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27/08/2023

A éviter...

Il arrive d'être déçu par une exposition (j'évoquerai peut-être bientôt l'expo actuelle au musée de la Monnaie), et puis il y a se rendre à Poissy pour voir Ernest Meissonier, dans l'intimité de ses ateliers à la Maison de Fer...

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Le musée d'art et d'histoire de la ville de Poissy étant fermé depuis des années (on peut parfois voir des œuvres de ses collections dans des expositions temporaires...), c'est avec une certaine excitation que j'appris que la ville organisait une exposition temporaire autour d'Ernest Meissonier dont il détient un certain nombre d’œuvres.

 

Hélas, c'est une catastrophe. S'il n'est pas trop grave que les quelques panneaux explicatifs n'apprennent pas grand chose à part aux personnes ignorant totalement l'art officiel du 19ème, le fait que les œuvres soient présentées dans des coins fermés par de grandes glaces qui nous empêchent de les approcher, éclairées par des faisceaux très agressifs, parfois cachées par différents objets (armes, costumes...) implique qu'on ne peut quasiment pas les voir.

 

Et si le but était de recréer l'atelier du maître, comment expliquer qu'il faille se mettre à quatre pâtes pour admirer, de loin, le tableau anonyme qui le représente. Bref, cette exposition est pour moi tout ce qu'il ne faut pas faire, incapable à la fois de montrer les œuvres, et d'apprendre quoi que ce soit. L'immense artiste qu'est Meissonier mérite bien mieux que ça (ce qu'on peut entrapercevoir sur les dessins / esquisses très difficilement visibles dans ces immenses "vitrines").

 

Ernest Meissonier, dans l'intimité de ses ateliers, la Maison de Fer, Poissy, jusqu'au 5 novembre 2023.

26/08/2023

Fin de Salon à Fécamp

Toujours très actif le musée de Fécamp propose une exposition autour de ses collections sur le Salon où se faisait au XIX° la carrière des artistes. Quelques gravures et photos nous montrent à quoi ressemblait le Salon. Gravures, photos et caricatures évoquent la façon dont se transmettait le souvenir de certaines œuvres présentées. Mais je suis surtout là pour les peintures qui furent accrochées au Salon (deux ne sont "que" des répliques autographes) et qui, pour la plupart, restent en général dans les réserves et ont souvent été restaurées pour l'occasion.

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Parmi la quinzaine de peintures présentées, quelques belles surprises comme le Bois-Rosé et ses soldats escaladant la falaise pour surprendre le château de Fécamp du méconnu Louis Joseph François Tronville, ami de Le Poittevin, qui transforme un paysage nocturne de falaise en scène historique, L'impératrice Ariane de Henri-George Charrier (dont il faut voir les fresques dans l'église St Étienne), sujet assez étrange (et tenant apparemment du mythe) puisque Ariane écoute les gémissement de son mari qu'elle a fait enfermée dans son tombeau ou l'Étang; fin de novembre 1879 du suisse Édouard de Traz qui évoque l'école de Barbizon.

 

Parmi les artistes plus connus, on note un grand portrait d'enfant  d’Édouard Toudouze, une très belle Vue de la rade de Toulon de Vincent Courdouan et le très académique Serment de Brutus sur le corps de Lucrèce d'un Léon Olivié plus connu pour ses portraits et ses scènes de genre. Le musée a fait un bel effort sur les cartels pour présenter à chaque fois l'artiste et le thème du tableau ainsi que, quand il y en a, un commentaire d'époque. Une belle exposition (surtout quand on aime comme moi les petits maîtres de cette époque) pour mettre en valeur les collections du musée dont on regrettera seulement qu'elle n'ait pas donné lieu à un catalogue...

 

Bienvenue au Salon – Les œuvres sortent de leur réserve, Fécamp, musée des Pêcheries, jusqu'au 27 août 2023

30/07/2023

La haine des clans

Dernier jour pour aller voir La Haine des clans aux Invalides. Les expositions historiques au musée de l'Armée sont la plupart du temps à la fois très complète mais très accessible sur le sujet qu'elle traite et pleine d'objets d'art qu'on ne voit pas souvent (en particulier des œuvres sur papier). C'est encore le cas pour la petite dernière consacrée aux guerres de religion.

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Au milieu de nombreuses armes, armures, gravures... on en découvre beaucoup sur les événements et les personnages qui ont marqué ce demi-siècle complexe de l'histoire de France mais aussi sur les évolutions politiques et administratives en France ou les relations diplomatiques en Europe.

 

Pour ce qui intéresse ce blog, les peintures sont évidemment assez rares. On y voit bien entendu essentiellement des portraits, souvent anonymes dont on ressortira le Cardinal Charles de Lorraine attribué au Greco, quatre portraits en sanguine (d'une série de 26 qu'on aimerait voir en entier...) par Henri Bellange ou le Pape Sixte Quint par Filippo Bellini.

 

Pour les scène historiques ou allégoriques, on notera deux somptueux dessins d'Antoine Caron complétant parfaitement l'exposition d'Ecouen qui a fermé il y a quelques semaines, le magnifique Massacre du Triumvirat de Vredeman de Vries et Mostaert, l'amusant Pavane à la cour d'Henri III attribué à l'anonyme Maître des bals à la cour des Valois ou le curieux Comte Montgomery blessant Henri II lors du tournoi du 29 juin 1559 par un Édouard Detaille plus habitué aux guerres contemporaines ou napoléoniennes.

 

En tous cas encore une très belle exposition pour le musée de l'Armée, alors si vous ne savez pas quoi faire aujourd'hui...

 

La Haine des clans. Guerres de Religion, 1559-1610, Paris, musée des Invalides, jusqu'au 30 juillet 2023

17/07/2023

Delacroix et les arts

Difficile pour une fois de conseiller la visite du nouvel accrochage / exposition thématique du musée Delacroix aux habitués du lieu. Il n'y a en effet quasiment aucune œuvre qui n'ait pas été présentée récemment (on a d'habitude droit à plus d’œuvres sur papier par nature moins souvent montrées) et la thématique de rattacher Delacroix à un art différent par salle (musique, théâtre, littérature...) reste franchement floue, la présence de certains tableaux dans une section plutôt qu'une autre étant parfois étrange.

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En revanche les touristes et les visiteurs occasionnels qui ne peuvent pas venir tous les six mois auront la chance de découvrir en une seule fois à peu près toutes les peintures du maître que possède le musée (et quelques copies dont le 'Femmes d'Alger' dans leur appartement revu par Bouguereau acquis récemment) et passeront donc un très bon moment dans ce charmant endroit qu'est l'atelier de la rue de Furstemberg qu'il est toujours bon de revoir. En attendant la prochaine vraie exposition...

 

Delacroix et les arts. "Un pont mystérieux", Paris, musée Delacroix, jusqu'au 17 septembre 2023

16/07/2023

Ludwik Klimek à Libourne

Parfois il y a des expositions dont on sait qu'elles ne sont pas a priori pour nous mais qu'on est content d'avoir visité. C'est le cas de celle que consacre la chapelle du Carmel de Libourne où j'étais venu pour voir, enfin, le musée qui, s'il est petit, mérite le détour, au peintre polonais  Ludwik Klimek (1912-1992).

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Quelque part entre expressionnisme, cubisme et fauvisme, ses œuvres très colorées peuvent rappeler aussi bien André Lhote, Cézanne que Matisse (entre autres) mais avec un petit quelque chose qui lui est propre et donne à ses scènes orientales ou mythologiques une étrangeté certaine. Ses bouquets de fleurs m'ont évoqué ceux de Vlaminck mais avec un coloris incandescent alors que ses paysages m'ont semblé la partie la plus "classique" de son œuvre, en tout cas de ce qui en était présenté (et qui appartenait si j'ai bien compris à un seul collectionneur privé). Bref, je ne serai jamais fan de Klimek, mais j'ai été ravi de voir cette exposition.

14/07/2023

Il s'appelait Léon,...

...était le frère aîné de Claude Monet, a fait des études de chimie, a dirigé une manufacture de produit de teinture et collectionna un peu les œuvres de son frère et de ses amis. L'exposition du musée du Luxembourg ne vous en apprendra pas beaucoup plus, ce qui ne veut pas dire qu'elle ne mérite pas d'être vus, essentiellement pour trois raisons :

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1°) Les portrait de la famille Monet : les parents par Adolf Rick, Léon (absolument magnifique) par son frère, Claude et sa femme par Renoir et les enfants par Claude.

 

2°) Des œuvres pas souvent vues de Claude : un cahier d'études et des caricatures de jeunesse, deux beaux paysages venus de musée japonais, le superbe 'Navires en réparation' d’Édimbourg...

 

3°) Des œuvres ayant appartenu à Léon ou d'artistes collectionnés par Léon, là aussi pas ou peu vues dans d'autres expositions (beaucoup viennent de collections privées) et dans l'ensemble très bien choisies : "gloires" de l'impressionnisme (Renoir, Sisley, Pissaro, Morisot), membre de l'école de Rouen (Delattre, Fréchon, Marcel Delaunay, Georges Bradberry) et Blanche Hoschédé-Monet.

 

Au final une exposition où l'on n'apprendra pas grand chose mais où il y a de très belles choses à voir (mais sans doute pas assez comme souvent au musée du Luxembourg)(surtout vu le tarif).

 

Léon Monet, frère de l'artiste et collectionneur, Paris, musée du Luxembourg, jusqu'au 16 juillet 2023.

01/06/2023

Balade en Seine et Marne

Petite balade dans le 77 pour retourner voir deux petits musées très actifs au niveau des expositions même s'il s'agit souvent (et c'est ici le cas) d'accrochages temporaires autour d'un thème des œuvres du musée.

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A Nemours, c'est le portrait qui est à l'honneur : officiel ou intime, caricature ou tête d'expression... Si de nombreuses gravures et quelques portraits anciens assez médiocres tempèrent un peu l'enthousiasme, il y a quand même de très belles choses à voir dont quelques œuvres venues d’Étampes où le musée est fermée (entre autres deux très beaux Abbema et la belle-fille avec le petit-fils de David par son élève Rouget), d'amusantes caricatures de Célestin Nanteuil et du sculpteur Justin-Chrysostome Sanson ou le très beau (mais déjà vu une fois précédente) portrait d'Arthur Heseltine par Allan Deacon. Mais ce genre d'exposition est surtout le lieu pour découvrir des artistes oubliés comme Louis Doyen et sa Tête d'expression, Félicie Defert-Tiger et La douleur ou François Thevenot et son charmant pastel La tasse de thé. Au final même si ce n'est pas la meilleure exposition qu'on y ait vu, c'est toujours un plaisir de se rendre au château-musée de Nemours... et un regret qu'il n'y ait pas de parcours permanent vue la qualité des œuvres du musée...

 

A Melun, l'exposition temporaire (il y a contrairement à Nemours un fond permanent qui mérite d'être vu) est consacrée aux paysages de la ville. Si la plupart des tableaux ont déjà été vus dans des visites précédentes (deux des trois Stein et des trois Ferrand, le Victor de Grailly et le superbe Soir sur la Seine de Jacques Henry Delpy), les œuvres sur papier apportent un peu de nouveauté avec quatre charmantes aquarelles des bords de Seine de Pierre Vallet et des vues de la vieille ville (en particulier des moulins) par François Julien Decourbe qui fut le premier conservateur du musée. Cela serait un petit peu court si la première "salle" ne présentait pas un petit accrochage consacré aux danseuses de Henri Chapu avec trois sculptures et un bel ensemble de dessins préparatoires (et Chapu est un dessinateur remarquable comme d'autres expos ici ou à Nemours l'ont déjà montré...).

 

Venez comme vous êtes, l'art du portrait dans les collections du château-musée de Nemours, château-musée de Nemours, jusqu'au 17 septembre 2023

Melun mon paysage, musée d'art et d'histoire de Melun, jusqu'au 1er octobre 2023