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03/03/2012

Sympa, l'Ernest

Si l'exposition consacrée à Ernest de Bavière, prince-évèque de Liège, ne concerne apparemment pas ce lieu, de nombreux thèmes bénéficiaient de quelques peintures pour les représenter. On pouvait ainsi admirer Les quatre philosophes de Rubens, L'alchimiste de David Teniers, deux scènes de bataille de Sebastien Vranckx et Roelandt Savery, deux portraits et une Forge de Vulcain de Gerard Douffet, une Mine de cuivre de Lucas Gassel, le Christ chez Marthe et Marie de Joos Goemare, le portrait en pied du prince (dont j'ai oublié l'artiste) et celui de son prédécesseur par Otto van Veen.

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Une petite section était consacrée à Lambert Lombard, le grand artiste liégeois ayant crée une académie. Outre une œuvre du maître (Les saintes femmes au tombeau) et son superbe portrait par Antonio Moro, on trouve quelques œuvres de ses élèves, assez médiocres et parfois en fort mauvais état. Une belle exposition (qui intéressera les enfants, en plus), riches d’œuvres d'art variées et présentant un personnage haut en couleur (marié, avec des enfants, chasseur de sorcières mais pratiquant l'alchimie...) à laquelle il ne manque qu'un catalogue...

 

Ernest de Bavière (1554-1612), un prince de Liège dans l'Europe Moderne, Liège, Grand Curtius, jusqu'au 20 mai 2012.

29/02/2012

J'attends Namur...

Un petit voyage en Belgique a été l'occasion de faire plusieurs expositions en commençant par une passionnante rétrospective au musée Félicien Rops de Namur consacrée à William Degouve de Nuncques. Peintre symboliste quasi-autodidacte (ce qui donne un petit côté naif à certaines toiles) proche de Toorop, De Groux, Verhaeren ou Maeterlinck, il est l'auteur d'une œuvre très diverse mais marquée par un certain immobilisme et l'absence quasi-absolue de présence humaine.

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En effet, à part dans sa période "mystique" où il a peint des sujets religieux (saisissante Fuite en Egypte, toute de bleus comme d'autres tableaux), elle ne se remarque que par ses constructions mais quasiment jamais par ses figures. Ainsi ses nombreux paysages de neige (sublime Arbre aux corbeaux) comme les quelques vues de Majorque (la partie la plus colorée de son œuvre, par exemple sur 'Côte aux Baléares') nous mettent face à une nature belle, simple et nue. S'il n'a ni la brillance technique d'un Guigou pour les effets de chaleur, ni celle d'un Thaulow pour les effets de neige, ses paysages utilisant souvent des lignes très géométriques et une succession de plans sont d'une poésie rare.

 

Mais le plus saisissant dans l'exposition restent ses paysages mystérieux et ses nocturnes. On s'angoisse de devoir entrer dans La Forêt lépreuse, on s'attend à voir surgir des fantômes de cette batisse abandonnée situé le long du Canal, qui provoque l'incroyable sensation de découvrir la vue comme si on était en train de glisser sur le fleuve, on découvre un nouveau visage de la Sérénissime dans A Venise...  L'excellent catalogue est plein d'essais très instructifs et de très belles photos, qui nous feraient presque regretter qu'il n'y ait pas eu deux fois plus d'œuvres présentées... Une expo à ne pas manquer si vous passez dans le coin.

 

William Degouve de Nuncques, maître du mystère, musée Félicien Rops de Namur jusqu'au 6 mai 2012 puis au Kröller-Müller Museum d'Otterlo du 26 mai au 2 septembre 2012.

18/02/2012

Vite, ça ferme demain !

Deux mois que je dois parler de l'exposition Henri Edmond Cross et le néo-impressionnisme. De Seurat à Matisse au Musée Marmottan - Claude Monet et que je repousse le billet par manque de temps et d'inspiration. Du coup, elle ferme demain et on va juste en dire quelques mots...

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Comme le nom l'indique, il ne s'agit pas vraiment d'une exposition monographique mais plutôt de replacer l'art de Cross au milieu de celui de ses contemporains (Henri Matisse, Maximilien Luce et Théo van Rysselberghe sont particulièrement bien représentés) depuis les débuts de l'apparition du divisionnisme (où les artistes restent assez proches) jusqu'à l'ouverture sur les avant-gardes (fauvisme mais pas que). Il est alors fascinant de voir comment les recherches de chacun l'emmène à des utilisations différentes de la technique en fonction de ses envies et de ses besoins. Si pour ma part, parmi la trentaine de peintures de Cross, j'aurais une préférence pour ses représentations de la campagne avec une lumière très frontale (Femmes liant la vigne et Les vendanges en particulier), chacun trouvera son plaisir dans cette très belle expo qui aurait sans doute mérité de présenter le double d'oeuvres pour mieux étayer son propos. Et une grande rétrospective Cross ne semblerait pas imméritée...

 

Henri Edmond Cross et le néo-impressionnisme. De Seurat à Matisse au Musée Marmottan - Claude Monet, jusqu'au 19 février 2012

01/01/2012

Cet hiver au Louvre

Les "grandes" expositions actuelles du Louvre (Au Royaume d'Alexandre le Grand et La Cité Interdite au Louvre) ne correspondent peut-être pas au contenu de ce blog mais cela ne signifie pas qu'il n'y ait rien à se mettre sous la dent...

 

- Dessins français de la collection Mariette (du 10 Novembre 2011 au 6 Février 2012) présente à la fois un intérêt didactique avec une salle présentant la marque et les montages du célèbre collectionneur et un régal pour les yeux avec des oeuvres sur papier superbes des plus grands maîtres du XVII° (Vouet, Poussin, Bourdon...) et du XVIII° (Van Loo, Natoire, Watteau...) mais aussi d'artistes moins célèbres et de sculpteurs. L'ensemble de dessins de son ami Edme Bouchardon est en particulier tout à fait remarquable.

 

- Giorgio Vasari - Dessins du Louvre (du 10 Novembre 2011 au 8 Février 2012) présente un ensemble somptueux de feuilles du peintre maniériste plus connu de nos jours pour avoir écrit Les Vies des plus excellents peintres, sculpteurs et architectes que pour ses oeuvres. Aussi bien les études foisonnantes de plafonds que les grandes planches très finies font preuve d'une vigueur et d'une inventivité rares qui contrastent avec la seule oeuvre peinte présente, un peu sèche et froide. Un seul regret pour cette remarquable exposition (comme d'habitude) du cabinet de dessins : que les oeuvres définitives n'aient pas donné lieu à des reproductions plus grandes qu'un timbre poste sur les cartels (et à pas de reproduction du tout dans le catalogue...).

 

- enfin les deux derniers tableaux du mois sont le Suzanne au bain de Jean-Baptiste Santerre et La vierge d'humilité de Niccolo di Buonaccorso qui vient d'entrer au Louvre après une drôle d'histoire.

21/12/2011

La collection kremer

Encore une fois, on peut s'interroger sur le bien-fondé d'une exposition de la Pinacothèque de Paris et sur son accrochage, mais il est clair qu'un certain nombre d'oeuvres méritent amplement le déplacement.

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L'exposition Ilone et George Kremer héritiers de l'Âge d'Or hollandais possède donc un titre pour le moins ronflant (voire prétentieux) et s'il y a de quoi largement réjouir les yeux dans la collection de peintures néerlandaises (mais que fait là Abraham Janssens ?) de nos deux "héritiers", un certain nombre de questions se posent :

 

1. pourquoi une expo temporaire quand certains tableaux étaient déjà exposés dans les "collections permanentes" de la Pinacothèque ?

 

2. certaines toiles "suiveur de" "autrefois attribué à" "élève anonyme de" "cercle de"... méritaient-elles vraiment d'être là ?

 

3. le choix d'une présentation par thèmes (portraits, paysages, scènes de genre...) était-il vraiment pertinent ? Réunir les oeuvres autrement (maniérisme tardif, autour de Rembrandt, les caravagesques hollandais...) auraient peut-être eu plus de sens.

 

 

Bon allez, une petite liste des oeuvres que j'ai préféré dans une expo qui mérite quand même le détour si vous aimez le siècle d'or hollandais :

Abraham Bloemaert - Chaumière et paysan trayant leurs chèvres

Gerrit Dou - Autoportrait

Meindert Hobbema - Paysage boisé dans une ferme

Abraham Janssens - La vierge Marie à l'enfant et le jeune St Jean-Baptiste

Paulus Morelsee - Bergère

Matthijs Naiveu - Homme fumant dans une cour ombragée

Egbert van der Poel - Incendie de village la nuit (placée juste à côté d'un tableau d'Adam Colonia sur le même sujet)

Jacob van Loo - Danaé

 

 

Ilone et George Kremer héritiers de l'Âge d'Or hollandais, Pinacothèque de Paris, jusqu'au 25 mars 2012.

16/11/2011

St Louis en l'ile : 1ère partie

Assez bien cachée au milieu de l'île St Louis (il faut savoir qu'elle est là pour aller la visiter), l'église Saint Louis en l'île possède de très nombreuses oeuvres d'art de tous styles et de toutes époques, souvent en bon état ou restaurées récemment, peut-être parce qu'encadrées dans des boiseries à la fin du XIX° (mais souvent très mal éclairées par la lumière naturelle et rendue peu visibles par la fermeture des chapelles...). Parmi les peintures, si la période 1840-1880 se taille la part du lion, on note néanmoins de nombreuses oeuvres plus anciennes, de la médiocre copie au grand tableau d'autel...

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Parmi les anonymes, une série de huit petits formats de l'école rhénane (signalée comme du début du XVI°) assez truculente sort du lot.

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Du XVI° siècle, les Pèlerins d'Emmaus de l'école vénitienne est un bon tableau mais l'attribution au Titien signalée sur le cartel (qui date du siècle dernier voire même de celui d'avant...) parait pour le moins exagérée... D'ailleurs à un autre endroit dans l'église il est signalé comme "école du" qui ne veut pas dire grand chose mais parait plus judicieux. D'un autre côté vu de loin, avec un angle important et un éclairage incertain difficile de juger quoi que ce soit...

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Du XVII°, on note le Baptême de Jésus-Christ par St Jean-Baptiste de Antoine Bouzonnet-Stella (1637-1682), neveu et élève (avec ses trois soeurs, surtout connues pour leurs gravures d'après Poussin) de Jacques Stella et reçu à l'académie en 1666. Ce très bel exemple de classicisme, ainsi que les rares toiles dont on trouve des reproductions sur le net, Le frappement du rocher de Grenoble (d'après Poussin) et son morceau de réception à l'académie, les Jeux Pythiens, conservé à l'ENSBA donnent vraiment envie d'en savoir plus sur cet artiste Jacques Stella (1596-1657).

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Enfin du XVII° (ou du XVIII°) ce tableau non signalé sur les différents cartels de l'église et qui pourrait être le Louis XIII recevant la communion des mains de saint François de Sales donné à l'école de Simon Vouet ou plus vraisemblablement le Saint Ambroise et l'empereur Théodose Ier anonyme que l'on trouve tous les deux sur les bases de données gouvernementales. Difficile à voir avec l'éclairage, le tableau semble de bonne qualité a été identifié comme l'apparition de St Nicolas à l'empereur Constantin de Jean-Baptiste Corneille (1649-1695). On conseillera l'article que lui a consacré Anne Le Pas de Sénéchal par ici.

 

Merci à Sylvain Kerspern pour ces précisions et on peut regretter que personne n'ait cru bon depuis des années de signaler tout cela à l'intérieur de l'église...

06/11/2011

Paris Tableau 2011

Après une longue période sans envie (même pas eu le courage d'aller à l'Institut Néerlandais voir Rembrandt et son cercle), je trouve enfin la force de sortir dans le froid (tout relatif) pour me rendre au Palais de la Bourse pour Paris Tableau, le salon international de la peinture ancienne.

 

Impossible de parler de ce que montrent les 20 galeries présentes dans ce cadre superbe sans donner dans le catalogue de noms plus ou moins prestigieux, mais qu'il est bon de flâner pour admirer des oeuvres de qualité muséales entre les différents stands, certains "généralistes" comme Haboldt & Co (Poerson, Mieris, Steen, Turchi), Claude Vittet (van Goyen, Mieris, PH de Valenciennes, Mauperché), Leegenhoek (Le Brun, La Hyre), Stair Sainty (Desportes, Canaletto, Guardi), Derek Johns (Fragonard, Greuze, Anguissola), Charles Beddington (Bellotti, Vernet, Guardi), Adam Williams (Largilliere, Boucher, Fragonard) ou Noortman (Le Sueur, Gandolfi) d'autres plus spécialistes. On verra donc surtout de la peinture italienne chez Sarti (Andrea di Nerio, Benaglio), Lampronti (Canaletto, Marieschi, Guerchin) ou Canesso (Bassano, Magnasco, Bordone) ; française chez Didier Aaron (Le Brun, Tassel, Patel), Talabardon (Gerard, Oudry, Vincent), Heim (François de Nomé, Mignard, Corot, Millet) ou Eric Coatalem (Oudry, Desportes, La Fosse, Dupuis) ; nordique chez David Koetser (Bril, Dou, Jan Brueghel, Rubens, Teniers), P. de Boer (Bril, Cornelis de Heem, Brouwer) et De Jonckheere (Met de Bles, Pieter II Brueghel, Grimmer) ou espagnole chez Caylus (Luis de Morales, Murillo) ainsi que des portraits chez The Weiss Gallery (van Dyck, Lely, Mytens).

 

Comme je n'ai rien d'autre à faire, j'ai fait un petit TOP25 personnel (et donc en parfaite subjectivité) des oeuvres qui m'ont le plus marqué pendant la visite... Et comme je suis sympa, je vous mets un lien pour admirer le tableau quand j'en trouve un... (lecteurs du futur, il est probable que la plupart ne marche plus...)

 

25. Carsten Luyckx - Vase de fleurs (David Koetser Gallery)

24. Adrien van Utrecht - Nature morte (Noortman Master Paintings)

23. Jan van Dalem - Les quatre âges de l'homme (Haboldt & Co)

22. Abraham Janssens - Allégorie des quatre éléments (De Jonckheere ) et Lascivia (Adam Williams Fine Arts Ltd)

21. Paulus Bor - Tronie, joueur de cor (Galerie Jacques Leegenhoek)

20. Paulus Morelsee - Portrait d'un homme inconnu (The Weiss Gallery)

19. Baron François Gérard - esquisse pour l'entrée d'Henry IV à Paris (Stair Sainty Gallery)

18. Wolfgang Heimbach - Jacob et Rachel (Charles Beddington Ltd)

17. Louis Leopold Boilly - Portrait présumé de Mme Tallien et de sa fille (Galerie Eric Coatalem)

16. Domenico Piola - Moïse sauvé des eaux (Galerie G. Sarti)

15. Joseph Natoire - Personnification de la musique (Adam Williams Fine Arts Ltd)

14. Pedro Nunez del Valle - Joel et Sisera (Galeria Caylus)

13. Carlo Francesco Nuvolone - Joseph et la femme de Putiphar (Galerie Canesso)

12. Pasquale Chiesa - St Jérôme pénitent (Galerie Jacques Leegenhoek)

11. Nicolaes Berchem - Repas de Jupiter (Adam Williams Fine Arts Ltd)

10. Francois Alexandre Desgoffe - les chênes à Fontainebleau (Didier Aaron & Cie)

9. Nicolas de Largilliere - Portrait de Francoise d'Escravayat (Stair Sainty Gallery)

8. Nicolas Tournier - Christ portant la croix (The Weiss Gallery)

7. Nicolas Didier Boguet - Chasseur au repos dans un paysage romain (Jean-François Heim)

6. Jean-Baptiste-Marie Pierre - Une scène du massacre des Innocents (Didier Aaron & Cie)

5. Cecco Bravo - Ulysse et Nausicaa (Galerie Canesso)

4. Horace Vernet - Une halte en montagne (Talabardon & Gautier)

3. Leonardo Coccorante - Capriccio (Charles Beddington Ltd)

2. Bernardo Bellotto - Le portique d'octave et Place du marché à Pirna (Galleria Cesare Lampronti)

1. Nicolas Regnier - Jeune femme versant un pichet (Haboldt & Co)

 

Et Hors Concours, avec quatre oeuvres superbes présentées par quatre galleristes différents : Nicolas Colombel avec :

Moïse déposé sur les eaux (Galerie Jacques Leegenhoek)

Bacchanale (Derek Johns Ltd)

Armide abandonnée par Renaud (Galerie Canesso)

Mars et Vénus (Didier Aaron & Cie)

On attend maintenant la rétrospective annoncée avec impatience...

 

Paris Tableau ferme mardi 8 novembre, et c'est un passage obligé pour l'amateur de peinture ancienne...

21:04 Publié dans salon | Lien permanent | Commentaires (0)