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16/07/2011

Pour occuper un weekend pluvieux...

Pourquoi ne pas aller voir deux expositions des musées de la ville de Paris qui ferment ce dimanche ?

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Le musée de la Vie Romantique présente un ensemble d'œuvres d'art témoignant de l'évolution des parcs et jardins de 1770 à 1840. Si le propos de l'exposition ne passionnera pas forcément, le curieux trouvera de quoi charmer son regard parmi les peintures, gouaches et aquarelles présentes. Personnellement, j'ai eu une nette préférence pour les portraits sur fond de paysage, dont trois très beaux Boilly, un 'Portrait de l'impératrice Joséphine' de Gros et 'La Reine Hortense à Aix-les-Bains' d'Antoine Duclaux qui sert d'affiche à l'expo, alors que les paysages eux-mêmes, sans doute trop topographiques, sont souvent curieux mais pas toujours très intéressants. On notera que peu de noms connus sont présentés. Enfin il y a quelques représentations de plantes avec des aquarelles de Redouté et le célèbre 'Yucca gloriosa dans le parc de Neuilly' d'Antoine Chazal présenté habituellement au Louvre. Une exposition sympa mais dispensable.

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photo Petit Palais

 

Le Petit Palais a décidé de présenter régulièrement ses collections d'art graphique par l'intermédiaire d'expositions temporaires et ce sont des scènes de genre hollandaises qui sont présentées jusqu'à dimanche. Parmi la vingtaine d'œuvres exposées, on notera des gravures de Rembrandt et Adrien von Ostade mais aussi deux beaux dessins sur vélin de Frans van Mieris, une superbe vieille fileuse de Cornelis Visscher et une série des quatre saisons de Herman Saftleven, à mi-chemin du paysage et de la scène de genre. Une exposition courte mais de toute beauté dont on aurait aimé qu'elle bénéficie d'un petit catalogue...

 

Profitons de l'occasion pour pousser deux petits coups de gueule : comment se fait-il que dans un musée récemment refait à neuf de nombreuses toiles brillent terriblement quand d'autres sont dans la pénombre ? Pourquoi avoir choisi comme à Orsay d'interdire totalement les photographies même sans flash ? On n'ose imaginer que ce soit juste  pour permette aux gardiens de ne strictement avoir rien à faire, vu qu'il est difficile de prétendre comme à Orsay que c'est pour éviter les attroupements devant certaines œuvres (il y a malheureusement très peu de monde pour profiter des superbes collections permanentes) et que la boutique a très peu de choses à vendre et c'est un euphémisme... On vous invite à lire les articles sur ce sujet de la Tribune de l'Art, ici ou .

 

- Jardins romantiques français (1770-1840), du jardin des Lumières au parc romantique, musée de la Vie Romantique, 8 mars - 17 juillet 2011

- Les Scènes de genre du Siècle d’or hollandais, musée du Petit Palais jusqu'au 17 juillet.

22/06/2011

Même à la guerre, il faut être bien habillé...

Si l'exposition présentée actuellement au musée des Invalides ne semblent pas à première vue avoir de rapport avec ce blog, elle y a néanmoins sa place, et pas seulement pour la présence d'un Portrait équestre de François premier en armure sur parchemin attribué à Jean Clouet ou un Portrait du duc d'Anjou à la pierre noire et sanguine de Francois Clouet. C'est surtout l'occasion de découvrir un certain nombre de dessins maniéristes ayant par la suite servis pour la décoration d'armures.

 

A côté d'artistes très connus comme Luca Penni ou Jean Cousin (père et fils), on trouve entre autres des œuvres de Baptiste Pellerin (1542-1575) qu'on est progressivement en train de redécouvrir ou du graveur Etienne Delaume (ca1519-ca1583), montrant comment les motifs chers à l'école de Fontainebleau sont réutilisées pour orner différentes parties de l'armure, écus ou épées : scène mythologiques, de guerre ou de chasse, grotesques... puis de comparer avec le "résultat final" sur les superbes armures royales d'apparat. Une très belle expo, qui donne envie d'en (sa)voir plus...

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'Compartiment supérieur et inférieur d'une rondache : les armes de France entre deux putti et deux sphinx; deux femmes avec une sphère armillaire assises devant des trophées d'armes' et un zodiaque de Baptiste Pellerin.

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'Timbre d'armet décoré d'une scène d'une bataille de cavaliers et de fantassins antiques' attribué à Jean Delaume, le fils d'Etienne.

 

Sous l'égide de Mars : Armures des princes d'Europe, les Invalides jusqu'au 26 juin 2011.

08/06/2011

Au Louvre ce printemps 2011 : 3ème partie

Juste quelques mots pour évoquer les deux expositions, comme toujours passionnantes, du Cabinet des dessins de ce printemps qui viennent juste de fermer (le 6 juin).

 

D'une part, l'exposition Pietro da Cortona et Ciro Ferri se révélait assez aride, le grand maître baroque, son élève et son atelier étant représentés aussi bien par de superbes planches très finies que par des études de composition ou des projets architecturaux ou décoratifs.

 

D'autre part, l'exposition Louis de Boullogne montrait que si le premier peintre du roi et directeur de l'académie est parfois un peintre un peu sec, comme beaucoup de ses contemporains de la période entre le classicisme de Le Brun et le rococo de Boucher, il est un prodigieux dessinateur, aussi bien pour les études de figures que de grandes compositions, pleines de vie, de mouvement et de profondeur. Un seul regret, que le catalogue ne propose pas toutes les oeuvres présentées ni de reproduction des peintures correspondant (sans doute pour permettre un prix raisonnable). Un bel exemple de son art avec 'Deux jeunes femmes endormies' faisant partie de nombreux dessins préparant des tableaux sur l'histoire de Diane.

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© Musée du Louvre

03/06/2011

Vite, ça ferme ! (bis)

Il aura fallu que je me balade dans Paris pour me rendre compte que l'exposition du Grand Palais dont je promets de parler depuis des semaines ferme lundi prochain et qu'il est donc tout juste encore temps de faire envie à ceux qui ne s'y sont pas encore rendus (il doit y en avoir, vu qu'il n'y avait personne à chaque fois que je suis passé devant...) à l'exposition parisienne la plus intéressante de ce printemps 2011 (cela n'engage que moi).

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Après une première salle consacrée à deux chef d'oeuvres d'Annibal Carrache dont le Paysage fluvial de la National Gallery of Art de Washington qui est absolument saisissant, on entre dans le vif du sujet avec l'effervescence romaine autour de 1600 où se mêlent artistes nordiques (Bril, Brueghel, Elsheimer...) et italiens (Carrache, Albane, Dominiquin...) et la création, peut-être pas du paysage comme genre autonome comme l'annonce l'exposition (difficile de ne pas considérer certaines oeuvres de Patinir, entre autres, comme des paysages), mais du moins du paysage classique.

 

Les salles suivantes nous présenteront l'évolution du paysage bolonais, l'évolution du paysage nordique, les dessins puis des toiles autour de Poussin et de Claude Gellée. Au milieu des innombrables merveilles présentes (aucune oeuvre ne mérite qu'on ne s'arrête pas longuement devant elle), on  notera le plaisir de pouvoir comparer des peintures sur le même thème (comme Le repos pendant la fuite en Egypte ou Latone métamorphosant les bergers de Lycie en grenouilles), de découvrir quelques artistes moins connus comme Pietro Paolo Bonzi et surtout Goffredo Wals dont le petit tondo Route de campagne avec une maison est tout à fait étonnant et d'admirer les différents grands formats peints pour le palais du Buen Retiro.

 

Une exposition somptueuse par les oeuvres présentées et passionnante par son thème, dont le seul repproche serait finalement qu'elle donne envie d'en voir tellement plus...

 

Nature et idéal : le paysage à Rome, 1600 - 1650, Grand Palais, jusqu'au 6 juin 2011

02/06/2011

Vite, ça ferme !

Deux expositions n'ayant pas eu énormément de publicité ferment ce week-end, alors petite séance de rattrapage.

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Pas le lieu d'exposition le plus connu de Paris (pourtant il y a régulièrement de bonnes choses), la Mona Bismarck Foundation présente des oeuvres venues de l'Institut Gustave Courbet à Ornans, en raison de la fermeture du musée pour travaux. Alors certes on n'est pas en face d'oeuvres majeures du grand maître réaliste et on aurait aimé en savoir plus sur l'intervention des "collaborateurs" sur un certain nombre de toiles, mais c'est toujours un plaisir de profiter de sa technique très particulière et de son sens aigu de la nature sauvage. Parmi les peintures marquantes, on notera 'Le saut de la Brême', 'Le passage du gué', 'Le peintre et son modèle dans un paysage rocheux' ou 'Une papeterie à Ornans'. Le seul défaut de cette petite expo gratuite reste finalement son catalogue, certes peu onéreux mais dont certaines reproductions sont un peu décevantes et qui manque sérieusement de matière.

 

Gustave Courbet, l'amour de la nature, Mona Bismarck Foundation jusqu'au 4 juin 2011 (attention, c'est fermé le 2 et le 3 juin...).

 

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Après Pelez et De Nittis, le Petit Palais remet en lumière un autre artiste ayant beaucoup illustré la capitale à la fin du XIX° et au XX°, Jean-Louis Forain, en présentant un nombre important de gravures, d'aquarelles, de dessins et plus inhabituel (Forain est surtout connu de nos jours comme caricaturiste), de peintures. Si l'on n'est pas forcément convaincu par toutes les oeuvres présentées plus ou moins chronologiquement et par thèmes, il est très agréable de se balader dans les salles en se laissant guider par sa curiosité. Un excellent article est disponible sur la Tribune des Arts.

 

Jean-Louis Forain (1852-1931), « La Comédie parisienne », Petit Palais jusqu'au 5 juin 2011.

24/05/2011

Pinacothèque de Paris : 3ème partie - les Esterhazy

Sur le même principe que l'exposition les Romanov, soit la présentation d'oeuvres réunies par une grande famille et ayant servi par la suite de point de départ aux collections d'un grand musée, celle sur les Esterhazy ne tente même pas de justifier son absence de problématique par les panneaux sur les goûts des différents princes collectionneurs mais se contente d'aligner les peintures par école, quasiment sans la moindre explication. Tout pour le plaisir des yeux, donc, et si les "grands noms" vont souvent se révéler un peu décevants, on pourra quand même profiter (plus que pour quelques jours) de bien jolies choses.

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Côté italien, si La Madone Esterhazy de Raphael est aussi charmante que célèbre, on sera un peu déçu par le David et Abigail de Guido Reni et son atelier, le Christ en croix de Véronèse ou les Pèlerins d'Emmaüs du Tintoret (que le catalogue nous survend un peu), excellentes surprises avec un sauvage Tarquin et Lucrèce de Felice Ficherelli ou un pensif David avec la tête de Goliath attribué à Michele Desueblo. Et que l'annonciation de Bernardo Strozzi est belle ! De même côté français, si le Lorrain, le La Hyre ou le Champaigne sont tout à fait honorable, c'est plus sur l'ahurissant Intérieur d'une église imaginaire de François de Nomé ou sur les Fiancailles de Joseph avec la vierge Marie de Nicolas Noir que l'on s'arrête.

 

Beaucoup moins chez les nordiques de noms prestigieux que chez les Romanov (à part un Hals oubliable ou une truculent Famille des chats de Jan Steen) mais beaucoup de bonnes surprises chez les petits maîtres comme des Joueurs d'échec de Cornelis de Man, Agar dans le désert de Herman van der Mijn ou les Enfants et boeufs au repos de Roos. Et difficile de ne pas s'attarder devant la sublime Sainte Famille en grisaille de Mengs. Mais s'il fallait trouver une bonne raison de s'y rendre, ce serait, comme les Romanov, pour la présence d'un ensemble (certes ici un peu petit) de toiles espagnoles de tout premier plan, dont un Ecce Homo de Mateo Cerezo tout à fait saisissant.

 

La naissance du musée. Les Esterhazy, princes collectionneurs, à la Pinacothèque de Paris, jusqu'au 29 mai 2011.

21/05/2011

A voir ce week-end !

Jusqu'à ce dimanche, il est encore temps pour les parisiens de se précipiter à l'Institut Néerlandais pour deux expositions tout à fait passionnantes.

 

Accompagné de quelques dessins de Jan van Scorel ou de son atelier, en particulier la Lapidation de St Etienne préparatoire au tableau, le polyptyque de Marchiennes est présenté en raison de sa restauration récente. Démembré à la révolution, ses différents volets s'étaient retrouvés dans des petites églises du Nord dans des fonctions diverses (planches pour armoires de sacristie !) avant d'être retrouvé (sauf celui avec le portrait du commanditaire) dans la deuxième moitié du XX° par le conservateur du musée de Douai où il retournera bientôt. S'il est fastueux et imposant, il souffre de représenter des scènes pas franchement fascinantes de la vie de St Jacques le Majeur et de St Etienne ainsi que de compositions un peu trop chargées en personnages semblant parfois un peu maladroits (à cause des traitements subis pendant deux siècles ?). Reste un superbe exemple du maniérisme hollandais sans équivalent en France dont on ressortira particulièrement deux panneaux : un très bel Ange porteur du blason de Jacques Coëne et la sublime Lapidation de St Etienne.

 

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Le musée de Hambourg lui prête une centaine de ses plus belles planches de dessins hollandais de la période 1500-1700 et on en prend plein les yeux. Rien que dans la salle consacrée au XVI° siècle qui commence par un charmant Visage de femme de Gerard David, se succèdent les coups de cœur, de L'été de Pieter Brueghel l'ancien à L'Envie de Jacques de Gheyn le jeune. De grands dessins très finis préparatoires à des gravures, tapisseries ou vitraux (Heemskerck, Hans Bol, Coeck van Aelst, Beuckelaer) ou œuvre indépendante (superbe Diane et Actéon sur parchemin de Jan Wierix qui tient de la miniature) jusqu'à des dessins beaucoup plus libres comme un Escarpement Rocheux de Roelandt Savery ou un Bouquet d'arbres de Goltzius, on ne sait plus ou donner de l'œil. Et le ravissement se poursuit dans les autres salles où les œuvres rassemblées par thèmes (Rembrandt et ses élèves, Paysages du Nord, Scènes de genre, Artistes Flamands, Marines...), multiplient les techniques et les effets. Une sélection exceptionnelle dont on regrette juste qu'elle ait donné lieu seulement à un catalogue raisonné en trois volumes de tous les dessins hollandais de la Kunsthalle et pas à un ouvrage sur les seules œuvres présentées.

 

La Renaissance de Scorel et Maîtres des Pays-Bas 1500-1700, Institut Néérlandais, jusqu'au dimanche 22 mai.