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07/07/2018

Un printemps en région parisienne 2018 IV : Gustave Loiseau

La peinture est pleine de charmants petits maîtres plus ou moins oubliés. Et si les musées parisiens ont souvent un peu trop tendance à se contenter des poids lourds de l'histoire de l'art pour attirer les foules (encore bravo au Petit Palais pour avoir une politique un peu plus ambitieuse), ceux de banlieue et de province n'hésitent jamais à remettre en lumière des artistes moins connus en particulier quand ils ont un encrage local.

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Soyons tout de suite clair, Gustave Loiseau (1865 - 1935) ne mérite sans aucun doute pas d'être dans un abrégé d'histoire de l'art. Mais cela n'est pas une raison pour ne pas se rendre à Pontoise voir l'exposition qui lui est consacré. Si la toile la plus ancienne (l'exposition n'est pas chronologique mais par sites représentés) montre l'influence tardive de l'école de Barbizon, sans doute par l'intermédiaire de son maître Fernand Quignon, il va très vite adopter une touche impressionniste et se lancer comme beaucoup de jeunes artistes dans l'aventure de l'avant-garde. Il se rend comme son maître plusieurs fois à Pont-Aven et adopte un temps vers 1905/10 une manière plus proche des nabis et des fauves avant de revenir à un impressionnisme plus classique.

 

Peut-on alors vraiment parlé à son sujet de post-impressionnisme comme on peut souvent le lire ? A mon sens pas vraiment tant il semble prolonger assez tard dans le siècle un style inspiré essentiellement de Monet et Pissaro bien loin des recherches plus « modernes ». Comme ses amis Mauffra et Moret, il propose souvent un impressionnisme apaisé et décoratif. Les sites représentés sont souvent bien connus (Pontoise où il s'installa, Le Havre, Dieppe, Etretat...) ; les points de vue agréablement choisis mais fort classiques ; le coloris est vibrant. Cela donne de très jolies toiles (les vues de villes peuplées ne sont en revanche pas très heureuses), venues en grande majorité de collections privées (donc qu'on n'est pas près de revoir), à défaut d'avoir énormément d'ambition.

 

Les musées de Pontoise nous font découvrir un charmant petit maître, et c'est déjà beaucoup. Alors on y fonce, ça ferme demain !

 

Gustave Loiseau, paysages d'Ile de France et de Normandie, Musée Camille Pissaro, Pontoise, jusqu'au 8 juillet.

03/07/2018

Un printemps en région parisienne 2018 III : Port-Royal

Loin des foules parisiennes (il faut dire que le lieu n'est pas très bien indiqué au milieu de la campagne...), le musée de Port-Royal des Champs organise de très intéressantes expositions même si elles sont un peu limitées par la relative exiguïté des salles. Celle actuellement consacré aux dessins français du XVII° du musée d'Orléans ravira les amateurs.

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Certes la plupart de nombreux "grands noms" (Le Lorrain, Poussin, Vouet, Champaigne, Le Sueur) sont absents ou présents uniquement par des copies ou œuvres de l'atelier, même si on trouve aussi des artistes de premier plan comme La Hyre, La Fosse ou Pierre Mignard, mais du coup c'est l'occasion de découvrir des planches d'artistes moins souvent vus et donc de faire mieux connaître et étudier le fonds de dessins du musée avec l'objectif de mieux préciser les attributions. Le petit couloir entre les deux salles montrent ainsi des œuvres encore anonyme ainsi que des copies plus tardives, preuve de l'importance du dessin dans la formation des artistes et un mur présente quelques œuvres désormais données à l'école italienne (dont un donné à Lanfranco), montrant les difficultés pour attribuer.

 

Parmi les œuvres allant du début du XVII° (très beau Christ devant Hérode encore maniériste de Georges Lallemand) à sa toute fin (un artiste comme Nicolas Bertin a été surtout actif au début du siècle suivant), j'ai particulièrement été sensible aux quatre La Hyre (Assomption, St Luc, St Grégoire Prophète), à Lafage (La glorification de St Thomas d'Aquin)), à Levieux (deux très belles Vierge à l'enfant) mais surtout trois beaux ensemble d'Arnould de Vuez qu'il est rare de voir loin du Nord où il a travaillé, de François Verdier, le fidèle élève de Le Brun et superbe dessinateur ainsi que d'Antoine Dieu dont les deux sanguines sont remarquables. Les amateurs de dessins peuvent aller se régaler jusqu'à la mi-juillet !

 

Traits divins, dessins français du musée d'Orléans XVII°, musée national de Port-Royal de Champs, jusqu'au 15 juillet 2018

25/06/2018

Un printemps en région parisienne 2018 II : Théodore Deck

Si l'exposition du musée de Courbevoie ne correspond pas forcément au titre de ce blog (il y a cependant un très intéressant Atelier des céramistes de Edouard Dammouse), elle mérite néanmoins que j'en dise quelques mots.

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Si je ne suis pas un grand amateur de faïences, il faut reconnaître que j'ai beaucoup aimé les oeuvres de Théodore Deck. Outre le fait que ses recherches sur la céramique renaissance, orientale ou asiatique lui ont permis d'obtenir une grande variété de teintes et d'aspects, le fait d'avoir collaborer avec de nombreux artistes contemporains (Lachenal, Ehrmann, Anker, Collin, Legrain, Reiber, Steinheil, Chéret, Gluck...) donne un côté très pictural à sa production.

 

Organisé autour de ce qu'il reste du décor de l’Orangerie du parc de Bécon que le musée vient de faire restaurer, l'exposition présente un bel ensemble de pièces essentiellement venues du musée Deck à Guebwiller et mérite vraiment qu'on y fasse un tour. Et vite, elle ferme dimanche prochain...

 

Théodore Deck (1823-1891), les Quatre saisons, décor de l’Orangerie du parc de Bécon, musée Roybet - Fould à Courbevoie, jusqu'au 1er juillet 2018

23/06/2018

Un printemps en région parisienne 2018 I : les Dubufe

Toujours très actif sur les peintres ayant un rapport direct avec la ville de St Cloud (on se rappelle des très belles expositions sur les Duval Le Camus père et fils, Edouard Dantan ou Gaston Latouche), le musée des Avelines présente pour encore quelques jours la « dynastie » Dubufe ce qui permet d'évoquer (en partie) l'évolution de la peinture au cours du XIX° siècle (surtout pour le portrait).

 

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Elève de David, Claude-Marie Dubufe ( 1790 – 1864 ) occupe les deux premières salles. Dans la première on découvre des portraits de format moyen et plutôt intime (saisissant autoportrait de jeunesse) encore très marqués par son maître mais également une scène de genre (deux petits savoyards) faisant regretter qu'il ne s'y soit pas plus consacré. Ses peintures d'histoire, sans doute trop volumineuses ne sont qu'évoquées. La deuxième est une superbe réunion de grands portraits d'apparats qui firent sa réputation. On y voit son style évoluer d'un néo-classicisme un peu rigide et austère à la suite du baron Gérard vers une version somptueuse mais adoucie du portrait ingresque. Si les étoffes et les mains (entre autres) y sont peintes avec brio, cela reste un peu superficiel et dénué d'émotion, à part dans le brillant portrait de son fils et de sa belle-fille.

 

Présent dans la salle précédente avec un portrait de sa femme qu'on peut ainsi comparer à celui de son père, Edouard Dubufe ( 1819 – 1889 ) occupe l'intégralité de la grande salle 3 avec ce qui fit sa gloire : les portraits ! Les dames y sont belles et élégantes avec des robes somptueuses aux drapés fantastiques, d'abord dans un ingrisme mesuré hérité de son père et de son autre maître Delaroche puis dans une chatoyance second-empire qui en fit le grand rival de Winterhalter (portrait de l'impératrice). Plus personnels, le célèbre portrait de Rosa Bonheur représentée avec son « animal fétiche » et le portrait de Rachel dans le rôle de Camille pas si éloigné de Chassériau montre un artiste loin de n'exceller que dans le portrait mondain, comme le montre aussi ses deux portraits d'homme plus tardifs, puissants et expressifs. Ses tableaux d'histoire ne sont évoqués que par une esquisse sur le fils prodigue qui donne envie d'en voir plus.

 

S'il fut élève de son père, Guillaume Dubufe (1853 - 1909 ) ne fut pas essentiellement portraitiste (mais se montre très sensible dans des portraits familiaux au crayon et à l'aquarelle comme à l'huile) mais fut un des grands décorateurs officiels (Elysée, Comédie Française, restaurant de la gare de Lyon...) de la fin du XIX°, sans doute inspiré par son autre maître Alexis-Joseph Mazerolle. Outre des dessins et esquisses préparatoires pleines de brio et de couleurs pour différents projets, on peut admirer deux petits paysages et des illustrations où il ne se montre pas très éloigné d'un Luc-Olivier Merson.

 

Le musée de St Cloud nous propose donc une formidable occasion de découvrir un peu mieux une famille d'artiste dont les œuvres sont disséminées (et pas toujours montrées) dans nos musées et de montrer une partie de l'évolution de la peinture officielle au XIX°. Il est juste dommage qu'il n'ait pas eu la possibilité de faire de même pour leurs grands tableaux d'histoire.

 

Claude-Marie, Édouard et Guillaume Dubufe, la peinture en héritage, St Cloud, musée des Avelines, jusqu'au 24 juin 2018

19/05/2017

Au bord de la Seine...

Il y a une vingtaine de kilomètres et une région d'écart entre Vernon et Mantes mais la Seine lie les deux villes avec des activités nautiques qui ont été bouleversées depuis le XIX° siècle...

 

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Du côté normand, le musée de Vernon présente un fleuve devenu espace de loisirs avec ses plages, ses guinguettes, son canotage... Assez petite en taille et en oeuvres exposées, l'exposition nous montre une Seine bucolique, avec ses baigneurs, ses pêcheurs, ses canots et ses voiliers. S'il y a peu de toiles marquantes (mais il y a eu beaucoup d'expo sur la Seine ces derniers temps donc il est sans doute difficile d'obtenir des prêts), on fait quelques jolies découvertes signées Léon Comerre, Ferdinand Heilbuth, Roger Jourdain (autoportrait en train de pêcher), Charles Bertrand d'Entraygues (l'amusant "Ca mort ?") et un bel ensemble du méconnu Gustave Maincent. Une exposition sympathique mais un peu décevante.

 

Au musée de Mantes on est accueilli par deux grands formats de Salon acclamés en leur temps qui annonce la couleur : les Lavandières d'Albert Dagneaux et les Bateliers de Paul-Michel Dupuy. La Seine va être le théâtre des travailleurs, haleurs, pêcheurs, laveuses, paysans... à travers une très belle série de toiles. Scènes de genre, hésitant entre naturalisme (Adler) et pittoresque (Meissonier fils) comme paysages de bords de Seine où apparaissent les usines et se multiplient les péniches par les peintres pré- comme post-impressionnistes (Boudin, Lebourg, Luce), nous montrent une France en pleine mutation. L'exposition est dense, complète et présente de charmants tableaux d'artistes un peu oubliés (Louis-Emile Minet, Victor Binet, Antoine Emile Plassan, Lucien Gros...) comme un bel ensemble d'oeuvres des écoles de Rouen. Elle est sans doute la plus réussie des nombreuses expositions consacrées au fleuve ces dernières années...

 

Au fil de l'eau, Seine de loisirs, musée de Vernon, jusqu'au 25 juin 2017.

Au fil de l'eau : Seine de travail, musée de l'Hôtel-Dieu, Mantes, jusqu'au 25 juin

14/07/2016

Un printemps 2016... en banlieue parisienne !

Il n'y a pas qu'à Paris que se sont multipliées les expositions ce printemps, il y en avait également plein en banlieue, et la plupart sont encore ouvertes une bonne partie de l'été, alors on y va...

 

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Si le titre pouvait faire craindre une exposition racoleuse (encore les impressionnistes!), le musée de Sceaux présente en fait une petite histoire (bien entendue très incomplète) de la peintre du paysage au XIX°. On y trouve ainsi les précurseurs de la peinture en plein air (Georges Michel, Lazare Bruandet, Paul Huet), influencés par les paysagistes hollandais (un beau Ruysdael est là pour constater cette influence) puis les différentes générations suivantes comme l'école de Barbizon (Rousseau, Corot, Daubigny ) ou les impressionnistes sont, en fait peu présents (un beau Renoir, deux Sisley, un Lebourg). Le choix des œuvres est plutôt bon et on découvre en autres de très belles toiles d'Eugene Lavieille (Barbizon sous la neige) ou Pierre-Emmanuel Damoye (La Seine à Nanterre). Et si près de la moitié des œuvres proviennent du musée, un certain nombre sortent des réserves (Antoine Drulin, Jean-Jacques Champin...).

 

Paysages. Du romantisme à l'impressionnisme. Les environs de Paris, musée du domaine départemental de Sceaux, jusqu'au 10 juillet 2016.

 

Encore des paysages avec l'exposition à Meudon sur la belle boucle de la seine qui présente en une quarantaine d’œuvres (gravures, aquarelles, toiles) des motifs très différents pris pourtant dans des lieux proches et qui laissent songeur sur les transformations de la région. On y trouve des œuvres encore classiques (Dunouy, Ricois) ou plus modernes (Ziem), des artistes connus (Huet, Troyon) comme des petits maîtres plus méconnus (Langlacé, Isidore-Laurent Deroy, André Jolivard) ou inconnus comme A. Regnier. Si l'exposition est un peu courte, on regrettera surtout que de nombreuses œuvres viennent de Meudon et de Sceaux, ce qui limite les découvertes.

 

La Belle Boucle de la Seine (1800- 1860), musée d'art et d'histoire de Meudon, jusqu'au 24 juillet 2016.

 

Le musée de St Maur organise une présentation de ses collections sur le thème de la femme en différentes sections (portraits intimes, officiels, travail...) parmi lesquelles on remarque un beau Grande marée dans la Manche d'August Hagborg, quelques bons portraits de Edmond Quinton, Edouard Bisson, Madeleine Carpentier et surtout un superbe ensemble de portraits et de scènes de genre de Victor Lecomte dont le musée a récupéré le fond d'atelier et qui était un spécialiste des scènes en éclairage artificiel. Un musée qui mérite qu'on le découvre.

 

150 ans de regards sur les femmes, Musée Villa Médicis de Saint-Maur, jusqu'au 6 novembre 2016.

 

Autre exposition sur la femme, celle-ci à Chatou avec une trentaine d’œuvres venues de différents musées français souvent méconnus. Dans des thèmes assez imilares à la précédentes, on trouve peu d'artistes célèbres (seuls Debat Ponsan, Corolus Durand et Béraud sont encore reconnus aujourd'hui, certains sont vraiment très méconnus) mais les petits maîtres oubliés du XIX° présentés sont capables de charmer ou d'attendrir et au final on en prendrait bien un peu plus que la trentaine d'œuvres présentes... A noter que le catalogue est téléchargeable gratuitement sur le site du musée.

 

Femmes, les silences de la peinture, musée Fournaise, Chatou, jusqu'au 30 octobre 2016.

 

Petite mais passionnante exposition à Courbevoie autour du Jeu de la main chaude de Ferdinand Roybet. Outre des études pour ce grand et magnifique tableau, accompagnées de quelques autres œuvres du maître sur le thème du jeu, on trouve de nombreux documents (ivoires, illustrations...) sur 7 siècles d'histoire d'un jeu disparu brutalement après la deuxième guerre mondiale dont quelques très bonnes peintures de Antoinette Cécile Hortense Haudebourg-Lescot, Louis Léopold Boilly ou Hieronymus Janssens. Comme en plus le catalogue est pas cher et très intéressant...

 

Jeu de mains, jeu de vilains, musée Roybet Fould, Courbevoie, jusqu'au 11 juillet 2016.

 

Si l'exposition sur Louis XV à Fontainebleau présente finalement peu de tableaux (et la plupart sont bien connus) pour faire la part belle à des plans, maquettes, éléments de décoration, meubles... elle est aussi l'occasion de découvrir les appartements des chasses habituellement fermés (en tout cas pour les visites libres) avec ses natures mortes (Oudry, Desportes, Bachelier... notons qu'il est très désagréable à Fontainebleau de n'avoir que très peu d'informations dans les salles) et surtout les cartons pour les chasses de Louis XV par Oudry. Rien que ça vaut le détour.

 

Louis XV à Fontainebleau, château de Fontainebleau, jusqu'au 11 juillet 2016.

 

Si le musée de Port-Royal n'a pas les moyens (surtout en place...) d'organiser une grande rétrospective comme celle qui a eu lieu en 96/97 à Bordeaux et Barbizon, son choix de ne pas présenter seulement Rosa Bonheur mais aussi son influence principale Jacques Raymond Brascassat (dont il est incompréhensible que les œuvres ne soient en général pas présentées au Louvre), ses frères et les proches de la famille (Eugène Carrière). Rosa est ainsi présentes essentiellement par des petits tableaux et des esquisses souvent en mains privées, mais aussi des sculptures et on découvre le talent des autres membres de la famille, eux aussi dans le paysage et la représentation animalière. Une exposition qui vaut le détour...

 

Rosa Bonheur et sa famille, trois générations d'artistes, musée national de Port-Royal des Champs, jusqu'au 25 juillet 2016.

10/12/2014

Allez à Meudon !

Merci à La Tribune de l'Art d'avoir consacré un article à l'exposition Jean Laronze (1852 - 1937 ). Sans cela, je l'aurais sans doute loupée, le musée d'Art et d'Histoire de Meudon ayant tendance à bien trop peu médiatiser ses expos, pourtant souvent excellentes (il y a eu Théodore Rousseau l'an dernier par exemple).

 

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Je ne connaissais Laronze essentiellement qu'à travers les illustrations du catalogue de l'exposition Paysages de Bourgogne ayant eu lieu à Dijon en 2001-2002. La trentaine d'œuvres présentées m'a fait découvrir un artiste sensible et délicat, créant à travers une lumière douce, souvent du soir, des ambiances particulièrement sereines sur des paysages calmes où l'être humain ne joue, au mieux, qu'un rôle accessoire, et cela aussi bien dans ses représentation du bord de Loire, qu'il adorait, que de la côte du Nord, où il dut se rendre en raison de la santé de son fils.

 

Aussi à l'aise sur toile que sur papier (quelques grands dessins au fusain et à la craie sont vraiment superbes), il digère ses influences de Barbizon au Symbolisme pour créer des scènes d'une telle quiétude qu'elles paraissent idylliques. Au final, si l'exposition du musée de Meudon mérite amplement le détour et permet de redécouvrir bien plus qu'un "petit maître", on regrette un peu qu'une partie de son œuvre ne soit pas représentée (les paysages avec bergères comme La gardeuse de moutons du musée de Dijon ou La Marguerite du musée de Charolles) et que des toiles comme Le Soir, Charolais (Mâcon), L'angélus (Mâcon) ou Pêcheurs charolais (Dijon) ne soient pas présentes. Sans parler des œuvres apparemment vendues outre-Atlantique...

 

Comme tant d'autres, Laronze mériterait une vraie grande rétrospective, mais ce n'est sans doute par pour demain, alors il faut se dépêcher d'aller à Meudon...

 

Jean Laronze, rives et rivages, musée d’Art et d’Histoire de Meudon, jusqu'au 15 décembre 2014.