17/07/2023
Delacroix et les arts
Difficile pour une fois de conseiller la visite du nouvel accrochage / exposition thématique du musée Delacroix aux habitués du lieu. Il n'y a en effet quasiment aucune œuvre qui n'ait pas été présentée récemment (on a d'habitude droit à plus d’œuvres sur papier par nature moins souvent montrées) et la thématique de rattacher Delacroix à un art différent par salle (musique, théâtre, littérature...) reste franchement floue, la présence de certains tableaux dans une section plutôt qu'une autre étant parfois étrange.
En revanche les touristes et les visiteurs occasionnels qui ne peuvent pas venir tous les six mois auront la chance de découvrir en une seule fois à peu près toutes les peintures du maître que possède le musée (et quelques copies dont le 'Femmes d'Alger' dans leur appartement revu par Bouguereau acquis récemment) et passeront donc un très bon moment dans ce charmant endroit qu'est l'atelier de la rue de Furstemberg qu'il est toujours bon de revoir. En attendant la prochaine vraie exposition...
Delacroix et les arts. "Un pont mystérieux", Paris, musée Delacroix, jusqu'au 17 septembre 2023
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16/07/2023
Ludwik Klimek à Libourne
Parfois il y a des expositions dont on sait qu'elles ne sont pas a priori pour nous mais qu'on est content d'avoir visité. C'est le cas de celle que consacre la chapelle du Carmel de Libourne où j'étais venu pour voir, enfin, le musée qui, s'il est petit, mérite le détour, au peintre polonais Ludwik Klimek (1912-1992).
Quelque part entre expressionnisme, cubisme et fauvisme, ses œuvres très colorées peuvent rappeler aussi bien André Lhote, Cézanne que Matisse (entre autres) mais avec un petit quelque chose qui lui est propre et donne à ses scènes orientales ou mythologiques une étrangeté certaine. Ses bouquets de fleurs m'ont évoqué ceux de Vlaminck mais avec un coloris incandescent alors que ses paysages m'ont semblé la partie la plus "classique" de son œuvre, en tout cas de ce qui en était présenté (et qui appartenait si j'ai bien compris à un seul collectionneur privé). Bref, je ne serai jamais fan de Klimek, mais j'ai été ravi de voir cette exposition.
22:35 Publié dans exposition en province | Lien permanent | Commentaires (0)
14/07/2023
Il s'appelait Léon,...
...était le frère aîné de Claude Monet, a fait des études de chimie, a dirigé une manufacture de produit de teinture et collectionna un peu les œuvres de son frère et de ses amis. L'exposition du musée du Luxembourg ne vous en apprendra pas beaucoup plus, ce qui ne veut pas dire qu'elle ne mérite pas d'être vus, essentiellement pour trois raisons :
1°) Les portrait de la famille Monet : les parents par Adolf Rick, Léon (absolument magnifique) par son frère, Claude et sa femme par Renoir et les enfants par Claude.
2°) Des œuvres pas souvent vues de Claude : un cahier d'études et des caricatures de jeunesse, deux beaux paysages venus de musée japonais, le superbe 'Navires en réparation' d’Édimbourg...
3°) Des œuvres ayant appartenu à Léon ou d'artistes collectionnés par Léon, là aussi pas ou peu vues dans d'autres expositions (beaucoup viennent de collections privées) et dans l'ensemble très bien choisies : "gloires" de l'impressionnisme (Renoir, Sisley, Pissaro, Morisot), membre de l'école de Rouen (Delattre, Fréchon, Marcel Delaunay, Georges Bradberry) et Blanche Hoschédé-Monet.
Au final une exposition où l'on n'apprendra pas grand chose mais où il y a de très belles choses à voir (mais sans doute pas assez comme souvent au musée du Luxembourg)(surtout vu le tarif).
Léon Monet, frère de l'artiste et collectionneur, Paris, musée du Luxembourg, jusqu'au 16 juillet 2023.
14:43 Publié dans exposition à Paris | Lien permanent | Commentaires (0)
01/06/2023
Balade en Seine et Marne
Petite balade dans le 77 pour retourner voir deux petits musées très actifs au niveau des expositions même s'il s'agit souvent (et c'est ici le cas) d'accrochages temporaires autour d'un thème des œuvres du musée.
A Nemours, c'est le portrait qui est à l'honneur : officiel ou intime, caricature ou tête d'expression... Si de nombreuses gravures et quelques portraits anciens assez médiocres tempèrent un peu l'enthousiasme, il y a quand même de très belles choses à voir dont quelques œuvres venues d’Étampes où le musée est fermée (entre autres deux très beaux Abbema et la belle-fille avec le petit-fils de David par son élève Rouget), d'amusantes caricatures de Célestin Nanteuil et du sculpteur Justin-Chrysostome Sanson ou le très beau (mais déjà vu une fois précédente) portrait d'Arthur Heseltine par Allan Deacon. Mais ce genre d'exposition est surtout le lieu pour découvrir des artistes oubliés comme Louis Doyen et sa Tête d'expression, Félicie Defert-Tiger et La douleur ou François Thevenot et son charmant pastel La tasse de thé. Au final même si ce n'est pas la meilleure exposition qu'on y ait vu, c'est toujours un plaisir de se rendre au château-musée de Nemours... et un regret qu'il n'y ait pas de parcours permanent vue la qualité des œuvres du musée...
A Melun, l'exposition temporaire (il y a contrairement à Nemours un fond permanent qui mérite d'être vu) est consacrée aux paysages de la ville. Si la plupart des tableaux ont déjà été vus dans des visites précédentes (deux des trois Stein et des trois Ferrand, le Victor de Grailly et le superbe Soir sur la Seine de Jacques Henry Delpy), les œuvres sur papier apportent un peu de nouveauté avec quatre charmantes aquarelles des bords de Seine de Pierre Vallet et des vues de la vieille ville (en particulier des moulins) par François Julien Decourbe qui fut le premier conservateur du musée. Cela serait un petit peu court si la première "salle" ne présentait pas un petit accrochage consacré aux danseuses de Henri Chapu avec trois sculptures et un bel ensemble de dessins préparatoires (et Chapu est un dessinateur remarquable comme d'autres expos ici ou à Nemours l'ont déjà montré...).
Venez comme vous êtes, l'art du portrait dans les collections du château-musée de Nemours, château-musée de Nemours, jusqu'au 17 septembre 2023
Melun mon paysage, musée d'art et d'histoire de Melun, jusqu'au 1er octobre 2023
20:17 Publié dans exposition en région parisienne | Lien permanent | Commentaires (0)
30/04/2023
Amours imaginaires
Si le propos des expo-dossiers sur les collections d'un musée n'est pas toujours très probant, l'intérêt est en général ailleurs : découvrir des œuvres qu'on n'a pas en général l'occasion de voir dans les collections permanentes. Ainsi l'exposition Amours Imaginaires au musée des Avelines de Saint-Cloud semble-t-elle rassembler peintures, gravures, dessins, objets... de façon un peu aléatoire sur un thème bien large et un peu flou mais montre de très belles choses.
Au milieu d’œuvres déjà vues lors des (très réussies) expositions Latouche et Dantan, on note en particulier un bel ensemble de dessins de Pierre Georges Jeanniot préparatoires au Voyage de Paris à Saint-Cloud par terre et par mer de Louis Balthazar Neel que l'on peut comparer aux gravures qui en ont été tirées, quatre dessins d’Édouard Dantan pour illustrer Une page d'amour de Zola ainsi que deux études de putti du sculpteur Joseph Cirasse.
Mais le regard sur les collections ne s'arrête pas là puisque deux autres des salles consacrées aux expositions temporaires bénéficient d'un nouvel accrochage. L'une présente des pastels du musée et l'autre des vues de Saint-Cloud. Outre deux portrait anonymes du XVIII°, on appréciera un très beau paysage vallonné d'Achille Bénouville, deux vues de mer de Dantan, un violoniste de Latouche, un portrait de sa femme par le sculpteur Jean Tournoux lui même représenté par sa fille Suzanne, des vues du parc de Saint-Cloud par Amédée Buffet, deux charmants bords de Seine de Léon Printemps...
Au final un accrochage temporaire qui mérite largement que l'on vienne y jeter un coup d’œil...
Regard sur les collections : Amours Imaginaires, Saint-Cloud, musée des Avelines, jusqu'au 17 septembre
15:08 Publié dans exposition en région parisienne | Lien permanent | Commentaires (0)
27/04/2023
Gribouillage
Je me doutais bien que la nouvelle exposition de l'ENSBA n'était pas franchement pour moi. Je ne pensais pas que je serai quand même déçu en la voyant. D'abord parce que l'art moderne et contemporain est largement surreprésenté. Ensuite parce que si le propos semble assez clair au début, il devient franchement abscons sur la fin. Enfin pour certaines œuvres on se demande un peu en quoi l'on peut parler de gribouillage avec la définition qui nous est donnée, tout particulièrement pour le sublime Dieu le père avec l'archange Gabriel du Guerchin.
Heureusement il y a quand même quelques très belles choses et des curiosités (comme les cahiers de classe de Delacroix ou les caricatures du cardinal Scipione Borghese par le Bernin). On est ainsi fasciné par ces verso de planches de Luca Signorelli ou du Passignano représentant de simples hachures. Par ces deux petits croquis en quelques traits d'Ingres. Par cette étude de vierge à l'enfant attribuée à Lorenzo di Credi recouverte de calculs mathématiques. Par les têtes grotesques de Léonard ou de Ribera (mais sont-ce des gribouillages ?). Par ces multiples reprises de position pour la Madone au Baldaquin de Raphaël. Mais cela fait finalement bien peu...
Gribouillage, de Léonard de Vinci à Ty Wombly, Paris, ENSBA, jusqu'au 30 avril 2023.
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26/04/2023
Double dose d'expo à Saint Germain en Laye
Mais peut-on réellement parler d'exposition quand il s'agit en fait d'un nouvel accrochage des collections permanentes sur un thème bien général... Et si l'on peut comprendre qu'en attendant la réouverture, peut-être un jour, d'un grand musée de la ville de Saint-Germain, les collections soient présentées par roulement à l'Espace Vera (c'est toujours mieux que quand elles restaient toutes en réserve...), difficile d'accepter qu'après rénovation, le musée du Prieuré ne présente qu'une partie des siennes.
C'est un thème bien à la mode dans les expos en ce moment que le musée Maurice Denis a choisi pour son nouvel accrochage : les femmes. Sont ainsi rassemblées dans des catégories pas toujours bien nettes (portraits, scènes intimes, décors...), des œuvres du maître et de ses amis (Rysselberghe, Anquetin, Gauguin, Sérusier...) dont on est loin de toujours comprendre le rapprochement voire même la présence dans l'exposition. Et ce ne sont pas les cartels où l'on fait parler une femme (ou autre chose) présent sur le tableau qui nous renseigneront... Une vraie catastrophe ! Heureusement restent des œuvres majeures comme le splendide 'Jardin des Hespérides' de Ker Xavier Roussel, pas exposé la dernière fois que j'étais venu...
La salle la plus intéressante est sans doute celle consacrée aux artistes femmes proches de Maurice Denis et passées par l'académie Ranson ou l'Atelier d'Art Sacré. Quasi oubliées de nos jours, Pauline Peugniez, Marie Josephe Renié, Thérèse Debains et sa propre fille Madeleine Dinès montrent toutes l'influence du maître mais aussi d'autres mouvements comme le cubisme. Mais les (peu nombreuses) œuvres présentées sont malheureusement pas franchement convaincantes. En revanche les trois toiles de Raymonde Heudebert en particulier le 'Grand nu au voile' donnent vraiment envie d'en voir plus...
Au final difficile de conseiller cette "exposition" dénuée de réel propos et aux cartels ridicules. Certes il y a de très belles choses dans cet accrochage, mais on ne peut que penser aux œuvres remisées en réserve depuis le précédent et à celles qui le seront pour la prochaine... Et regretter qu'un musée comme le Prieuré ne présente pas tout le temps au public l'intégralité des œuvres importantes de ses collections...
Le thème de l'exposition à l'Espace Vera est lui parfaitement respectée : toutes les œuvres présentées sont bien des paysages. On peut en revanche s'interroger sur les différentes sections présentées, pas toujours très claires dans leur thème, qui séparent parfois des œuvres d'un même artiste qu'on aurait préféré voir côte à côte. Mais quel plaisir de découvrir ses toiles qu'on n'avait jusqu'ici jamais pu voir.
Au milieu de quelques œuvres anciennes (Herri Met de Bles, Paul Bril, Josse de Momper), on découvre essentiellement des paysages du XIX° et de la première moitié du XX°, présentant de nombreux courants (néo-classicisme, école de Barbizon, romantisme, post-impressionnisme...) et de nombreux motifs différents. Quelques artistes importants (Jongkind, Turpin de Crissé, Léon-Victor Dupré, Georges Michel, Maurice Denis...) mais aussi beaucoup de petits maîtres oubliés, essentiellement locaux.
Parmi les œuvres les plus remarquables, quatre magnifiques paysages néo-classiques sur les moments du jour, de forme semi-circulaire et conçus pour un décor de Jean Victor Bertin, deux splendides vues de plage de Francis Tattegrain, trois charmantes clairières de Marie Ferdinand Jacomin, une 'Vue de la Seine à Bougival' et un 'Fin de journée printanière' à l'étonnante technique divisionniste de Henri A. Joubert, un très beau paysage de neige de Luc Georges Maxime Simon, un verdoyant 'Paysage près de Mantes' de Marie Hector Yvert, un 'Bord de Seine au Pecq' d'Alexandre Nozal... Bref, beaucoup de plaisir ! En espérant voir un jour toutes ces œuvres et celles vues dans des accrochages précédents dans un vrai musée...
Femme(s), Saint-Germain-en-Laye, musée Maurice Denis, jusqu'au 2 juillet 2023.
Paysages d'ici et d'ailleurs, Saint-Germain-en-Laye, Espace Vera, jusqu'au 28 mai 2023.
17:48 Publié dans exposition en région parisienne | Lien permanent | Commentaires (0)