03/11/2012
London Baby ! Part I
En proposant une exposition consacrée aux débuts de la carrière de Peter Lely, la Courtauld Gallery réussit à éblouir et à frustrer terriblement. En effet, en réunissant 12 peintures de très belle qualité dans une seule salle, il propose ce qui aurait fait l'introduction parfaite à une grande rétrospective. Les deux portraits présents dans les collections permanentes ne suffisent pas à satisfaire notre appétit...
Difficile de deviner parmi ces scènes pastorales que l'on a affaire au futur "remplaçant" de van Dyck comme portraitiste officiel de la cour. On pense sur quelques oeuvres à son maître supposé, Peter de Grebber ; sur d'autres à Jacob van Loo, autre nordique exilé ; enfin certains détails "réalistes" et certains éclairages évoquent les caravagesques d'Utrecht. Bref, une exposition "dossier" passionnante qui nous montre un jeune artiste cherchant encore son style en ne proposant que de très belles oeuvres. On n'en dira pas autant de la petite exposition de dessins de Lely et d'artistes qu'il a collectionné...
Enfin, si l'exposition est petite, c'est l'occasion de rappeler que la Courtauld Gallery présente une collection permanente de premier plan depuis les primitifs italiens jusqu'aux impressionnistes (avec des peintures célèbres de Manet, Renoir, Degas...) et au delà, avec des oeuvres de Botticelli, Metsys, Parmesan, Rubens, Goya, Guardi... Une visite indispensable si on passe à Londres !
Peter Lely: A Lyrical Vision, The Courtauld Gallery, jusqu'au 13 janvier 2013
21:22 Publié dans exposition à l'étranger | Lien permanent | Commentaires (0)
02/09/2012
ND de Mirande
Voilà un parfait exemple du peu d'intérêt (euphémisme) qui peut être porté aux différents tableaux ornant les églises de France. N'espérez ainsi trouver le moindre renseignement sur les œuvres de Notre-Dame de Mirande quand vous la visiterez. Et guère plus sur le net...
Pourtant cette grande Assomption placée dans un autel baroque a été reconnue par Jean-Claude Boyer comme le May de Notre-Dame de Paris commandé à Antoine Coypel (1661 - 1722) en 1679. Il n'en est fait aucune mention dans l'église (en tout cas c'était le cas quand j'y suis passé) et l'œuvre est encore considérée comme anonyme sur les bases patrimoniales (où ne sont pas les peintures suivantes qui ne sont donc pas classées)... On vous conseille la lecture de l'article de 2007 sur cette importante redécouverte.
Affecté d'après la base Arcade au musée de Mirande, après avoir été exposé au Salon de 1875 (comme on peut le voir sur cette photo) et acheté par l'Etat (son premier), le Daniel dans la fosse aux lions de Edouard Debat-Ponsan (1847 - 1913) se trouve derrière la porte d'entrée (ce qui explique l'angle de la photo et l'ombre...). Elève de Cabanel aux Beaux-Arts où il restera longtemps sans réussir à décrocher le prix de Rome, il débute au Salon en 1870. Peintre de portraits, d'histoire, de la paysannerie et de l'Orient, sa carrière officielle a souffert de son engagement pro-Dreyfus au Salon de 1898 avec la Vérité sortant du puit. Il est bien représenté dans les musées de province (Toulouse, Carcassone, Nantes...).
Aucun renseignement en revanche sur cette vierge entouré d'anges dans les cieux (une autre assomption ?) dont on ne peut s'approcher assez pour voir si elle est signée.
Même chose pour cette pentecôte dont la composition rappelle vaguement quelque chose.
17:23 Publié dans église de province | Lien permanent | Commentaires (0)
28/08/2012
Pendant qu'on est à Bagnères de Luchon...
... l'église St Etienne de Barcugnas est actuellement ouverte pour accueillir l'exposition Vierges à l'enfant qui présente moins d'une dizaine de statues polychromes venant des églises de la région. Intéressante (si on lit les rapports de restauration laissés sur une table) bien qu'un peu maigre (les vierges à l'enfant anciennes se comptent a priori par dizaines dans les églises du coin), l'expo ne rentre pas vraiment dans les limites de ce blog.
Mais c'est l'occasion de voir (trop de petites églises sont fermées 99% du temps) deux tableaux sur lesquels je n'ai pu trouver aucun renseignement. Il y a donc un beau Christ en croix apparemment du XVIII° :
et un tableau néo-classique dont le sujet est obscur :
Si quelqu'un sait quelque chose...
20:40 Publié dans église de province | Lien permanent | Commentaires (0)
25/08/2012
N-D à Bagnères de Luchon
Petit retour sur une église dont j'avais parlé il y a plus d'un an en omettant certaines de ses œuvres.
La chapelle de la vierge a été peinte elle-aussi par Romain Cazes ( 1808 - 1881 ) en 1867. Sur la coupole, la Vierge à l'enfant où la vierge tend le rosaire à St Dominique pendant que l'enfant bénit Ste Thérèse et des deux côtés, St Joseph et St Jean.
Il est plus difficile de savoir si le St Aventin et le St Bertrand de Comminges peints au dessus des portes latérales du chœur sont du maître ou de Bertrand Bernard, son élève luchonais et fidèle collaborateur sur plusieurs grands décors (la question reste posée dans le catalogue de l'exposition des dessins du musée de Montauban, dans l'église ils sont attribués à l'élève).
Le décor de la chapelle du sacré-cœur est lui bien l'œuvre de l'élève en 1893. Considéré comme peintre décorateur sur la signature des peintures du chœur, on trouve très peu de choses sur Bertrand Bernard. Il n'est pas dans le Bénézit, serait mort en 1902 et est l'auteur de différents décors dans la région (en particulier dans l'église voisine de Mautauban-de-Luchon, malheureusement toujours fermée quand j'ai essayé de m'y rendre). Il était également membre de la société archéologique et aurait redécouvert les fresques du XV° de Cazeaux-de-Larboust. Comme pour d'autres artistes vus dans les églises du sud-ouest et ayant conservé un art très classique jusqu'au milieu du XX°, il est dommage qu'on ne trouve presque rien sur lui.
17:54 Publié dans église de province | Lien permanent | Commentaires (0)
22/08/2012
N-D des Tables à Montpellier
Le visiteur de la partie montpelliéraine de l'exposition Corps et Ombres n'aura que quelques mètres à faire pour compléter sa visite en admirant le Christ en croix avec la Vierge, saint Ignace, saint Jean et saint François Xavier de Guy François ( vers 1578 - 1650 ) à l'église Notre-Dame-des-Tables (par contre, attention, toutes les églises de la ville sont longuement fermées le midi...).
On ne sait rien sur la formation et quasiment rien sur le (ou les) passage à Rome (une seule mention) de Guy François (et pas plus sur son frère Jean, on pourra lire à leur sujet Le temps du caravagisme de Jean Penent) mais on retrouve par contre beaucoup d'oeuvres pour les églises de la région après son retour au Puy-en-Velay. D'abord très marqué par Carlo Saraceni, son art évoluera progressivement et ce christ en croix, peint vers la fin de sa vie, montre l'influence de Tournier, installé lui à Toulouse. Il est en tout cas considéré aujourd'hui comme un des principaux caravesques français.
L'assomption (1804) accrochée en haut du choeur est une des rares oeuvres religieuses (avec la Nativité de Saint Louis en L'Île) de Jean Charles Nicaise Perrin ( 1754 – 1831 ). Elève de Doyen et de Durameau, il fit une belle carrière officielle (deuxième prix de Rome en 1775 avec Aman confondu par Esther devant Assuérus, reçu académicien en 1787 avec Venus faisant panser les blessures d'Enée, exposant au Salon de 1787 à 1822 avec médaille d'or en 1800) comme peintre d'histoire antique. Son néoclassicisme est ici encore très tempéré par l'art du milieu du XVIII°.
Edouard Antoine Marsal (1845 - 1929 ) fut élève de Mallet et de Cabanel, professeur à l'école des B-A puis au Lycée de Montpellier et exposa au Salon de 1868 à 1888. Il semble être plus connu comme illustrateur et les reproductions d'oeuvres que l'on peut trouver sur le net (des peintures très finies et surchargées, voir ici ou là) sont assez éloignées de ce Saint Roch (1885) assez touchant.
On sera en revanche moins convaincu par le Saint Francois Xavier de Jean Jacques Bestieu ( 1754 – 1842 ) avec son dessin un peu naïf et sa perspective un peu aléatoire. Il fut élève de Restout à l'académie et actif dans la région de sa ville natale Montpellier. De lui, on pourra voir sur le net Les adieux de calas à sa famille du musée des Augustins, St Goerges présentant le dragon à Dioclétien de l'église de Saint-Georges-d'Orques ou Les âmes du purgatoire de l'église de Gignac.
Enfin, donné à Van Loo (oui mais lequel ?) dans l'église et à l'école de Van Loo sur la plaquette consacrée à l'église, une Adoration des bergers occupe une petite chapelle où elle est bien difficile à voir. Elle avait remplacé le christ de Guy François au maître autel avant d'être elle-même remplacée par l'assomption de Perrin.
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18/08/2012
Notre-Dame de Valence d'Agen
Construite en 1902 dans un mélange de styles néo-quelque chose, l'église Notre-Dame contient très peu de mobilier ancien, en particulier un seul tableau, une très belle Apparition de la Vierge à Saint-Antoine de Padoue datée 1726 mais anonyme.
Datant de la construction de l'église, une copie de La déposition du christ de Jusepe de Ribera (Louvre) est signalée comme de Domergue sur le cartel. Même s'il fut un participant actif aux différents courants de l'art moderne, c'est peut-être Edouard Domergue-Lagarde (1874 - 1952 ), né à Valence, élève du peintre religieux Cazottes, de Bonnat et de Carrière, qui fut peintre de portraits, de natures mortes et de paysages, sociétaire au salon d'Automne en 1918 et chevalier de la Légion d'Honneur en 1925.
Dans le chœur a été ajoutée dans les années 30 une série de décorations par René Lala-Gaillard ( 1893 - 1974 ). Si on ne trouve rien sur lui dans le Bénézit, on peut apprendre sur le net (il a même une page Wiki) qu'il est connu pour ses nombreuses restaurations et décorations d'églises dans le Tarn-et-Garonne, comme à Faudoas ou à Belesta. S'il est très daté dans son style et pas exempt de maladresses dans le dessin, ce grand programme iconographique autour de la Résurrection, de l'Ascension et de Notre-Dame entourée de Saints colore agréablement une église pour le reste bien grise.
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15/08/2012
Isabey à Paris
Eugène Isabey fut très célèbre de son vivant, et si on peut facilement voir ses paysages, marines, scènes historiques et de genre (rien qu'à Paris, on ira au Louvre, à Orsay et au musée de la Marine) , c'est l'ensemble des aquarelles achetées par Napoléon III au peintre en 1864 que nous présente le musée du Louvre avec des carnets d'esquisses, quelques autres œuvres sur papier et deux peintures (on regrettera d'ailleurs que seules les aquarelles de Napoléon III soient dans le catalogue).
Et l'on découvre un artiste qui, loin de ses scènes de naufrage ou de combat naval au romantisme un peu pompeux et ses scènes en costume d'époque, a représenté les côtes bretonnes et normandes avec une touchante simplicité. Le motif le plus banal, une dune, une plage, des rochers, une ferme, un escalier, une ruelle... est propice à une éblouissante démonstration de virtuosité. On navigue entre ces aquarelles rehaussée de gouache, comme on ferait mille découvertes pendant une longue balade le long des côtes, ébloui par la sérénité et la lumière. l'exposition mérite le détour et on pourra s'en faire une petite idée en allant sur le site du Louvre admirer huit des œuvres présentées. Maintenant, si le Grand Palais voulait bien organiser une grande rétrospective...
Eugène Isabey (1803-1886) Par les ruelles et par les grèves, Louvre, jusqu'au 17 Septembre 2012.
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