Fondation Custodia où elles sont toutes reproduites.

 

Un univers intime. Tableaux de la Collection Frits Lugt, Institut Néerlandais, jusqu'au dimanche 27 mai 2012

16/04/2012

Ce printemps, au Louvre

Le Louvre ne présente pas que Léonard ce printemps, la preuve !

 

* Une petite exposition dossier consacré à Thomas Cole ferme aujourd'hui et devrait être la première d'une série consacrée à l'art américain, en association avec des musées et des fondations d'Outre-Atlantique. Organisée autour du tableau du Louvre, La croix dans la contrée sauvage, représentant un indien devant la tombe du missionnaire qui l'a converti et surprenant par sa composition (tableau carré formant le cadre en trompe-l'oeil d'une œuvre circulaire au centre duquel se trouve le soleil), elle ne présente que trois autres œuvres du maître et une de son ami Asher B Durand mais cherche à montrer comment son art d'abord sous l'influence de John Martin et de Loutherbourg va se modifier au contact de la nature sauvage et de la découverte de Turner et du paysage classique français pour devenir un des pères de la peinture locale (alors qu'il était anglais d'origine). Les tableaux sont superbes, le petit catalogue « Solo » très bien fait (à part des reproductions trop petites...) et cela donne très envie que le Grand Palais (ou autre) consacre une grosse exposition à Cole ou plus généralement aux paysages américains.

 

* Le cabinet des dessins propose lui une magnifique exposition consacré à Paul Delaroche qui mérite à elle-seule le déplacement au Louvre. On y découvre un artiste esquissant avec brio de minuscules dessins de compositions peuplées de nombreux personnages, méticuleux sur le moindre détail (six études de tête de St Jean Baptiste dans un plat), techniquement brillant (ah, ces draperies...) et excellant aussi bien pour des petites études rapides de position au crayon que des portraits finement détaillés rehaussés au pastel. Et cerise sur le gâteau, la National Gallery a prêté L'exécution de Lady Jane Grey (autour duquel se presse les passants, aussi fascinés par la scène à Paris qu'à Londres) que l'on peut ainsi comparer à plusieurs dessins. Superbe !

 

New Frontiers : L'art américain entre au Louvre. Thomas Cole et la naissance de la peinture de paysage en Amérique (jusqu'au 16 avril 2012) et Un oeil sur l'histoire : dessins de Paul Delaroche (jusqu'au 21 mai 2012), musée du Louvre, Paris.

18/02/2012

Vite, ça ferme demain !

Deux mois que je dois parler de l'exposition Henri Edmond Cross et le néo-impressionnisme. De Seurat à Matisse au Musée Marmottan - Claude Monet et que je repousse le billet par manque de temps et d'inspiration. Du coup, elle ferme demain et on va juste en dire quelques mots...

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Comme le nom l'indique, il ne s'agit pas vraiment d'une exposition monographique mais plutôt de replacer l'art de Cross au milieu de celui de ses contemporains (Henri Matisse, Maximilien Luce et Théo van Rysselberghe sont particulièrement bien représentés) depuis les débuts de l'apparition du divisionnisme (où les artistes restent assez proches) jusqu'à l'ouverture sur les avant-gardes (fauvisme mais pas que). Il est alors fascinant de voir comment les recherches de chacun l'emmène à des utilisations différentes de la technique en fonction de ses envies et de ses besoins. Si pour ma part, parmi la trentaine de peintures de Cross, j'aurais une préférence pour ses représentations de la campagne avec une lumière très frontale (Femmes liant la vigne et Les vendanges en particulier), chacun trouvera son plaisir dans cette très belle expo qui aurait sans doute mérité de présenter le double d'oeuvres pour mieux étayer son propos. Et une grande rétrospective Cross ne semblerait pas imméritée...

 

Henri Edmond Cross et le néo-impressionnisme. De Seurat à Matisse au Musée Marmottan - Claude Monet, jusqu'au 19 février 2012

01/01/2012

Cet hiver au Louvre

Les "grandes" expositions actuelles du Louvre (Au Royaume d'Alexandre le Grand et La Cité Interdite au Louvre) ne correspondent peut-être pas au contenu de ce blog mais cela ne signifie pas qu'il n'y ait rien à se mettre sous la dent...

 

- Dessins français de la collection Mariette (du 10 Novembre 2011 au 6 Février 2012) présente à la fois un intérêt didactique avec une salle présentant la marque et les montages du célèbre collectionneur et un régal pour les yeux avec des oeuvres sur papier superbes des plus grands maîtres du XVII° (Vouet, Poussin, Bourdon...) et du XVIII° (Van Loo, Natoire, Watteau...) mais aussi d'artistes moins célèbres et de sculpteurs. L'ensemble de dessins de son ami Edme Bouchardon est en particulier tout à fait remarquable.

 

- Giorgio Vasari - Dessins du Louvre (du 10 Novembre 2011 au 8 Février 2012) présente un ensemble somptueux de feuilles du peintre maniériste plus connu de nos jours pour avoir écrit Les Vies des plus excellents peintres, sculpteurs et architectes que pour ses oeuvres. Aussi bien les études foisonnantes de plafonds que les grandes planches très finies font preuve d'une vigueur et d'une inventivité rares qui contrastent avec la seule oeuvre peinte présente, un peu sèche et froide. Un seul regret pour cette remarquable exposition (comme d'habitude) du cabinet de dessins : que les oeuvres définitives n'aient pas donné lieu à des reproductions plus grandes qu'un timbre poste sur les cartels (et à pas de reproduction du tout dans le catalogue...).

 

- enfin les deux derniers tableaux du mois sont le Suzanne au bain de Jean-Baptiste Santerre et La vierge d'humilité de Niccolo di Buonaccorso qui vient d'entrer au Louvre après une drôle d'histoire.

21/12/2011

La collection kremer

Encore une fois, on peut s'interroger sur le bien-fondé d'une exposition de la Pinacothèque de Paris et sur son accrochage, mais il est clair qu'un certain nombre d'oeuvres méritent amplement le déplacement.

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L'exposition Ilone et George Kremer héritiers de l'Âge d'Or hollandais possède donc un titre pour le moins ronflant (voire prétentieux) et s'il y a de quoi largement réjouir les yeux dans la collection de peintures néerlandaises (mais que fait là Abraham Janssens ?) de nos deux "héritiers", un certain nombre de questions se posent :

 

1. pourquoi une expo temporaire quand certains tableaux étaient déjà exposés dans les "collections permanentes" de la Pinacothèque ?

 

2. certaines toiles "suiveur de" "autrefois attribué à" "élève anonyme de" "cercle de"... méritaient-elles vraiment d'être là ?

 

3. le choix d'une présentation par thèmes (portraits, paysages, scènes de genre...) était-il vraiment pertinent ? Réunir les oeuvres autrement (maniérisme tardif, autour de Rembrandt, les caravagesques hollandais...) auraient peut-être eu plus de sens.

 

 

Bon allez, une petite liste des oeuvres que j'ai préféré dans une expo qui mérite quand même le détour si vous aimez le siècle d'or hollandais :

Abraham Bloemaert - Chaumière et paysan trayant leurs chèvres

Gerrit Dou - Autoportrait

Meindert Hobbema - Paysage boisé dans une ferme

Abraham Janssens - La vierge Marie à l'enfant et le jeune St Jean-Baptiste

Paulus Morelsee - Bergère

Matthijs Naiveu - Homme fumant dans une cour ombragée

Egbert van der Poel - Incendie de village la nuit (placée juste à côté d'un tableau d'Adam Colonia sur le même sujet)

Jacob van Loo - Danaé

 

 

Ilone et George Kremer héritiers de l'Âge d'Or hollandais, Pinacothèque de Paris, jusqu'au 25 mars 2012.

24/07/2011

Rapido...

D'autant plus rapidement que l'exposition fermait aujourd'hui et ne présente aucune peinture mais c'est l'occasion de signaler que la Galerie des Gobelins présente (en général deux fois par an) quelques pièces superbes sorties du mobilier national sur un thème donné, pour cette fois, l'éclat de la Renaissance Italienne.

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Une trentaine de tapisseries d'après, entre autres, des artistes célèbres comme Raphaël, Jules Romain ou Giovanni da Udine mais aussi d'artistes moins célèbres (Cinganelli) ou encore à découvrir. Il est d'ailleurs intéressant de voir que certaines oeuvres voient leur origine passer de l'Italie aux Flandres, montrant ainsi comment les motifs et les styles se diffusaient à travers l'Europe.

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La manège du Saracino dans la grande rue, d'après Michelangello Cinganelli.

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La Messe de Bolsène, d'après Raphaël.