Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

12/03/2011

Georges de Lastic

S'il fait beau ce dimanche (et même s'il pleut en fait), il ne faut pas hésiter à se rendre sur les lieux de l'exposition sur Georges de Lastic. Partagée entre les deux musées dont il fut le conservateur, le musée de la vénerie à Senlis et le musée de la chasse et de la nature à Paris, elle présente au public jusqu'au 13 mars un florilège parmi les collections d'un sacré amateur d'art.

 

lastic.jpg

 

 

On ne peut qu'être ébloui par la qualité des portraits en entrant dans la première salle parisienne, éblouissement confirmé dans la salle suivante et à Senlis. Ce sont des œuvres majeures qui se présentent sous nos yeux et pas les plus grands spécialistes français du genre, formant un superbe panorama du genre : Pierre Mignard (le très classique mais tout à fait superbe Portrait présumé de Marie Mancini qui n'est pas attribué avec certitude ou le modello pour La famille du Grand Dauphin), Hyacinthe Rigaud (La Comtesse de Lignières avec ses étoffes chatoyantes mais aussi trois portraits d'artistes dont Antoine Coysevox et Gabriel Blanchard), Nicolas de Largillière (un ensemble exceptionnel dont une somptueuse Marie Madeleine de la Fayette où le chien allongé devant sa jeune maîtresse et le paysage rappelle que l'artiste était loin de n'être que portraitiste, mais aussi le portrait d'enfant Nicolas Jean-Baptiste Hallé en saint Jean-Baptiste, le Portrait de gentilhomme que l'on voit sur l'affiche de l'exposition ou ou le portrait de famille La marquise de Noailles et ses deux enfants dans lequel trouve sa place un portrait de l'époux défunt), Nattier (un inhabituel Mademoiselle de Charolais peinte en robe de bure).

 

Mais on découvre également un Autoportrait où Isaac Fuller semble se représenter éméché, une version du Portrait équestre de Louis XIV à cheval par René-Antoine Houasse et trois charmants portrait d'enfants du XIXème, deux par le prix de Rome Léon Bénouville manquant un peu de naturel et le troisième plus gracieux par Léopold Horovitz. Le portrait n'est pas le seul genre brillamment représenté puisque sont aussi présentes des natures mortes par Largillière, Meiffren Conte (somptueuse Nature morte d'orfèvrerie, coquillages et jeu de cartes), Jean-Baptiste Oudry et deux simples et raffinées études de fleurs de Anne Vallayer-Coster ; des modello (Philippe et Jean-Baptiste de Champaigne, Nicolas Loyr, Joseph Parrocel), un très beau paysage classique de Jean Lemaire, deux ravissantes scènes de genre de Jacques van Schuppen et quelques œuvres sur papier (Oudry, Louis Aubert). Enfin, comment ne pas finir par l'artiste que Georges de Lastic a cherché sans cesse à remettre en valeur (et dont la monographie vient de paraître), le peintre des chasses de Louis XIV Alexandre-François Desportes. En plus d'une délicate Étude de fleurs, le musée de Senlis présente dans la salle qui lui est consacré et où trônent deux grands formats, trois œuvres superbes : Beagles chassant un lièvre, Chasse au cerf et Gibier mort gardé par un chien.

 

Deux très belles expositions dont on regrettera pour des raisons de commodité qu'elles ne soient pas réunies (même si on comprend très bien pourquoi), accompagnées d'un catalogue aux illustrations superbes avec des articles et des notices passionnantes.

 

Georges de Lastic (1927-1988), le Cabinet d'un amateur.

Musée de la chasse et de la nature, Paris et musée de la vénerie, Senlis, jusqu'au 13 mars 2011.

Giuseppe de Nittis

Publié auparavant sur jécoutedelamusiquedemerde (le 6 novembre 2010).

 

Vous vouliez avoir voir l'expo Claude Monet mais les heures de queue et l'idée de se masser à 50 devant chaque oeuvre vous rebutent ? Pourquoi ne pas traverser l'avenue Winston Churchill et profiter de l'expo sur son contemporain Giuseppe de Nittis au Petit-Palais ?

 de nittis.jpg

Artiste protéiforme dans ses thèmes (l'expo est d'ailleurs regroupé ainsi plutôt que chronologiquement : le Vésuve, les courses, Londres...) et dans sa manière (de l'esquisse impressionniste à des tableaux au métier très fini), l'italien basé en France connut un beau succès tout à fait compréhensible à la vue de la centaine d'oeuvres exposées. Il fait ainsi un sérieux concurrent à son ami Tissot dans la représentation des élégantes mondaines (le côté ampoulé et sec en moins) et un peintre des rues parisiennes agitées bien plus convaincant et moins anecdotique qu'un Béraud. On sent toujours chez lui le souci de la représentation magnifiée de la nature et de ses éléments, que ce soit dans un paysage d'Italie bercé de soleil et composé en atelier ou des petits tableaux de nuages brossés sur le vif.

 

Personnellement, j'avouerai une préférence pour les trois charmantes scènes de neige et pour la magnifique série de petites vues du Vésuve, d'une liberté de touche  et de composition extraordinaires tout en admirant sa capacité (d'apparence surprenante pour quelqu'un du sud) à rendre les ambiances brumeuses et humides, ce qui en faisait le peintre parfait des rues animées de Londres, cette salle de l'expo étant sans doute celle qu'il est le plus difficile de quitter...

 

Encore une très belle expo au Petit-Palais, qu'on recommandera chaudement. Tous les renseignements pratiques sont sur ce site

Le maestro della tela jeans

Auparavant publié sur jécoutedelamusiquedemerde (le 27 octobre 2010).

 

Étrangement, le billet de Thomas sur la série Maison Close m'emmène à parler de l'exposition Le Maître de la toile de jeans à la Galerie Canesso qui ferme dans quelques jours (en fait elle est prolongée jusqu'au 27 novembre, courrez-y !). Quel rapport, me direz-vous ? La représentation d'une certaine misère. Mais là où on peut s'interroger sur les motivations d'une chaîne qui a crée son empire sur la trinité Foot-Cul-Déconne en montrant un bordel du passé (notons que je n'essaierai jamais de regarder cette série), un maître anonyme de la fin du XVIIème siècle reste d'une étonnante actualité.

 

maestro2010.jpg

 

En voyant ce Petit mendiant avec une part de tourte d'il y a au moins 300 ans, difficile de ne pas penser à ces reportages sur les Roms dont les infos télé nous ont gavé ces dernières semaines. Et pas seulement en raison de cette veste en jean rapiécée qui paraît d'abord totalement anachronique. Peu importe de savoir si cette toile de coton de Gênes est à l'origine du jean ou pas, l'important est qu'elle est servie à rassembler un petit groupe de toiles anonymes (10 dont 8 sont présentes à l'expo) sous un patronyme générique excellemment trouvé (le Maître de la toile de jeans, donc) parmi ces peintres de la réalité où il y a encore tant de choses à découvrir.

 

Fans d'expositions copieuses, passez votre chemin car il n'y a « que » 14 œuvres à admirer (trois de peintres précédant notre anonyme et trois probablement postérieures). Mais cela laisse d'autant plus de temps pour admirer, comparer et méditer. Car il n'y a chez le Maître de la toile de jeans aucun désir d'anecdote, encore moins de leçon de morale et absolument pas de performance technique. La condition humaine des pauvres gens est représentée dans toute sa simplicité, sa banalité, sa brutalité. Il n'y a pas de beau ici, pas d'histoire non plus, et on peut s'interroger sur le public qu'il pouvait y avoir pour ce genre d'œuvres. A moins qu'un sens caché ne nous échappe aujourd'hui. Reste huit toiles, un peu hors du temps, qui nous touche plus qu'elle ne le devrait....

 

Et ce qu'il se dégage finalement, chez ces « petites gens », est un fort sentiment de lassitude, de résignation, de renoncement. Et de se demander si un artiste n'obtiendrait pas le même genre de chose en cherchant à représenter la France d'octobre 2010... Ce qui serait autrement plus intéressant, judicieux, osé et significatif que de s'intéresser à la condition des putes il y a 140 ans. Mais quel en serait le public ?

Normandie impressionniste

Publié auparavant dans jécoutedelamusiquedemerde (le 18 août 2010).

 

Une ville pour l'impressionnisme, Monet, Pissarro, Gauguin à Rouen

Musée des Beaux-Arts de Rouen

 

Pièce maîtresse du festival Normandie Impressionniste 2010, l'exposition a pour but de montrer l'importance de la ville dans l'impressionnisme, aussi bien par son choix fréquent comme thème que pour les conséquences que sa vision aura sur la manière de certains peintres ou pour les artistes qui en sont originaires.

 

rouen.jpg

 

Après une première salle consacrée à la peinture de Rouen avant les impressionistes (Corot, Turner, Paul Huet, Jongkind), on alternera les salles consacrées à un thème (le paysage fluvial, les débuts de l'école de Rouen, le tournant du siècle, la deuxième génération de l'école de Rouen) et celles consacrées à un artiste (premier séjour de Pissaro, séjour de Gauguin, Monet et les cathédrales, derniers séjours de Pissaro) avec un ravissement constant. Le choix des oeuvres, venues aussi bien de musées de Province que de l'étranger ou de collections privées est absolument impeccable. Et si on émettra une réserve sur la présence de Gauguin, fort peu (et plutôt mal) représenté, sur l'affiche, on sortira émerveillé devant le formidable choix d'oeuvres de Pissaro et ravi d'avoir découvert en Charles Lapostolet, Léon Jules Lemaître ou Charles Frechon (entre autres) bien plus que de simples petits maîtres.

 

Une exposition comme le Grand Palais ne nous en a plus présenté depuis longtemps, à conseiller absolument à tous, même les plus blasés ou rétifs à l'impressionnisme.

 

Millet, à l'aube de l'Impressionnisme

Musée d'art Thomas-Henry, Cherbourg

 

Bien que parmi les fondateurs de l'école de Barbizon, Jean-Francois Millet est plus souvent considéré comme un peintre réaliste que pré-impressionniste et il allait être intéressant de voir comment l'exposition allait se raccrocher aux branches du thème général de la Normandie Impressioniste.

 

millet.jpg

 

Eh bien tout simplement en en restant très éloigné... Montrée chronologiquement, l'évolution du rapport de Millet à la peinture de la nature s'avère passionnante, depuis les oeuvres du début, copiées ou à la manière de maîtres anciens au chef d'oeuvre final, L'église de Gréville du musée d'Orsay. C'est ce sentiment profond de la nature que l'on retrouvera plus tard chez les impressionnistes. Très didactique, l'exposition ne présente malheureusement que peu d'oeuvres, la plupart venant des collections du musée. Mais on y découvrira un Millet dessinateur tout à fait charmant et qui évoque les paysagistes hollandais avec le regret de ne pas en voir plus...

 

Une exposition sympathique mais trop petite pour être indispensable et justifier le déplacement, à moins que vous ne connaissiez pas la très riche collection permanente, certes très classique (Fra Angelico, Murillo, Poussin, Vouet, David...) mais assez exceptionnelle pour une ville de cette taille.

 

Sur les pas de Corot en Normandie

Musée des Beaux-Arts, Saint-Lô

 

Là-aussi le rapport avec la Normandie Impressionniste est pour le moins ténu mais après tout, Corot est considéré comme un des précurseurs et il a peint en Normandie alors...

 

corot.jpg

 

Dans un grand bazar (l'expo a lieu au milieu des -pauvres- collections permanentes du musée) et suivant une thématique peu claire, sont accrochées quelques oeuvres de Corot, Millet, de petits paysagistes et du photographe Christian Malon, de très loin le plus représenté au point qu'on puisse considérer qu'il est, sinon la star de l'expo, du moins son fil conducteur. La plupart des dessins de Corot étant des photos, les originaux n'ayant pas le droit d'être prêtés, il y a peu de choses à se mettre sous la dent à part de nouveaux dessins de Millet, toujours aussi agréables, et la Vue de St-Lô de Corot venue du Louvres dont on admirera le génie en la comparant à des vues équivalentes de petits maîtres. Et si les photos sont saisissantes par ce qu'elle nous montre de campagnes presque similaires à celles représentées par les artistes du XIX°, ce n'est pas franchement pour cela qu'on était venu.

 

Une petite exposition pas désagréable mais qu'on ne se voit pas recommander tellement elle semble désorganisée et bancale.

 

Honfleur, entre tradition et modernité, 1820 - 1900

Musée Eugène Boudin, Honfleur

 

Retour en plein dans le sujet du festival, avec un des musées de province aux expositions en général des plus intéressantes...

 

courbet.jpg

 

Très dense, l'exposition nous présente près de 200 oeuvres de toute provenance, aussi bien de grands maîtres (Boudin, qui se taille bien entendu la part du lion, Monet,  Corot, Courbet, Dufy) que d'artistes reconnus (Jongkind, Bonington, Th. Rousseau, P Huet), un peu oubliés (Français, Pelouse, Mozin, Isabey) voire méconnus (Smargiassi, Thiollet, Cassinelli), et montrant des scènes de la région de Honfleur. Présentée par thèmes (marines, ports, plages...), elle manque d'explication dans ses choix et ses partis pris, tout en offrant à boire et à manger, tant la qualité varie d'une peinture à une autre (le choix des Boudin laisse parfois songeur par exemple). Mais on aura le plaisir de découvrir des oeuvres comme Prairie près de Trouville de Brascassat, Pâturages aux environs de Honfleur de Troyon, Honfleur, marine au large de la côte de Grâce de Mozin, Bateaux à vapeur dans le port de Honfleur de Charles Pécrus et tant d'autres...

 

Plus copieuse mais pas très digeste (200 c'est beaucoup...), moins prestigieuse dans ses oeuvres et beaucoup moins claire que sa consoeur de Rouen, Honfleur, entre tradition et modernité, ravira les fans de peinture du XIX° (enfin surtout de paysages...) à défaut d'être vraiment indispensable.

 

Pour en savoir plus sur le festival...

 

 

Les Duval Le Camus

Auparavant publié sur jécoutedelamusiquedemerde (le 6 juillet 2010).

 

Il peut sembler étrange de parler d'une expo qui s'est terminée avant-hier. Pourtant impossible de ne pas trouver de similitudes avec l'univers de la musique : de grosses sorties la plupart du temps sans intérêt (Renoir, Turner, Munch...) dont tout le monde parle et d'autres dont on n'apprend l'existence que quand il est trop tard...

 

Commençons donc d'abord par féliciter le musée des Avelines à St Cloud d'avoir voulu remettre en lumière ces deux gloires locales (Pierre fut maire de la ville et son fils Jules-Alexandre a peint les murs de l'église St Clodoald) largement oubliées des histoires de l'art officielles et d'avoir réussi à réunir un ensemble d'oeuvres important et de qualité : grâce à ce genre d'exposition, la compréhension que l'on peut avoir d'une période s'améliore et l'on découvre que certains agréables petits maîtres ont bien des choses à dire.

duval-père.jpg

Passé dans l'atelier du grand David, Pierre Duval le Camus (1790-1854) n'en a guère retenu plus qu'une certaine aisance technique, préférant à la grande peinture d'histoire les scènes de genre et les petits portraits en pied. Héritier direct dans les premières oeuvres présentées de la fin du XVIIIème siècle français (Drolling, Boilly, Marguerite Gérard), il va progressivement se créer un style à la fois anecdotique, précis et piquant qui n'est pas sans évoquer certains de ses contemporrains anglais (Landseer) ou autrichiens (Waldmüller) mais avec un côté nettement plus populaire qui n'est pas sans faire penser par moment aux futurs naturalistes. La quarantaine d'oeuvres présentes met en lumière un artiste tout à fait charmant.

duval-fils.jpg

Son fils Jules-Alexandre Duval le Camus (1814-1878) fait lui partie de ces artistes qui profitèrent du besoin de redécorer les églises parisiennes  pour obtenir des commandes de l'état et dont on rédécouvre progressivement les mérites depuis l'ouvrage de référence de Bruno Foucart sur la peinture religieuse. Pas forcément remarquable par son dessin ou sa composition, il se montre fort original dans son colori, contrasté et assez agressif ; renforcant l'émotion dans ses oeuvres. Et l'on ne peut que regretter, même si on la comprend très bien, l'absence d'autres grands tableaux religieux que le Saint Come et saint Damien guérissant les malades de l'église de Luzarches qui auraient pu nous permettre de mieux appréhender la sensibilité de l'artiste.

 

Heureusement, le catalogue, à la fois bien fait, truffé de belles plumes de référence et pas cher, permet de prolonger longuement l'exposition et pourra éventuellement faire passer aux absents le regret de ne pas avoir été au courant plus tôt. On pourra trouver un excellent article avec de très belles photos sur La Tribune de l'Art.

Les Orientales

Auparavant publié sur jécoutedelamusiquedemerde (le 17 avril 2010).

 

Pour marquer le redémarrage progressif de ce blog, une petite expo parisienne avec Les Orientales au musée Victor Hugo.

les orientales.jpg

Il est amusant de constater que, si la peinture orientaliste est très présente en librairie, elle est finalement peu représentée dans les musées (on serait curieux de voir les réserves du musée d'Orsay (entre autre) sur ce thème) et bénéficie rarement d'expositions. Une bonne raison de se rendre place des Vosges...

 

Organisée autour de grands thèmes tels les précurseurs (section d'ailleurs malheureusement pauvre en oeuvres), en Grèce ou les femmes, l'expo nous présente sculptures, dessins, gravures et peintures, souvent de petites dimensions, aussi bien d'artistes majeurs (Delacroix, Géricault, Chassériau) que quasi-inconnus mais pour une bonne partie rarement ou jamais vues (pas mal proviennent de collections privées ou des musées d'Athènes). Le tout organisé autour de textes du grand Totor (oui, il faut bien justifier la présence de l'expo en ce lieu).

 

Si l'ensemble n'est pas d'une grande cohérence, ni thématique ni qualitative, on prend plaisir à flâner dans les salles pour découvrir de charmants petits trésors en lisant les extraits proposés. Et parmi les différentes représentations, souvent assez comiques avec notre regard contemporrain, il faut bien le dire, de Mazeppa, celle de Géricault nous éblouit et laisse un souvenir impérissable. On n'en dira pas autant d'une exposition sympathique mais d'une portée trop limitée.

 

entre Belgique et Pays-Bas

Auparavant publié sur jécoutedelamusiquedemerde (le 7 mars 2010)

 

le greco.jpgLe Greco à Bruxelles

 

Si pour ceux qui ont visité Tolède, cette exposition est sans doute inutile, elle permettra aux autres de voir un splendide rassemblement d'oeuvres (même si on peut regretter que certains grands musées n'aient pas laisser partir certaines toiles...) montrant comment Dominikos Theotokopoulos a réussi à fusionner l'art de l'icône de sa formation initiale, le maniérisme des formes et le coloris vénitien. Et comme le Bozar a magnifiquement réussi à mettre l'expo en valeur, on ne peut que conseiller le déplacement (300 bornes de Paris, ce n'est rien...)

 

 

wouwerman.jpgWouwerman à La Haye

 

Je m'attendais à un minimum de monde vu que l'exposition fermait deux jours plus tard, mais non, grand calme sur La Haye (d'un autre côté, ce n'est déjà pas la ville la plus vivante alors avec ce froid...). L'occasion était belle de remettre en valeur un des peintres du siècle d'or hollandais les plus côtés du XVII° et du XVIII° et l'essai est transformé : peu d'oeuvres, compte tenu de l'importance du corpus connu de Philips Wouwerman, mais que des pièces d'une qualité incontestable, venues des plus grands musée et de collections privées, permettant d'oublier les innombrables copies, imitateurs (dont son frère Pieter) et oeuvres mineures vues un peu partout et de remettre Wouwerman à sa place, parmi les artistes hollandais majeurs du XVII°. Ses chevaux (qui ont fait sa réputation) sont magnifiques, et le reste aussi.

 

leyster.jpg Leyster à Haarlem

Toute petite expo (11 oeuvres), mais vu le faible nombre d'années entre son accession à la maîtrise et son mariage qui signifia la fin de sa "carrière", il était inutile d'espérer beaucoup plus. Mais l'intérêt n'était pas là, la qualité permettant de toute façon d'oublier la quantité. La comparaison avec les nombreuses oeuvres de Frans Hals présents au musée permet ainsi de s'interroger, avec les responsables de l'exposition, sur son passage supposé (mais non avéré par les textes) dans l'atelier du maître (avec lequel est fut d'ailleurs en procès au sujet d'un apprenti), car si les deux peintres ont une touche très libre, ils l'utilisent avec des objectifs très différents. Et puis la présence de ses deux seules natures mortes certaines (et d'une aquarelle de tulipe) datant d'après son mariage avec le peintre Jan Miense Molenaer, vaut à elle seule le détour et interroge sur ce qui nous reste encore à découvrir sur la première femme maître-peintre de l'école hollandaise.