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04/10/2025

L'autre côté du château de Sceaux

Comme d'autres avant lui, le musée du Domaine départemental de Sceaux propose une exposition sur l'envers du décor : comment s'est crée et amplifiée la collection, quels sont les rôles du musée... Les habitués de ce genre d'exposition n'apprendront pas grand chose de nouveau (à part les particularités de la formation des collections locales) mais c'est toujours l'occasion de découvrir des œuvres de tout genre habituellement cantonnées aux réserves. Et il y a toujours de belles surprises.

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Parmi les acquisitions de ces dix dernières années, on note un très beau dessin de Jacques Rigaud préparatoire à une gravure aussi présentée, deux très belles vues prises à Montalais près de Sèvres de la méconnue Lina Jaunez ( 1798 - 1860 ) ou un charmant petit Dunouy. Parmi les œuvres transférées d'autres institutions, un étonnant Pont de Sèvres de l'inconnu Philippe de Séréville ( 1820 - ? ) ou l'encore plus étonnant Transfert des ossements des rois par François Joseph Heim, venus tous les deux de Carnavalet.

 

On trouvera aussi des œuvres non exposées en salle mais régulièrement prêtées comme les très belles Carrières à Gentilly de Mellé ou l'affreusement réaliste accident de chemin de fer de A. Provost, des aquarelles de Paul Véra, des toiles récemment restaurées (Luce, Drulin, un crépusculaire Chintreuil) et des questions nées du recollement (jolie vue de Gentilly par Charles Jean Forget). Bref n'attendez pas des merveilles mais venez-y pour faire le plein de curiosités...

 

Trésors et coulisses du Château. Histoire d’une collection, Château de Sceaux, jusqu'au 22 mars 2026.

10/09/2025

Passage à Auvers...

C'est toujours un plaisir de flâner à Auvers-sur-Oise (beaucoup moins de prendre les transports en commun pour s'y rendre depuis Paris...) et de retourner au musée et à l'atelier Daubigny.

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Le musée Daubigny consacre ses espaces du premier étage à la présentation d’œuvres animalières de ses collections. S'il y a très majoritairement des œuvres contemporaines (en particulier un gros ensemble de gravures de l'artiste japonais Koji Ikuta d'une superbe technique mais qui m'ont laissé froid), il y a quand même d'intéressantes sculptures et céramiques de la fin du XIX° (malheureusement dans un meuble vitré exigeant de se baisser), deux représentations de chats comme toujours de belle qualité de Steinlen et un étonnant Chat sauvage de Édouard Paul Mérite (1867 - 1941 ) artiste que je ne connaissais pas mais que j'ai désormais très envie de découvrir.

 

A quelques dizaines de mètres, l'Atelier Daubigny présente lui une petite exposition consacrée à l'atelier et à la peinture en plein air. Si une partie des œuvres sont présentées par des photos ou des copies modernes (mais le lieu peut difficilement faire venir des œuvres de grands musées étrangers...), il y a quand même des choses à voir, comme deux gravures (dont une vue de l'atelier Daubigny) de Léonide Bourges dont je n'avais vu que des peintures jusque là, un bel ensemble de caricatures de Daumier sur les peintres en plein air mais surtout le superbe petit tableau représentant Marie Sophie Daubigny cousant devant la fenêtre. Si le propos reste succinct, l'exposition bien que petite n'en est pas moins intéressante.

 

Âmes animales, musée Daubigny, Auvers-sur-Oise, jusqu'au 21 septembre 2025.

D'ateliers en paysages, Atelier Daubigny, Auvers-sur-Oise, jusqu'au 2 novembre 2025.

06/07/2025

Printemps 2025 en IdF 3 : Regnault à Saint Cloud

L'exposition ferme la semaine prochaine et je vous invite fortement à y aller (personnellement j'y suis allé deux fois)  car je ne pense pas qu'une exposition plus complète aura lieu dans les prochaines années.  Car s'il manque des pièces majeures (trop grandes, comme les tableaux d'Orsay, où trop difficiles à faire venir)(la seule œuvre dont on a du mal à comprendre l'absence est son grand prix de Rome), difficile d'imaginer une grande institution faire une rétrospective sur un artiste mort si jeune.

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Et donc l'exposition commence par la fin : la mort d'Henry Regnault à Buzenval en 1871 qui fera de lui un "héros" national : portraits, dessins faits sur le front, images posthumes... Comment un jeune artiste prometteur devient une sorte de martyre de la défaite de la guerre de 1870.  La section suivante nous présente sa formation à l'école des beaux-arts où il obtiendra le prix de Rome, ses travaux en Italie puis sur les chemins du voyage avec ses amis Clairin (si un musée voulait bien un jour lui consacrer une exposition...), Benjamin-Constant et Bida.

 

Consacrées aux portraits et aux voyages, les deux sections suivantes ne font que confirmer le talent d'un artiste qui avait tous les choix de carrière possible : ses portraits au crayon ont une technique imparable et une grande puissance d'expression que confirme le portrait du Baron Portalis présenté au salon de 1864 ; ses images d'Espagne ou d'Orient rivalisent sans problème avec les meilleurs artistes de son temps. Et Regnault aurait pu être un peintre d'histoire post-romantique extraordinaire. On ne le saura jamais mais ce que nous montre le musée de Saint-Cloud est suffisant pour apprécier une carrière courte mais intense.

 

Henri Regnault (1843-1871), le sabre et le pinceau, Saint-Cloud, musée des Avelines, jusqu'au 13 juillet 2025.

17/04/2025

Printemps 2025 en IdF 2

Toujours très actif, le musée d'Art et d'Histoire de Meudon consacre sa nouvelle exposition aux œuvres d'art (tableaux comme l'indique le titre de l'exposition mais aussi sculptures et objets liturgiques) provenant des églises de la ville, témoignant ainsi de ce qui présente une partie fondamentale de la vie d'un musée : restaurer et étudier ses collections.

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Ainsi il n'y a aucun tableau majeur parmi la petite vingtaine d’œuvres présentées mais chacun d'entre eux pose des questions auxquelles on espère avoir un jour la réponse : de quelle scène religieuse pouvait provenir ce fragment avec trois personnages assis ? Qui peut être l'auteur de ces quatre grandes scènes de la vie de Saint Antoine le Grand ? D’où provient cette crucifixion de la fin du XVI° ? Qu'a pu peindre ce Antoine Kastner dont on ne trouve trace sur le net que de copies de toiles religieuses comme ce joli Mariage mystique de Sainte Catherine d'après Correge ?

 

Et on n'oubliera pas de se rendre à l'étage (outre pour y revoir les salles permanentes consacrées au paysage) pour y découvrir une magnifique et étonnante Adoration des mages avec sa composition toute en hauteur du méconnu Édouard Odier mais aussi une superbe Vue du château de Meudon dessinée en préparation à une gravure par Jacques Rigaud judicieusement acquise récemment par le musée.

 

Tableaux retrouvés, le patrimoine des églises de Meudon, Meudon, musée d'Art et d'Histoire, jusqu'au 29 juin 2025

15/04/2025

Printemps 2025 en IdF 1

Oublions le fait de présenter la "restauration" du lieu comme une œuvre d'art contemporaine. Oublions le fait que le mélange d'œuvres du Frac Île-de-France (d'ailleurs très peu nombreuses) et d'objets traditionnels ne fonctionne quasiment jamais. Oublions même la vacuité totale du propos de ces histoires de châteaux (quelques portraits / souvenirs d'anciens habitants de Rentilly, quelques représentations de châteaux d'IdF, une évocation des contes de fées...). Non, le pire problème est ailleurs.
 

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Il est que ces deux grands étages de béton sont vides (à ce stade on ne peut vraiment plus dire clairsemés...) et qu'il y a très très peu à voir. Au premier étage pour cet accrochage annuel (impossible de parler d'exposition...) on notera tout juste deux cartons de tapisserie de Jean Veber, deux beaux portraits de Laurent-Gsell et Kinsoen venus de Moulins où je n'ai pas souvenir d'avoir vu le deuxième, une grande nature morte de Marie Coignet dont on ne comprend pas comment elle a rattaché au thème (mais c'est très joli), un beau paysage du peu connu Louis Émile Lapierre venu du tribunal de grande instance et quelques œuvres de Nélie Jacquemart et Henrietta Thuret qui habitèrent le château. Et au deuxième, au milieu du néant (un espace lecture vide, un espace créatif vide, un espace... vide), un carré de béton à l'intérieur duquel sont présentées 16 peintures de l'école de Lagny (Gausson, Cavallo-Peduzzi, Prodhon...) soit bien moins que ce que présentait autrefois le petit musée de Lagny qui a transféré ses collections au musée intercommunal.
 
Bref deuxième fois que je m'y rends, deuxième ratage complet. Il faudra vraiment une exposition prometteuse (sur un des membres de l'école de Lagny par exemple) pour que je prenne une nouvelle fois le RER vers Torcy puis traverse la zone commerciale pour m'y rendre...
 
Histoire(s) de château(x), château de Rentilly à Bussy-Saint-Martin, jusqu'au 13 juillet 2025.

31/12/2024

Achille Varin à nemours

J'avais découvert il y a quelques années Achille Varin (1863 - 1942 ) avec son grand Rebecca à la fontaine que le château-musée de Nemours faisait restaurer et j'attendais avec impatience l'exposition promise à l'époque. Une nouvelle donation de la famille permet qu'elle voit enfin le jour, et on ne dira jamais assez merci à tous ces musées de régions, petits ou grands, cherchant à remettre en valeur ces bons artistes, souvent locaux (Varin a vécu à Nemours) et en grande partie oubliés, innombrables entre le XIX° et le début du XX°.

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Organisé autour d'une nouvelle donation familiale (l'artiste avait lui-même donné des œuvres au musée après sa création) et présentant des peintures et dessins venues de collections privées (les descendants j'imagine), l'exposition n'est pas une rétrospective, présentant très peu de moyens / grands formats peints pour les différents Salons (qu'il a par ailleurs assez peu fréquenté, n'en ayant apparemment pas le besoin financier) mais surtout des petits formats, des études et des esquisses. Cela permet néanmoins de se faire une idée de l'art d'un peintre, comme bien d'autres à l'époque, parfaitement formé par les maîtres des écoles parisiennes (passage à l'académie Julian et à l'ENSBA).

 

Et de comprendre un peu pourquoi il n'est pas passé à la postérité. Paysages, scènes de genre, scènes bretonnes, représentations de fables... il y a un peu de tout. D'ailleurs son grand Rebecca se place parmi ces peintures bibliques de l'époque cherchant à donner un côté historiquement réaliste en donnant un côté oriental. Et dans les paysages, il y a à la fois des scènes urbaines et champêtres, des vues influencées par l'école de Barbizon et d'autres pas les symbolistes... Et faute de dates, il est difficile de se faire une idée précise de son évolution pendant 50 ans d'activité... Mais on prend un réel plaisir à découvrir tout cela, avec de vrais belles surprises comme ce paravent ornées de fables peint pour sa nièce ou les nombreux grands fusains à la fois très sensibles et d'une grande maîtrise technique.

 

Nemours n'est qu'à 1h20 de Paris en train, et l'expo mérite qu'on s'y rende...

 

Achille Varin, une donation, château-musée de Nemours, jusqu'au 2 mars 2025.

24/12/2024

Le portrait équestre à la renaissance

Alors que les expositions parisiennes deviennent insupportables tellement elles sont noires de monde, à quelques kilomètres de Paris un monument / musée majeur est quasi-vide pour une exposition pourtant passionnante.

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L'exposition du château d'Écouen nous propose donc de découvrir l'évolution du portrait équestre à la renaissance. Sous la double influence de la tradition de cavalerie médiévale et de la redécouverte de la sculpture antique, elle nous montre comment on va arriver à un style de portrait français symbole du pouvoir aussi bien chez les Valois que chez les premiers bourbons.

 

S'il y a surtout des médailles, émaux, gravures et sculptures (la dernière section est d'ailleurs consacrée à la statue équestre en particulier monumentale avec les fragments de celle d'Henri IV et des petits bronzes), on peut admirer un certain nombre de dessins et de peintures souvent rarement vues. Outre le portrait de François Ier par François Clouet du Louvre qui a servi pour l'affiche (accroché à côté d'un Henri II du même artiste et de son atelier), on admirera ainsi entre autres un dessin d'études de monument équestre de Léonard de Vinci venu des collections royales anglaises, un projet de char de triomphe de Niccolo dell'Abate, deux magnifiques frontispices d'Antoine Caron (souvenirs de la somptueuse exposition d'il y a quelques mois dans le même lieu), un dessin de François Ier à cheval attribué à Toussaint Dubreuil, Henri IV à cheval devant une ville de Marin Le Bourgeoys...

 

Bref il reste un mois pour profiter de cette exposition, alors on y courre !

 

À cheval : le portrait équestre dans la France de la Renaissance, château d'Écouen, jusqu'au 25 janvier 2025