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03/07/2012

Que d'arbres...

Le musée Tavet-Delacour à Pontoise propose une exposition sur le thème de l'arbre dans la peinture de paysage de 1850 à 1920. Le choix des oeuvres, provenant en grande partie des collections de Pontoise, du Petit Palais de Genève et de collections privées, est pertinent, mêlant des artistes célèbres (Caillebotte, Corot, Monet, Matisse, Maurice Denis) et d'autres plus méconnus. On a ainsi le plaisir d'admirer Emile Van Marcke de Lummen (La Reine Blanche - Forêt de Fontainebleau), Frédéric Montenard (L'élagage), Frédéric Cordey (Le Fagot)...

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Malheureusement, l'expo comme son catalogue se contente un peu trop d'être une superbe galerie d'images (ce qui est déjà pas mal) et n'explique jamais son propos (cartels minimalistes, aucun grand panneau explicatif). On remonte ainsi dans le temps, partant des fauves et des nabis pour aller vers le post-impressionnisme,  l'impressionnisme et l'école de Barbizon sans aucune explication. Certaines toiles semblent se rattacher difficilement au thème (Paysage de l'Île de France de Guillaumin et La fête des Fossés de Piette en particulier) à moins de considérer que tout paysage avec un arbre quelque-part fait l'affaire alors que d'autres sont tout particulièrement adapté (Boulevard vu d'en haut de Caillebotte). Enfin pourquoi le choix de 1850 alors que la création du concours de l'arbre à l'Ecole des Beaux-Arts en 1823 aurait pu semblé plus judicieux ? Les quelques lignes d'explication du catalogue sont bien peu convaincantes... Reste le plaisir des yeux, et il est grand !

 

L'arbre dans la peinture de paysage de 1850 à 1920, Pontoise, musée Tavet-Delacour, jusqu'au 8 juillet 2012.

12/03/2011

Les Duval Le Camus

Auparavant publié sur jécoutedelamusiquedemerde (le 6 juillet 2010).

 

Il peut sembler étrange de parler d'une expo qui s'est terminée avant-hier. Pourtant impossible de ne pas trouver de similitudes avec l'univers de la musique : de grosses sorties la plupart du temps sans intérêt (Renoir, Turner, Munch...) dont tout le monde parle et d'autres dont on n'apprend l'existence que quand il est trop tard...

 

Commençons donc d'abord par féliciter le musée des Avelines à St Cloud d'avoir voulu remettre en lumière ces deux gloires locales (Pierre fut maire de la ville et son fils Jules-Alexandre a peint les murs de l'église St Clodoald) largement oubliées des histoires de l'art officielles et d'avoir réussi à réunir un ensemble d'oeuvres important et de qualité : grâce à ce genre d'exposition, la compréhension que l'on peut avoir d'une période s'améliore et l'on découvre que certains agréables petits maîtres ont bien des choses à dire.

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Passé dans l'atelier du grand David, Pierre Duval le Camus (1790-1854) n'en a guère retenu plus qu'une certaine aisance technique, préférant à la grande peinture d'histoire les scènes de genre et les petits portraits en pied. Héritier direct dans les premières oeuvres présentées de la fin du XVIIIème siècle français (Drolling, Boilly, Marguerite Gérard), il va progressivement se créer un style à la fois anecdotique, précis et piquant qui n'est pas sans évoquer certains de ses contemporrains anglais (Landseer) ou autrichiens (Waldmüller) mais avec un côté nettement plus populaire qui n'est pas sans faire penser par moment aux futurs naturalistes. La quarantaine d'oeuvres présentes met en lumière un artiste tout à fait charmant.

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Son fils Jules-Alexandre Duval le Camus (1814-1878) fait lui partie de ces artistes qui profitèrent du besoin de redécorer les églises parisiennes  pour obtenir des commandes de l'état et dont on rédécouvre progressivement les mérites depuis l'ouvrage de référence de Bruno Foucart sur la peinture religieuse. Pas forcément remarquable par son dessin ou sa composition, il se montre fort original dans son colori, contrasté et assez agressif ; renforcant l'émotion dans ses oeuvres. Et l'on ne peut que regretter, même si on la comprend très bien, l'absence d'autres grands tableaux religieux que le Saint Come et saint Damien guérissant les malades de l'église de Luzarches qui auraient pu nous permettre de mieux appréhender la sensibilité de l'artiste.

 

Heureusement, le catalogue, à la fois bien fait, truffé de belles plumes de référence et pas cher, permet de prolonger longuement l'exposition et pourra éventuellement faire passer aux absents le regret de ne pas avoir été au courant plus tôt. On pourra trouver un excellent article avec de très belles photos sur La Tribune de l'Art.