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11/05/2016

Un printemps 2016 à Paris : le grand Portnawak !

Troisième partie de ce bilan du printemps 2016, avec le grand portnawak du Grand Palais...

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Pour une fois, ce n'est pas la peine de réserver ses billets pour se rendre au Grand Palais, la foule ne se bouscule pas pour venir (euphémisme pour dire qu'il n'y a personne, en tout cas strictement aucune queue à chaque fois où je suis passé devant)... Comme son nom l'indique, Carambolages est un grand foutoir où se heurtent des œuvres de tous genres (peintures, dessins, gravures, sculptures, armes, mobilier...), de toutes époques (antiquité à nos jours) et de tous lieux, le tout sans panneau explicatif ni cartel, le but étant de n'avoir aucun a priori pour admirer les œuvres et trouver les différents thèmes et l'effet domino pour passer de l'une à l'autre (pas trop compliqué...). On notera que chaque « salle » (entre guillemets car il n'y a rien de vraiment fermé) présente néanmoins un cartel vidéo (ouaouh, c'est écologique) où défile de maigres renseignements sur chaque œuvre (il faut donc attendre qu'arrive le tour de ce qui nous intéresse...).

 

Inutile donc de dire que la foule a raison de ne pas se précipiter, tant le « concept » est ridicule et le résultat franchement pas convaincant. Il y a néanmoins des choses intéressantes (et souvent rarement montrées) soit pour leur beauté, soit parce qu'elles sortent vraiment de l'ordinaire. Dans la première catégorie et dans le sujet qui nous intéresse ici, on notera entre autres un dessin de Tête de cerf de Dürer, un Christ entouré de croix attribué à Jean Tassel, la Charité Romaine de Bachelier, un Autoportrait de Houbraken... Et parmi les curiosités, on note un Portrait de Louis Antoine de Gontaut anonyme où le corps est remplacé par celui d'un paon, les 8 époques de Napoléon symbolisées par des chapeaux de Steuben, le diptyque flamand dont une des faces intérieures sert d'affiche à l'exposition, l'étrange Vision de la Sainte Famille italienne, la Tête changeante de Jean Boinard... Cela mérite-t-il le déplacement (et le prix -élevé- d'entrée) ? Sans doute pas même si ce sera sans doute la seule occasion (car il ne faut pas compter sur ce qui tient lieu de catalogue) de voir la plupart de ces œuvres dont un certain nombre sont en mains privées.

 

Carambolages, Grand Palais, jusqu'au 4 juillet 2016.

07/05/2016

Un printemps 2016 à Paris : le XIX°

Troisième partie de ce bilan du printemps 2016, avec les expositions monographiques de "petits maîtres" du XIX°.

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Difficile de parler de "petit maître" pour un des principaux décorateurs de la fin du XIX° mais il faut bien reconnaître qu'Albert Maignan est plus ou moins inconnu du grand public. Difficile aussi de parler de monographie pour une exposition qui présente essentiellement des dessins et des esquisses peintes provenant du fond du musée d'Amiens. Au rez-de-chaussée et au sous-sol, on admire donc ses travaux préparatoires pour ses nombreuses commandes (Le Train Bleu, l'Hotel de Ville, l'Exposition Universelle, l'Opéra Comique...) où il se montre un prodigieux dessinateur de la vie contemporaine comme de scènes mythologiques et surtout un superbe coloriste. Dans son atelier, sont présentées le monumental Les Voix du Tocsin (qui a été déroulé et va être restauré sur place) avec ses études préparatoires, des photographies et peintures de son atelier ainsi que des esquisses pour La Mort de Carpeaux et deux très belles toiles présentées au Salon de 1895, La Muse Verte et La Fortune Passe. Tout cela donne non seulement envie d'aller découvrir ses décors quand ils sont accessibles, mais surtout qu'une vraie grande rétrospective lui soit un jour consacré.

 

Albert Maignan, peintre et décorateur du Paris fin de siècle + les voix du Tocsin, Fondation Taylor, 1ère partie jusqu'au 7 mai, 2ème partie jusqu'au 16 juillet 2016

 

Peintre moins célèbre (même s'il a eu une très honorable carrière en son temps), Edouard Moyse se spécialisa dans les thèmes juifs, scènes de genre comme historiques, mais aussi orientales. Comme celle de la Fondation Taylor, l'exposition du Mahj présente finalement assez peu de tableaux finis et beaucoup de dessins, esquisses, gravures... Mais (avec son catalogue) elle donne vraiment envie d'en voir plus, tant Moyse se présente comme un illustrateur sensible et refusant tout pathos des traditions juives. Des toiles comme Ecole Juive en Algérie, Sermon dans un Oratoire Israélite, La Leçon de Talmud, Famille Juive Insultée par des Truands ou Le Grand Sanhédrin des Israélites de l'Empire montre un peintre maître de son dessin et de son coloris et capable d'apporte des solutions très variées. Une vraie découverte d'un artiste que je ne connaissais pas du tout.

 

Edouard Moyse ou la peinture israélite 1827-1908, Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme, jusqu'au 15 août 2016.

04/05/2016

Un printemps 2016 à Paris : les "indés"

Deuxième partie de ce bilan du printemps 2016, avec les « petites production indé »...

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Si les expositions thématiques du musée Delacroix ne sont pas toujours intéressantes en elles-mêmes (ici sont présentées aussi bien des copies par Delacroix que par ses élèves, des copies d'œuvres du maître et même une esquisse de l'hommage à Delacroix par Fantin-Latour), le changement d'accrochage dans les salles permet d'admirer des œuvres qu'on n'avait pas vu les fois précédentes, par exemple de très belles aquarelles anglaise par les membres de la famille Fielding. Ca ne vaut peut-être pas le déplacement, mais le lieu est toujours aussi agréable...

 

Delacroix en modèle, musée Delacroix, jusqu'à fin juin 2016.

 

Déjà fermée (elle n'est pas restée ouverte très longtemps et était installée dans une salle d'étude), l'exposition de portrait dessinés de l'ENSBA présentaient peu d'œuvres mais presque toutes de très haute qualité. Entre esquisse pour des portraits peints, œuvres préparatoires à une gravure et portraits dessinés, on se régalait devant la maîtrise des artistes. Mention spéciale, entre autres, au sublime Portrait de Gerard Seghers de Van Dyck et au Portrait de jeune homme vêtu d'une cape de Vouet.

 

Portraits, ENSBA, jusqu'au 15 avril 2016.

 

Autre exposition terminée (quand on n'a pas le temps d'écrire...) et autre lieu peu visité, les dessins néerlandais de paysage à la Fondation Taylor étaient un vrai ravissement. Du XVI° au XIX°, avec des techniques différentes (crayon, gouache, aquarelle...) et des ambitions différentes (esquisses, œuvres finies, panoramas...), on peut admirer l'évolution du paysage néerlandais depuis ses origines et ses différents motifs (champêtre, italianisant, urbain...). Si on trouvait peu de « grands noms » (Rembrandt, Van Goyen, Jan Breughel ,quand même...), la plupart des maîtres célèbres du genre étaient représentés par des feuilles superbes et on pouvait se dire, encore une fois, que si le XVIII° et le XIX° hollandais sont souvent décriés, ils ont quand même produit de bien jolies choses.

 

En route ! Dessins néerlandais de paysage. Collection John et Marine van Vlissingen..., Fondation Custodia, jusqu'au 30 avril 2016