01/01/2012
Cet hiver au Louvre
Les "grandes" expositions actuelles du Louvre (Au Royaume d'Alexandre le Grand et La Cité Interdite au Louvre) ne correspondent peut-être pas au contenu de ce blog mais cela ne signifie pas qu'il n'y ait rien à se mettre sous la dent...
- Dessins français de la collection Mariette (du 10 Novembre 2011 au 6 Février 2012) présente à la fois un intérêt didactique avec une salle présentant la marque et les montages du célèbre collectionneur et un régal pour les yeux avec des oeuvres sur papier superbes des plus grands maîtres du XVII° (Vouet, Poussin, Bourdon...) et du XVIII° (Van Loo, Natoire, Watteau...) mais aussi d'artistes moins célèbres et de sculpteurs. L'ensemble de dessins de son ami Edme Bouchardon est en particulier tout à fait remarquable.
- Giorgio Vasari - Dessins du Louvre (du 10 Novembre 2011 au 8 Février 2012) présente un ensemble somptueux de feuilles du peintre maniériste plus connu de nos jours pour avoir écrit Les Vies des plus excellents peintres, sculpteurs et architectes que pour ses oeuvres. Aussi bien les études foisonnantes de plafonds que les grandes planches très finies font preuve d'une vigueur et d'une inventivité rares qui contrastent avec la seule oeuvre peinte présente, un peu sèche et froide. Un seul regret pour cette remarquable exposition (comme d'habitude) du cabinet de dessins : que les oeuvres définitives n'aient pas donné lieu à des reproductions plus grandes qu'un timbre poste sur les cartels (et à pas de reproduction du tout dans le catalogue...).
- enfin les deux derniers tableaux du mois sont le Suzanne au bain de Jean-Baptiste Santerre et La vierge d'humilité de Niccolo di Buonaccorso qui vient d'entrer au Louvre après une drôle d'histoire.
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21/12/2011
La collection kremer
Encore une fois, on peut s'interroger sur le bien-fondé d'une exposition de la Pinacothèque de Paris et sur son accrochage, mais il est clair qu'un certain nombre d'oeuvres méritent amplement le déplacement.
L'exposition Ilone et George Kremer héritiers de l'Âge d'Or hollandais possède donc un titre pour le moins ronflant (voire prétentieux) et s'il y a de quoi largement réjouir les yeux dans la collection de peintures néerlandaises (mais que fait là Abraham Janssens ?) de nos deux "héritiers", un certain nombre de questions se posent :
1. pourquoi une expo temporaire quand certains tableaux étaient déjà exposés dans les "collections permanentes" de la Pinacothèque ?
2. certaines toiles "suiveur de" "autrefois attribué à" "élève anonyme de" "cercle de"... méritaient-elles vraiment d'être là ?
3. le choix d'une présentation par thèmes (portraits, paysages, scènes de genre...) était-il vraiment pertinent ? Réunir les oeuvres autrement (maniérisme tardif, autour de Rembrandt, les caravagesques hollandais...) auraient peut-être eu plus de sens.
Bon allez, une petite liste des oeuvres que j'ai préféré dans une expo qui mérite quand même le détour si vous aimez le siècle d'or hollandais :
Abraham Bloemaert - Chaumière et paysan trayant leurs chèvres
Gerrit Dou - Autoportrait
Meindert Hobbema - Paysage boisé dans une ferme
Abraham Janssens - La vierge Marie à l'enfant et le jeune St Jean-Baptiste
Paulus Morelsee - Bergère
Matthijs Naiveu - Homme fumant dans une cour ombragée
Egbert van der Poel - Incendie de village la nuit (placée juste à côté d'un tableau d'Adam Colonia sur le même sujet)
Jacob van Loo - Danaé
Ilone et George Kremer héritiers de l'Âge d'Or hollandais, Pinacothèque de Paris, jusqu'au 25 mars 2012.
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24/07/2011
Rapido...
D'autant plus rapidement que l'exposition fermait aujourd'hui et ne présente aucune peinture mais c'est l'occasion de signaler que la Galerie des Gobelins présente (en général deux fois par an) quelques pièces superbes sorties du mobilier national sur un thème donné, pour cette fois, l'éclat de la Renaissance Italienne.
Une trentaine de tapisseries d'après, entre autres, des artistes célèbres comme Raphaël, Jules Romain ou Giovanni da Udine mais aussi d'artistes moins célèbres (Cinganelli) ou encore à découvrir. Il est d'ailleurs intéressant de voir que certaines oeuvres voient leur origine passer de l'Italie aux Flandres, montrant ainsi comment les motifs et les styles se diffusaient à travers l'Europe.
La manège du Saracino dans la grande rue, d'après Michelangello Cinganelli.
La Messe de Bolsène, d'après Raphaël.
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16/07/2011
Pour occuper un weekend pluvieux...
Pourquoi ne pas aller voir deux expositions des musées de la ville de Paris qui ferment ce dimanche ?
Le musée de la Vie Romantique présente un ensemble d'œuvres d'art témoignant de l'évolution des parcs et jardins de 1770 à 1840. Si le propos de l'exposition ne passionnera pas forcément, le curieux trouvera de quoi charmer son regard parmi les peintures, gouaches et aquarelles présentes. Personnellement, j'ai eu une nette préférence pour les portraits sur fond de paysage, dont trois très beaux Boilly, un 'Portrait de l'impératrice Joséphine' de Gros et 'La Reine Hortense à Aix-les-Bains' d'Antoine Duclaux qui sert d'affiche à l'expo, alors que les paysages eux-mêmes, sans doute trop topographiques, sont souvent curieux mais pas toujours très intéressants. On notera que peu de noms connus sont présentés. Enfin il y a quelques représentations de plantes avec des aquarelles de Redouté et le célèbre 'Yucca gloriosa dans le parc de Neuilly' d'Antoine Chazal présenté habituellement au Louvre. Une exposition sympa mais dispensable.
photo Petit Palais
Le Petit Palais a décidé de présenter régulièrement ses collections d'art graphique par l'intermédiaire d'expositions temporaires et ce sont des scènes de genre hollandaises qui sont présentées jusqu'à dimanche. Parmi la vingtaine d'œuvres exposées, on notera des gravures de Rembrandt et Adrien von Ostade mais aussi deux beaux dessins sur vélin de Frans van Mieris, une superbe vieille fileuse de Cornelis Visscher et une série des quatre saisons de Herman Saftleven, à mi-chemin du paysage et de la scène de genre. Une exposition courte mais de toute beauté dont on aurait aimé qu'elle bénéficie d'un petit catalogue...
Profitons de l'occasion pour pousser deux petits coups de gueule : comment se fait-il que dans un musée récemment refait à neuf de nombreuses toiles brillent terriblement quand d'autres sont dans la pénombre ? Pourquoi avoir choisi comme à Orsay d'interdire totalement les photographies même sans flash ? On n'ose imaginer que ce soit juste pour permette aux gardiens de ne strictement avoir rien à faire, vu qu'il est difficile de prétendre comme à Orsay que c'est pour éviter les attroupements devant certaines œuvres (il y a malheureusement très peu de monde pour profiter des superbes collections permanentes) et que la boutique a très peu de choses à vendre et c'est un euphémisme... On vous invite à lire les articles sur ce sujet de la Tribune de l'Art, ici ou là.
- Jardins romantiques français (1770-1840), du jardin des Lumières au parc romantique, musée de la Vie Romantique, 8 mars - 17 juillet 2011
- Les Scènes de genre du Siècle d’or hollandais, musée du Petit Palais jusqu'au 17 juillet.
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22/06/2011
Même à la guerre, il faut être bien habillé...
Si l'exposition présentée actuellement au musée des Invalides ne semblent pas à première vue avoir de rapport avec ce blog, elle y a néanmoins sa place, et pas seulement pour la présence d'un Portrait équestre de François premier en armure sur parchemin attribué à Jean Clouet ou un Portrait du duc d'Anjou à la pierre noire et sanguine de Francois Clouet. C'est surtout l'occasion de découvrir un certain nombre de dessins maniéristes ayant par la suite servis pour la décoration d'armures.
A côté d'artistes très connus comme Luca Penni ou Jean Cousin (père et fils), on trouve entre autres des œuvres de Baptiste Pellerin (1542-1575) qu'on est progressivement en train de redécouvrir ou du graveur Etienne Delaume (ca1519-ca1583), montrant comment les motifs chers à l'école de Fontainebleau sont réutilisées pour orner différentes parties de l'armure, écus ou épées : scène mythologiques, de guerre ou de chasse, grotesques... puis de comparer avec le "résultat final" sur les superbes armures royales d'apparat. Une très belle expo, qui donne envie d'en (sa)voir plus...
'Compartiment supérieur et inférieur d'une rondache : les armes de France entre deux putti et deux sphinx; deux femmes avec une sphère armillaire assises devant des trophées d'armes' et un zodiaque de Baptiste Pellerin.
'Timbre d'armet décoré d'une scène d'une bataille de cavaliers et de fantassins antiques' attribué à Jean Delaume, le fils d'Etienne.
Sous l'égide de Mars : Armures des princes d'Europe, les Invalides jusqu'au 26 juin 2011.
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08/06/2011
Au Louvre ce printemps 2011 : 3ème partie
Juste quelques mots pour évoquer les deux expositions, comme toujours passionnantes, du Cabinet des dessins de ce printemps qui viennent juste de fermer (le 6 juin).
D'une part, l'exposition Pietro da Cortona et Ciro Ferri se révélait assez aride, le grand maître baroque, son élève et son atelier étant représentés aussi bien par de superbes planches très finies que par des études de composition ou des projets architecturaux ou décoratifs.
D'autre part, l'exposition Louis de Boullogne montrait que si le premier peintre du roi et directeur de l'académie est parfois un peintre un peu sec, comme beaucoup de ses contemporains de la période entre le classicisme de Le Brun et le rococo de Boucher, il est un prodigieux dessinateur, aussi bien pour les études de figures que de grandes compositions, pleines de vie, de mouvement et de profondeur. Un seul regret, que le catalogue ne propose pas toutes les oeuvres présentées ni de reproduction des peintures correspondant (sans doute pour permettre un prix raisonnable). Un bel exemple de son art avec 'Deux jeunes femmes endormies' faisant partie de nombreux dessins préparant des tableaux sur l'histoire de Diane.
© Musée du Louvre
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03/06/2011
Vite, ça ferme ! (bis)
Il aura fallu que je me balade dans Paris pour me rendre compte que l'exposition du Grand Palais dont je promets de parler depuis des semaines ferme lundi prochain et qu'il est donc tout juste encore temps de faire envie à ceux qui ne s'y sont pas encore rendus (il doit y en avoir, vu qu'il n'y avait personne à chaque fois que je suis passé devant...) à l'exposition parisienne la plus intéressante de ce printemps 2011 (cela n'engage que moi).
Après une première salle consacrée à deux chef d'oeuvres d'Annibal Carrache dont le Paysage fluvial de la National Gallery of Art de Washington qui est absolument saisissant, on entre dans le vif du sujet avec l'effervescence romaine autour de 1600 où se mêlent artistes nordiques (Bril, Brueghel, Elsheimer...) et italiens (Carrache, Albane, Dominiquin...) et la création, peut-être pas du paysage comme genre autonome comme l'annonce l'exposition (difficile de ne pas considérer certaines oeuvres de Patinir, entre autres, comme des paysages), mais du moins du paysage classique.
Les salles suivantes nous présenteront l'évolution du paysage bolonais, l'évolution du paysage nordique, les dessins puis des toiles autour de Poussin et de Claude Gellée. Au milieu des innombrables merveilles présentes (aucune oeuvre ne mérite qu'on ne s'arrête pas longuement devant elle), on notera le plaisir de pouvoir comparer des peintures sur le même thème (comme Le repos pendant la fuite en Egypte ou Latone métamorphosant les bergers de Lycie en grenouilles), de découvrir quelques artistes moins connus comme Pietro Paolo Bonzi et surtout Goffredo Wals dont le petit tondo Route de campagne avec une maison est tout à fait étonnant et d'admirer les différents grands formats peints pour le palais du Buen Retiro.
Une exposition somptueuse par les oeuvres présentées et passionnante par son thème, dont le seul repproche serait finalement qu'elle donne envie d'en voir tellement plus...
Nature et idéal : le paysage à Rome, 1600 - 1650, Grand Palais, jusqu'au 6 juin 2011
17:14 Publié dans exposition à Paris | Lien permanent | Commentaires (0)