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08/01/2013

Paris, Hiver 2012-2013, partie I : le Louvre

Beaucoup de choses au Louvre cet hiver avec une grande thématique Raphaël...

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En lisant les commentaires en ligne ou en voyant les gens passer à toute vitesse dans certaines salles, on se rend compte que l'exposition Raphaël au Louvre a beaucoup déçu, sans doute parce que son titre n'indiquait pas assez aux visiteurs ce qu'ils allaient vraiment voir. Il y a finalement peu d’œuvres « de » Raphaël, le propos étant justement de montrer comment s'articulait l'atelier pour répondre aux trop nombreuses commandes (fresques du Vatican, grands retables, saintes familles, portraits...). Du coup, certaines œuvres sont « déclassées », données partiellement ou intégralement aux deux principaux disciples, Giulio Romano et Gian Francesco Penni, auxquels sont d'ailleurs consacrés exclusivement certaines parties de l'expo pour voir leur évolution, mais sur invention du maître. L'exposition est passionnante, rassemblant un ensemble d’œuvres peintes et dessinées qu'on n'est sans doute pas près de revoir ensemble mais ne s'adressait peut-être pas au grand public.

 

Raphaël, les dernières années, le Louvre, jusqu'au 14 Janvier 2013.

 

Déjà bien représenté à l'exposition Raphaël, Giulio Romano bénéficie de la présentation par le cabinet des dessins d'une cinquantaine d’œuvres du début de sa production à ses années de gloire au service du duc de Mantoue. Dessinateur fécond et inventif qui va multiplier les projets réalisés après par ses élèves, ses collaborateurs voire même des artistes d'autres villes, ses corps se déforment progressivement dans un maniérisme échevelé. On appréciera en particulier dans cet ensemble somptueux ses personnages grotesques et ses monstres particuilèrement truculents.

 

Dessins de Giulio Romano, élève de Raphaël et peintre des Gonzague, le Louvre, jusqu'au 14 Janvier 2013.

 

On ne sait pas si Luca Penni, frère cadet de Gian Francesco, a fréquenté un temps l'atelier de Raphaël, mais son art doit autant au maître qu'à ses compatriotes Primatice et Rosso, avec qui il travailla sur le chantier de Fontainebleau. Le rassemblement de nombreux dessins, gravures (souvent par des artistes un peu secs voire maladroits) et de quelques peintures (on n'en connaît qu'une poignée) permet de découvrir un artiste charmant et imaginatif, peuplant son œuvre dessinée de petits détails. Une belle découverte.

 

Luca Penni, un disciple de Raphaël à Fontainebleau jusqu'au 14 Janvier 2013.

 

La vingtaine de gravures de Marcantonio Raimondi qui était présentée après les peintures anglaises ne présentait pas en revanche un intérêt extraordinaire. Inégales, elles ne suffisaient pas à rendre hommage au principal diffuseur de l'art de Raphaël.

 

Gravures de Marcantonio Raimondi, graveur de Raphaël, le Louvre, jusqu'au 7 Janvier 2013.

15/08/2012

Isabey à Paris

Eugène Isabey fut très célèbre de son vivant, et si on peut facilement voir ses paysages, marines, scènes historiques et de genre (rien qu'à Paris, on ira au Louvre, à Orsay et au musée de la Marine) , c'est l'ensemble des aquarelles achetées par Napoléon III au peintre en 1864 que nous présente le musée du Louvre avec des carnets d'esquisses, quelques autres œuvres sur papier et deux peintures (on regrettera d'ailleurs que seules les aquarelles de Napoléon III soient dans le catalogue).

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Et l'on découvre un artiste qui, loin de ses scènes de naufrage ou de combat naval au romantisme un peu pompeux et ses scènes en costume d'époque, a représenté les côtes bretonnes et normandes avec une touchante simplicité. Le motif le plus banal, une dune, une plage, des rochers, une ferme, un escalier, une ruelle... est propice à une éblouissante démonstration de virtuosité. On navigue entre ces aquarelles rehaussée de gouache, comme on ferait mille découvertes pendant une longue balade le long des côtes, ébloui par la sérénité et la lumière. l'exposition mérite le détour et on pourra s'en faire une petite idée en allant sur le site du Louvre admirer huit des œuvres présentées. Maintenant, si le Grand Palais voulait bien organiser une grande rétrospective...

 

Eugène Isabey (1803-1886) Par les ruelles et par les grèves, Louvre, jusqu'au 17 Septembre 2012.

26/06/2012

Fin de printemps à Paris (III)

Fin des expos parisiennes de ce printemps (parce que l'été, on l'attend toujours...).

 

theatre.jpgConsacré au théâtre romantique sous toutes ses formes (opéra, pantomime, drame, comédie...), l'exposition du Musée de la Vie Romantique présente des œuvres tirées des collections du Musée Carnavalet : souvenirs d'acteurs célèbres, accessoires, beaucoup de dessins, d'une qualité d'ailleurs très variable, des projets de décors (très bel ensemble de Philippe Chaperon) et des peintures. Parmi celles-ci, de très beaux portraits, au « naturel » ou dans un rôle (Etienne Melingue par Adolphe Yvon, Melle Duchesnoy par François Gérard, Bizet par Félix Giacomotti, Charles Guillaume Etienne par Joseph Désiré Court, Rachel par Frédérique O'Connel...) et quelques scènes (Monet Sully se maquillant par Louis Edouard Fournier, Dernière scène de Rodogune par Jacques Augustin Pajou...). Une exposition variée mais inégale, où l'on regrettera l'absence de précisions techniques sur les cartels ainsi que le fait que les notices (y compris dans le catalogue) ne soient consacrées qu'aux acteurs / tragédiens et jamais aux artistes qui les ont représentés.

 

La Tribune de l'art

 

Théâtres romantiques à Paris - Collections du musée Carnavalet, Musée de la Vie Romantique, jusqu'au 15 juillet.

 

henner.jpgLe Musée Henner continue de présenter (et de restaurer) son fond avec une exposition consacrée au paysage dans l’œuvre du maître. Depuis la représentation d'une Alsace sombre, brumeuse et fantasmée jusqu'à ses nombreux petits formats où des rousses nues et vaporeuses se trouvent au milieu d'une nature floutée. Les plus intéressant est peut-être la salle consacrée à l'Italie où Jean Jacques Henner s'est rendu après avoir remporté le prix de Rome. Si certains de ces petits paysages peints sur le motif rappellent beaucoup Corot et d'autres maîtres de cette époque par les thèmes et les couleurs, d'autres œuvres sont beaucoup plus surprenantes et personnelles comme ces fontaines un peu dans la pénombre au milieu des oliviers. Une très belle occasion de découvrir une autre facette d'un artiste trop souvent considéré comme pompier ainsi que ce charmant petit musée pour ceux qui ne le connaitraient pas encore.

 

De l'impression au rêve, paysages de Henner, Musée Henner, jusqu'au 2 juillet.

 

 

 

Morisot.jpgLa déception ! Pas que l'exposition soit au rabais, au contraire, de nombreuses œuvres venues de grandes collections publiques, en particulier anglo-saxonnes, et de collections privées s'ajoutant à celles du musée Marmottan. Mais difficile de s'enthousiasmer pour plus d'une poignée de peintures ou d'aquarelles, tant les « recherches » de Berthe Morisot ne paraissent ni particulièrement originales ni fournisseuses d'émotions diverses. Paysages, portraits et scènes de famille se succèdent sans rien de remarquable, au mieux jolis, souvent mièvres, et on baille un peu... Pendant que nombre de grands ouvrages des meilleurs peintres académiques se transforment en poussière dans les églises de Paris et d'ailleurs, on se presse (surtout vers la sortie, et au pas de charge, en tout cas quand j'y étais) pour une impressionniste, qui apparait souvent ici (faute au choix des œuvres ? à la présentation ?) de seconde zone, laissant l'impression, ici de faire du sous-Manet, là du sous-Renoir.

 

La Tribune de l'Art

 

Berthe Morisot, Musée Marmottan - Monet, jusqu'au 29 juillet.

20/06/2012

Fin de printemps à Paris (II)

Suite des expos de cette fin de printemps (et du début de l'été)(s'il arrive un jour) à Paris :

 

beauté.jpgSi l'on n'aura guère de reproches à faire sur le choix des œuvres, souvent superbes (à part peut-être le fait que beaucoup viennent de musées français et seront donc déjà connues de ceux qui les arpentent régulièrement) et qui s'étalent sur cinq siècles d'histoire de l'Art, on peut se poser la question de la pertinence du thème de cette Beauté Animale. Ou plutôt se demander si la multiplication des thèmes (observation, animaux maltraités, préjugés, animaux en danger....) ne contribue pas à délayer le propos, du coup bien vague. Reste une magnifique galerie d'images, qui plaira beaucoup aux enfants...

 

La Tribune de l'Art

 

Beauté animale, Grand-Palais, jusqu'au 16 juillet

 

 

 

helene.jpgLe musée Gustave Moreau réalise régulièrement des expositions dossiers pour un mettre un thème en valeur parmi ses collections. De l'Hélène de Troie présentée au Salon et malheureusement disparue (une photo, des esquisses et répliques sont présentées), à une Hélène Glorifiée en passant par une Hèlène à la porte de Scée ou deux Hélène quasi-fantomatiques et faites de brume, on voit une évolution étonnante dans les moyens mis en oeuvre et le sens donné à son "héroïne". Une expo petite mais passionnante et une excellente occasion de voir ou revoir le musée...

 

La Tribune de l'Art

 

Hélène de Troie, la beauté en majesté, Musée Gustave Moreau, jusqu'au 25 juin

 

 

 

 

orientalisme.jpgIci aussi, le thème ressemble trop à un rassemblement hétéroclite (représentations des Juifs en terre d'Islam, paysages de la Terre Promise, les Juifs dans la Peinture d'Histoire, la création d'un Art Juif) pour convaincre vraiment, mais que les œuvres sont belles et pour la plupart peu ou pas vue, couvrant la plupart des courants artistiques du XIX° : romantisme, néo-classicisme, symbolisme, préraphaëlites, "pompiers"... Mentions spéciales à L'exécution de la juive de Dehodencq, au Samedi dans le quartier juif de Lecomte du Nouy, au Départ des israélites pour la Terre Sainte de Wyld, au Jérusalem et la vallée du Josaphat de Seddon, à la Filles de Jephté de Lehmann... Bref, ça vaut le détour...

 

Les Juifs dans l'Orientalisme, Musée d'Art et d'Histoire du Judaïsme, jusqu'au 8 juillet

10/06/2012

Fin de printemps à Paris (I)

Quelques mots (et un lien vers les excellents billets de la Tribune de l'Art) sur les expositions du moment à Paris.

 

debussy.jpgPas franchement convaincu par Debussy, la Musique et les Arts. Réunies par thèmes (son cercle, ses compositions, ses influences...), les oeuvres venant de tous les domaines de l'art semblent souvent coller au propos de façon bien artificielle et il est bien difficile de comprendre où l'expo veut en venir. Si il y a de l'excellent (mais aussi du moins bon) dans les peintures présentes, on observe qu'une bonne partie a juste traversé la Seine (et vient donc d'Orsay) et parmi celles qu'on a préféré, on notera celles de Cross, Thaulow, Rossetti et Degroux.

 

La Tribune de l'Art

 

 

Debussy. La Musique et les Arts Paris, musée de L’Orangerie, jusqu'au 11 juin 2012.

 

 

artemisia.jpgUne exposition sur un peintre caravagesque à Paris, c'est déjà un évènement, alors quand il s'agit d'Artemisia Gentileschi ! On laissera aux spécialistes les habituels problèmes d'attribution, fréquents pour cette période, pour se régaler des nombreuses oeuvres présentées, grands formats religieux comme scènes plus intimes, de l'artiste, de son père et des contemporains ou élèves. Deux remarques cependant : quelques tableaux semblent d'une qualité vraiment moindre et le fait de devoir commencer, à cause de la structure du musée Maillol, par la fin de sa carrière, est quand même assez dérangeant.

 

La Tribune de l'Art

 

Artemisia, pouvoir, gloire et passions d'une femme peintremusée Maillol, jusqu'au 15 juillet 2012

 

 

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Superbe initiative du musée du Luxembourg que de nous présenter une rétrospective consacrée à Cima da Conegliano. Peintre de la renaissance vénitienne, son art vient de la tradition locale héritée de Giovanni Bellini, tout en montrant des influences flamandes et en annonçant l'arrivée de la génération suivante (Giorgione). Corps sculpturaux, couleurs somptueuses, paysages délicats et une certaine théâtralité dans les interactions entre personnages peuplent les oeuvres, du grand tableau d'autel au cassone, peu nombreuses mais magnifiquement choisies. A ne pas manquer.

 

La Tribune de l'Art

 

Cima da Conegliano. Maître de la Renaissance vénitienne, Musée du Luxembourg, jusqu'au au 15 juillet 2012.

27/05/2012

Dernier jour...

Dernier jour pour aller à l'Institut Néerlandais voir l'exposition Un univers intime. Tableaux de la Collection Frits Lugt qui présente une centaine de tableaux flamands (XVI° et XVI°), hollandais (XVII° mais aussi quelques oeuvres du XVIII° et du XIX°), italiens, ainsi que des esquisses peintes de paysage françaises et danoises du XIX°.

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Si l'exposition est peu riche en peintures d'histoire et en "grands noms", elle présente en revanche un panorama très complet du paysage flamand et hollandais, des origines (Roelant Savery, Herri Met De Bles...) aux italianisants (Jan Both, Cornelis van Poelenburch...) ainsi que des natures mortes, des portraits et quelques scènes de genre. Parmi cet ensemble somptueux, mes tableaux préférés ont sans doute été la Femme âgée cousant d'Esaias Boursse (1631-1672), le Paysage avec une cascade et le temple de la Sibylle à Tivoli de Nicolaes Berchem (1620-1683), L’Abbaye d’Alpirsbach près de Freudenstadt (Forêt-Noire) de Frederik Sødring (1809-1862) et le superbe Paysage avec Mercure, Argus et Io de Moyses van Wtenbrouck (1595 - 1647).

 

Mais plutôt que des mots, aller voir les oeuvres, soit cet après midi sur place, soit sur le site de la Fondation Custodia où elles sont toutes reproduites.

 

Un univers intime. Tableaux de la Collection Frits Lugt, Institut Néerlandais, jusqu'au dimanche 27 mai 2012

16/04/2012

Ce printemps, au Louvre

Le Louvre ne présente pas que Léonard ce printemps, la preuve !

 

* Une petite exposition dossier consacré à Thomas Cole ferme aujourd'hui et devrait être la première d'une série consacrée à l'art américain, en association avec des musées et des fondations d'Outre-Atlantique. Organisée autour du tableau du Louvre, La croix dans la contrée sauvage, représentant un indien devant la tombe du missionnaire qui l'a converti et surprenant par sa composition (tableau carré formant le cadre en trompe-l'oeil d'une œuvre circulaire au centre duquel se trouve le soleil), elle ne présente que trois autres œuvres du maître et une de son ami Asher B Durand mais cherche à montrer comment son art d'abord sous l'influence de John Martin et de Loutherbourg va se modifier au contact de la nature sauvage et de la découverte de Turner et du paysage classique français pour devenir un des pères de la peinture locale (alors qu'il était anglais d'origine). Les tableaux sont superbes, le petit catalogue « Solo » très bien fait (à part des reproductions trop petites...) et cela donne très envie que le Grand Palais (ou autre) consacre une grosse exposition à Cole ou plus généralement aux paysages américains.

 

* Le cabinet des dessins propose lui une magnifique exposition consacré à Paul Delaroche qui mérite à elle-seule le déplacement au Louvre. On y découvre un artiste esquissant avec brio de minuscules dessins de compositions peuplées de nombreux personnages, méticuleux sur le moindre détail (six études de tête de St Jean Baptiste dans un plat), techniquement brillant (ah, ces draperies...) et excellant aussi bien pour des petites études rapides de position au crayon que des portraits finement détaillés rehaussés au pastel. Et cerise sur le gâteau, la National Gallery a prêté L'exécution de Lady Jane Grey (autour duquel se presse les passants, aussi fascinés par la scène à Paris qu'à Londres) que l'on peut ainsi comparer à plusieurs dessins. Superbe !

 

New Frontiers : L'art américain entre au Louvre. Thomas Cole et la naissance de la peinture de paysage en Amérique (jusqu'au 16 avril 2012) et Un oeil sur l'histoire : dessins de Paul Delaroche (jusqu'au 21 mai 2012), musée du Louvre, Paris.