16/01/2013
Paris, Hiver 2012-2013, partie III : à voir aussi...
Dernière partie des expos de l'hiver... (Partie I ; Partie II)
Le musée Henner continue de présenter son fond en organisant des expositions thématiques et c'est cette fois le sentiment religieux qui est étudié chez le maître alsacien, avec de très nombreuses esquisses où ils cherchent inlassablement la meilleure position pour le corps du Christ ou de la Madeleine, mais aussi quelques œuvres définitives que l'on peut comparer avec des toiles de Baudry, Bonnat ou Ribot. Comme en plus le petit catalogue est tout à fait passionnant, on se prend à rêver d'une grande rétrospective sur la peinture religieuse à la fin du XIX°.
Sensualité et spiritualité. À la recherche de l'absolu. Musée Jean-Jacques Henner, jusqu'au 17 juin
Excellente initiative que de présenter une rétrospective consacrée à Jacques-Emile Blanche, à la fois un des derniers grands portraitiste classique et un témoin privilégié de l'effervescence culturelle des salons des années 1870-1914. On y redécouvre des visages connus et surtout que Blanche est un peintre éminemment personnel. Juste un petit bémol avec le trop grand nombre d'esquisses provenant du musée de Rouen qu'on aurait bien vu remplacée par des œuvres plus « finies » , mais pas de quoi se priver de cette très belle exposition.
Du côté de chez Jacques-Émile Blanche. Un salon à la Belle Époque, Fondation Pierre Bergé - Yves Saint Laurent, jusqu'au 27 janvier 2013
Le titre est un peu trompeur car il y a finalement très peu de toiles des trois grands maîtres du baroque anversois (une, voire deux pour chacun, et pas forcément leurs plus grands chefs d'œuvre), mais le musée Marmottan Monet présente en revanche une superbe sélection de tableaux du XVII° siècle flamands (peintures d'histoire, scènes de genre, portraits, paysages, natures mortes.) sortis des collections du musée royal de Bruxelles, et pas forcément les plus célèbres, ce qui est une très bonne chose. On aura en particulier apprécié le Silène de Karel Philips Spierinck, la Suzanne de Cornelis Schut, une fête de David III Ryckaert, une cour de ferme de Jan Siberechts, deux paysages de Jacques d'Arthois... et on regrettera juste le nombre un peu trop réduit d'œuvres présentées (une petite quarantaine).
Rubens, Van Dyck, Jordaens et les autres, Musée Marmottan Claude Monet, jusqu'au 3 février
Elle vient juste de fermer (oui, je prends trop mon temps...) mais ceux qui n'y sont pas allés n'auront pas forcément raté grand chose en ne se rendant pas au musée de la Vie Romantique. Certes, les aquarelles présentées sont souvent remarquablement réalisées et donnent une bonne idée de ce à quoi pouvait ressembler des intérieurs nobles ou bourgeois durant le XIX° siècle dans différents pays. Mais tout cela se révèle rapidement assez rébarbatif. On notera quand même les deux très belles œuvres de Rudolf von Alt.
Intérieurs romantiques, Aquarelles 1820-1890, musée de la vie romantique, jusqu'au 13 janvier 2013
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18/11/2012
Des gravures à Barcelone
Il n'y avait pas a priori d'exposition de peintures pendant mon petit séjour barcelonais, mais la gravure était en revanche à l'honneur avec deux de ses plus grands maîtres.
Au musée diocésain, on peut admirer sur une soixantaine d'oeuvre toute la maîtrise de la lumière de Rembrandt dans ses portraits, scènes de genre et scènes religieuses. Pendant ce temps là, au Caixa Forum, Piranese est représenté par de très nombreuses oeuvres depuis des plans et vues archéologiques jusqu'à des scènes quasi-hallucinatoires. Mais sont présentées aussi des reconstitutions d'objets d'après des gravures et des photos contemporaines comparées à certaines oeuvres. Même si on a déjà vu nombre de ces gravures, ces deux expositions permettent de bien réaliser l'étendue de l'imagination et du génie des deux artistes.
Las Artes de Piranesi, Caixa Forum, Barcelone, jusqu'au 20 janvier.
Rembrandt : Virtuoso del grabado, Musée Diocésain, Barcelone, jusqu'au 13 janvier.
PS : pas eu le temps en revanche de voir les gravures de Fortuny au MNAC, mais après avoir passé des heures dans les collections et pas forcément apprécié ses peintures...
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08/11/2012
London Baby ! Part IV
Un peu de chance, puisque c'est le dernier jour de mon court séjour londonien (le 02/11) qu'ouvrait la nouvelle exposition de la Queen's Gallery consacrée à la renaissance dans les états du nord.
Après une première petite salle consacrée aux portraits expliquant la situation politique, on entre dans le vif du sujet avec la salle consacrée à Dürer puis à l'art dans l'empire romain germanique. Du grand maître allemand, une seule peinture, le Burkhard of Speyer, mais beaucoup de gravures dont certaines des plus célèbres (la série de l'Apocalypse ou le Chevalier, la Mort et le Diable) ce qui rappelle des bons souvenir de la grande exposition du petit Palais mais fait un peu doublon, et heureusement, une belle série de dessin, dont un Lévrier ou une Vierge à l'enfant couronnée par un ange. De ses compatriotes, on notera surtout trois oeuvres de Lucas Cranach l'ancien (Apollon et Diane) aidé de son atelier (Lucrèce, Le jugement de Paris) et des portraits (Apt, Brosamer, Baldung Grien).
La salle suivante est consacrée à Hans Holbein le jeune et à la renaissance française. Si cette dernière est assez mal représentée par des dessins de l'école de Fontainebleau et des portraits de qualité assez inégale et dont on ressortira le Hercule-François, duc d'Alençon et d'Anjou par François Clouer, le premier est bien entendu très bien représenté par un Noli Me Tangere et une superbe série de portraits, peints et dessinés, dont le Derich Born, le Sir Henry Guildford et le Sir Richard Southwell auront ma préférence. Dans de petits cabinets, on admire des miniatures et autres oeuvres sur papier. Enfin la dernière salle consacrée aux flamands présentent quelques chefs-d'oeuvres (Les quatre dernières choses de Heemskerck , Adam et Eve de Gossaert, le Massacre des Innocents de Pieter Brueghel) et d'autres oeuvres plus anecdotiques. On note enfin de magnifiques armures et tapisseries, malheureusement hors catalogue.
Bref, une expo qui mérite le détour...
The Northern Renaissance: Dürer to Holbein, The Queen's Gallery, jusqu'au 14 avril 2013.
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07/11/2012
London Baby ! Part III
Si sur le papier l'exposition The Lost Prince : the life and death of Henry Stuart ne concerne pas forcément énormément ces pages, une bonne moitié des oeuvres présentées sont en fait des peintures, miniatures et dessins (le reste étant composé de lettres, livres, médailles...).
Bien entendu, une grande majorité des peintures sont des portraits du prince, de sa famille et de ses proches, par les principaux portraitistes et miniaturistes actifs à cette époque en Angleterre (et souvent d'origine étrangère) : Robert Peake l'ancien, John de Critz, Marcus Gheeraerts le jeune, Nicolas Hilliard ou Isaac Oliver (très belle miniature du prince, qui sert d'ailleurs d'affiche à l'exposition, utilisé bien plus tard par Daniel Mytens pour en faire un portrait). Souvent un peu secs et archaïsants, ils permettent de voir l'évolution du genre aux environs de 1600 avec l'apparition du portrait équestre ou en extérieur. Ils souffrent quand même de la comparaison avec un portrait bien plus moderne et naturel de Michiel van Mierevelt (et encore plus avec celui peint par Rubens 20 ans plus tard...).
Dans les autres sections consacrées à son intérêt pour les arts ou la politique, on notera une belle marine d'Adam Willaerts, l'embarquement de l'Electeur Palatin après son mariage avec Elisabeth, la soeur d'Henry, quelques semaines après sa mort, un superbe vieillard tenant un coquillage de Mierevelt, un Christ chez Marthe et Marie de Hans Vredeman de Vries et Anthonie Blocklandt ainsi que deux très beaux portraits dessinés de Hans Holbein le jeune.
Une exposition intéressante mais qui risque de frustrer un peu aussi bien l'amateur d'histoire (mais que dire d'un prince mort à 18 ans ?) que l'amateur d'art (les oeuvres sont de qualité très inégale), d'autant qu'elle n'est pas très grande mais relativement chère (14 $ !).
The Lost Prince : the life and death of Henry Stuart, National Portrait Gallery, Londres, jusqu'au 13 janvier 2013.
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04/11/2012
London Baby ! Part II
L'ambition de ce modeste blog n'est pas de faire une analyse détaillé (pour ça, on vous renvoie au superbe billet de la Tribune de l'Art) mais d'exprimer son ressenti après la visite d'une exposition. Et la grande rétrospective consacrée au Préraphaélites à la Tate Gallery me laisse avec les étranges impressions contradictoires de n'avoir rien appris, d'en avoir pris plein les yeux et de ne pas en avoir vu assez (pourtant avec plus de 150 oeuvres et deux heures de visite...).
Prenons par exemple la première salle (par ailleurs trop petite pour la foule, ce qui provoque un goulot d'étranglement alors que le reste de l'exposition est assez fluide) consacrée à l'origine du mouvement et à ses débuts : elle présente quelques oeuvres d'artistes ayant influencé les futurs Préraphaélites (Overbeck, Dyce, Holst et même Lorenzo Monaco) mais sans doute pas assez (les Nazaréens auraient pu être mieux représentés) avec la Isabella de Millais, le Rienzi de Hunt et l'Enfance de la vierge Marie de Rossetti, trois des premières oeuvres de la confrérie exposées au public. Très bien. Mais où sont les artistes officiels de l'époque pour comprendre à quoi ils s'opposaient et en quoi leur art est révolutionnaire. Et c'est là le problème de l'exposition : nous vendre les Préraphaélites comme une avant-garde sans nous expliquer pourquoi et n'être donc au final qu'une gallerie d'images (et le catalogue n'est pas mieux, pas cher mais quasi dépourvu d'essais critiques).
Mais quelle gallerie d'images par contre...
La plupart des oeuvres vues en reproduction quelque part (les plus célèbres donc) sont là, dans une des différentes sections (History, Nature, Salvation, Beauty, Paradise, Mythologies) de l'exposition : l'Ophélie, le John Ruskin ou La Jeune Aveugle de Millais ; L'ombre de la mort , Le Mauvais Berger , La Dame de Shalott ou La Lumière du Monde de Hunt ; L'annonciation , Lady Lilith ou Trouvée de Rossetti ; Le Travail , Les Jolis Agneaux ou The Last of England de Ford Madox Brown ; le cycle de Persée, Les escaliers dorés ou Le Roi Cophetua et la Jeune Mendiante de Burne-Jones... ils sont tous là et bien d'autres encore ! On peut aussi admirer quelques oeuvres d'autres participants au mouvement (ou d'artistes proches) en regrettant de ne pas voir plus de tableaux de William Shakespeare Burton, Arthur Hughes ou John Brett.
Bref, un ravissement pour les yeux, mais en ne proposant ni l'art qu'ils rejetaient ni l'art qu'ils ont pu influencer, l'exposition montre les Préraphaélites sans expliquer leur modernisme ou leurs différences. Il reste les livres...
Pre-Raphaelites : Victorian Avant-Garde, Tate Gallery, jusqu'au 13 janvier 2013.
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03/11/2012
London Baby ! Part I
En proposant une exposition consacrée aux débuts de la carrière de Peter Lely, la Courtauld Gallery réussit à éblouir et à frustrer terriblement. En effet, en réunissant 12 peintures de très belle qualité dans une seule salle, il propose ce qui aurait fait l'introduction parfaite à une grande rétrospective. Les deux portraits présents dans les collections permanentes ne suffisent pas à satisfaire notre appétit...
Difficile de deviner parmi ces scènes pastorales que l'on a affaire au futur "remplaçant" de van Dyck comme portraitiste officiel de la cour. On pense sur quelques oeuvres à son maître supposé, Peter de Grebber ; sur d'autres à Jacob van Loo, autre nordique exilé ; enfin certains détails "réalistes" et certains éclairages évoquent les caravagesques d'Utrecht. Bref, une exposition "dossier" passionnante qui nous montre un jeune artiste cherchant encore son style en ne proposant que de très belles oeuvres. On n'en dira pas autant de la petite exposition de dessins de Lely et d'artistes qu'il a collectionné...
Enfin, si l'exposition est petite, c'est l'occasion de rappeler que la Courtauld Gallery présente une collection permanente de premier plan depuis les primitifs italiens jusqu'aux impressionnistes (avec des peintures célèbres de Manet, Renoir, Degas...) et au delà, avec des oeuvres de Botticelli, Metsys, Parmesan, Rubens, Goya, Guardi... Une visite indispensable si on passe à Londres !
Peter Lely: A Lyrical Vision, The Courtauld Gallery, jusqu'au 13 janvier 2013
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03/03/2012
Sympa, l'Ernest
Si l'exposition consacrée à Ernest de Bavière, prince-évèque de Liège, ne concerne apparemment pas ce lieu, de nombreux thèmes bénéficiaient de quelques peintures pour les représenter. On pouvait ainsi admirer Les quatre philosophes de Rubens, L'alchimiste de David Teniers, deux scènes de bataille de Sebastien Vranckx et Roelandt Savery, deux portraits et une Forge de Vulcain de Gerard Douffet, une Mine de cuivre de Lucas Gassel, le Christ chez Marthe et Marie de Joos Goemare, le portrait en pied du prince (dont j'ai oublié l'artiste) et celui de son prédécesseur par Otto van Veen.
Une petite section était consacrée à Lambert Lombard, le grand artiste liégeois ayant crée une académie. Outre une œuvre du maître (Les saintes femmes au tombeau) et son superbe portrait par Antonio Moro, on trouve quelques œuvres de ses élèves, assez médiocres et parfois en fort mauvais état. Une belle exposition (qui intéressera les enfants, en plus), riches d’œuvres d'art variées et présentant un personnage haut en couleur (marié, avec des enfants, chasseur de sorcières mais pratiquant l'alchimie...) à laquelle il ne manque qu'un catalogue...
Ernest de Bavière (1554-1612), un prince de Liège dans l'Europe Moderne, Liège, Grand Curtius, jusqu'au 20 mai 2012.
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