29/02/2012
J'attends Namur...
Un petit voyage en Belgique a été l'occasion de faire plusieurs expositions en commençant par une passionnante rétrospective au musée Félicien Rops de Namur consacrée à William Degouve de Nuncques. Peintre symboliste quasi-autodidacte (ce qui donne un petit côté naif à certaines toiles) proche de Toorop, De Groux, Verhaeren ou Maeterlinck, il est l'auteur d'une œuvre très diverse mais marquée par un certain immobilisme et l'absence quasi-absolue de présence humaine.
En effet, à part dans sa période "mystique" où il a peint des sujets religieux (saisissante Fuite en Egypte, toute de bleus comme d'autres tableaux), elle ne se remarque que par ses constructions mais quasiment jamais par ses figures. Ainsi ses nombreux paysages de neige (sublime Arbre aux corbeaux) comme les quelques vues de Majorque (la partie la plus colorée de son œuvre, par exemple sur 'Côte aux Baléares') nous mettent face à une nature belle, simple et nue. S'il n'a ni la brillance technique d'un Guigou pour les effets de chaleur, ni celle d'un Thaulow pour les effets de neige, ses paysages utilisant souvent des lignes très géométriques et une succession de plans sont d'une poésie rare.
Mais le plus saisissant dans l'exposition restent ses paysages mystérieux et ses nocturnes. On s'angoisse de devoir entrer dans La Forêt lépreuse, on s'attend à voir surgir des fantômes de cette batisse abandonnée situé le long du Canal, qui provoque l'incroyable sensation de découvrir la vue comme si on était en train de glisser sur le fleuve, on découvre un nouveau visage de la Sérénissime dans A Venise... L'excellent catalogue est plein d'essais très instructifs et de très belles photos, qui nous feraient presque regretter qu'il n'y ait pas eu deux fois plus d'œuvres présentées... Une expo à ne pas manquer si vous passez dans le coin.
William Degouve de Nuncques, maître du mystère, musée Félicien Rops de Namur jusqu'au 6 mai 2012 puis au Kröller-Müller Museum d'Otterlo du 26 mai au 2 septembre 2012.
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18/02/2012
Vite, ça ferme demain !
Deux mois que je dois parler de l'exposition Henri Edmond Cross et le néo-impressionnisme. De Seurat à Matisse au Musée Marmottan - Claude Monet et que je repousse le billet par manque de temps et d'inspiration. Du coup, elle ferme demain et on va juste en dire quelques mots...
Comme le nom l'indique, il ne s'agit pas vraiment d'une exposition monographique mais plutôt de replacer l'art de Cross au milieu de celui de ses contemporains (Henri Matisse, Maximilien Luce et Théo van Rysselberghe sont particulièrement bien représentés) depuis les débuts de l'apparition du divisionnisme (où les artistes restent assez proches) jusqu'à l'ouverture sur les avant-gardes (fauvisme mais pas que). Il est alors fascinant de voir comment les recherches de chacun l'emmène à des utilisations différentes de la technique en fonction de ses envies et de ses besoins. Si pour ma part, parmi la trentaine de peintures de Cross, j'aurais une préférence pour ses représentations de la campagne avec une lumière très frontale (Femmes liant la vigne et Les vendanges en particulier), chacun trouvera son plaisir dans cette très belle expo qui aurait sans doute mérité de présenter le double d'oeuvres pour mieux étayer son propos. Et une grande rétrospective Cross ne semblerait pas imméritée...
Henri Edmond Cross et le néo-impressionnisme. De Seurat à Matisse au Musée Marmottan - Claude Monet, jusqu'au 19 février 2012
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